#P5 | l’obscurité n’y peut rien

tempes battent jusque derrière la nuque l’obscurité n’y peut rien. pensées rongées. mâchoire durcie. le temps s’étale. voix blanche — on ne peut pas répéter ça n’a plus de sens. les dents claquent, le corps lourd pourtant tremble jusqu’au flou. les yeux figés le regard se vide. sous les dents, la tendresse de l’intérieur des joues. lèvres brûlées de salive rance. mains gelées. les os comme déjà morts, les os qu’on ne peut pas réchauffer. se laisser tomber sur le sol éprouver la brutalité des pierres, tenter l’oubli. le sang qui renonce jusqu’à la nausée le cœur au bord 

après l’inaudible, rester avec la peur, croire que dans le noir ça s’effacera

A propos de Caroline Diaz

Née un 1er janvier à Alger, enfant voyageuse malgré moi. Formée à la couleur et au motif, plusieurs participations à la revue D’ici là. Je commence à écrire en 2018 en menant un travail à partir de photographies de mon père disparu, aujourd'hui c'est un livre, Comanche. https://lesheurescreuses.net/

8 commentaires à propos de “#P5 | l’obscurité n’y peut rien”

    • merci pour la lumière du matin, ai tenté cette écoute des sensations, c’est assez prenant

    • Merci Helena, l’impulsion Artaud est d’une sacrée force, ai été un peu paresseuse en me contentant d’un texte, mais faire un livre m’appelle …

  1. « sous les dents, la tendresse de l’intérieur des joues. » la prélever dans ce beau texte cette phrase comme un soupçon de lumière ( sous les dents … la tendresse )

  2. « tenter l’oubli » semblait déjà à l’oeuvre dans votre proposition précédente. Cependant, thaumaturge de la sensation, vous préférez la vie – malgré tout et jusqu’au bord, vous choisissez de croire…
    Hâte de vous lire à nouveau.