#gestes&usages #08  Même pas grave !

Je n’ai rien vu, je n’ai pas vu le pied qui est venu crocher ma jambe gauche dans son avancée, je n’ai pas vu la main, le bras ou l’objet devenu arme qui a poussé mon épaule droite. Je n’ai pas eu le temps de les sentir, ou de comprendre. J’ai peut-être cru voir le monde basculer, ou je le Continuer la lecture#gestes&usages #08  Même pas grave !

#gestes&usages #02 | La promenade

L’enfant ne marche pas, il sautille. Exprimant la joie d’être seul avec son père et son grand-père, il fait de petits pas chassés, d’un côté puis de l’autre. Sa démarche est vive et pétillante. Ses jambes maigrelettes sont comme deux pattes de sauterelle qui se plient et se déplient sans cesse. Il va, il vient. Il est inépuisable. Ses bras Continuer la lecture#gestes&usages #02 | La promenade

#enfances #06 | Le temps n’apaise rien, la voix n’est plus

Elle avait de petites intonations de douceurs reconnaissables entre mille. Elle me regardait sans ciller. Elle avait une manière unique de m’écouter, de m’interroger sur tout et sur rien, sur ce qui faisait la vie. Que cette douceur me manque. Que cette voix me manque.Indécrottable humaniste, combien de fois demeurais-je déroutée lorsque j’assistais à une remise en place bien sentie Continuer la lecture#enfances #06 | Le temps n’apaise rien, la voix n’est plus

#été2023 #08 | L’effondrement intérieur

La béquille a deux couleurs, gris pour la tige et bleu pour l’appui et sa poignée. Félicité l’a calé contre la porte en bois de la cuisine. Nous la trouvons tout au long de la journée dans toutes les pièces de la maison. Dans la nuit, puisque je ne dors plus, alors que j’étais dans la cuisine, elle est tombée, Continuer la lecture#été2023 #08 | L’effondrement intérieur

#P5 | l’obscurité n’y peut rien

tempes battent jusque derrière la nuque l’obscurité n’y peut rien. pensées rongées. mâchoire durcie. le temps s’étale. voix blanche — on ne peut pas répéter ça n’a plus de sens. les dents claquent, le corps lourd pourtant tremble jusqu’au flou. les yeux figés le regard se vide. sous les dents, la tendresse de l’intérieur des joues. lèvres brûlées de salive Continuer la lecture#P5 | l’obscurité n’y peut rien

Epuiser le chagrin

partir et toujours faire promettre qu’on reviendra même si c’était pas si bien que ça, quitter un lieu de vacances, un ami, sa mère, son enfant devenu grand, quelqu’un dont on espérait tout le long du séjour le départ pour se retrouver seul chez soi enfin, voir un train qui s’éloigne, une voiture, un chat écrasé, un oiseau dans la Continuer la lectureEpuiser le chagrin

Solitude immense

Noir le cœur bat rouge suis tirée en avant poussée par derrière Noir Rouge oppressée entends cris ne sais pas que ce sont cris suis Terreur entends gémissements entends pleurs entends « Soufflez… poussez poussez… arrêtez !» suis Souffrance Violence Violence « Poussez poussez poussez » entends pleurs suis lumière glacée Violence Lumière Lumière « c’est une fille » entends Continuer la lectureSolitude immense