Pétrichor

Des chemins que j’empruntais pour rejoindre ce refuge, il y en avait un difficile mais rapide. Tout d’abord, le sentier du mort. Le pétrichor, en toute saison monte aux narines. La pente est raide et je me souviens de la terre glissante, de mes doigts entre les mailles de fer qui s’accrochent et se blessent pour me soutenir et éviter la chute. Il y fait toujours froid. Parfois je n’ai pas la force et je tombe. Une fois en haut je reprend mon souffle. La rue qui monte vers le château. Mes pas ne sont plus droits après le sentier du mort, la vision tangue, mais voilà le panneau. Il faut franchir un petit tunnel tout juste assez grand pour un enfant. C’est humide et gluant. C’est étroit et sombre. Tunnel franchit, nouveau croisement. Le béton et les graviers craquent sous les semelles de mes chaussures. Je remonte la rue du cimetière. Le vent s’engouffre vite : tout est dégagé et empêche la progression. Il faut longer le mur pour ne pas être emporter puis monter les escaliers recouverts de mousse. Une décennie s’est écoulée depuis : le sentier a un nom fort bien choisis.