transversales #2 | Et si ?

Et si, derrière la porte verte qui cache un vide, une obscurité, vivait un homme ?  

Et si un événement abominable, cruel, écœurant, déterminait ses gestes, modulait sa vie au ras de l’acceptable ?

Et si quelqu’un n’écoutait qu’à moitié le monde qui l’entoure ? Et si quelqu’un d’autre l’écoutait trop ?

Et si Robinson Crusoé ne voulait absolument rien faire sur son île et si on lui niait ce besoin d’oisiveté ?

Et si, par le biais du hasard, un(e) inconnu (e) nous révélait une vérité insupportable sur nous-mêmes ?

Et si, à force de répétition, on arrivait à anesthésier la douleur ?

Et si, grâce à la capacité de voir l’insolite dans la banalité, la vie devenait plus tolérable ?

Et si des êtres troublants vivaient dans une maison sans portes ni fenêtres ?

Et si la simple vue d’un piquenique au bord de l’eau allait modifier sa vie ?

Et si le vieil homme recevait chez lui cette femme assoiffée ?

Et si une plaisanterie lancée pour épater la galerie était aussi une atrocité faite à un chien ?

Et si, par un matin d’été, une voyageuse se préparait pour une nouvelle journée de travail ?

A propos de Helena Barroso

Je vis à Lisbonne, mais il est peut-être temps de partir à nouveau et d'aller découvrir d'autres parages. Je suis professeure depuis près de trente ans, si bien que je commence à penser qu'autre chose serait une bonne chose à faire. Je peux dire que déménagement me définirait plutôt bien.

15 commentaires à propos de “transversales #2 | Et si ?”

  1. Bel enchaînement que ces « Et si… » Je n’ai pas les références mais la répétition a une poésie qui nous laisse en suspens. Comme des points d’interrogation.

    • Merci, Jean-Luc ! Quelques « points d’interrogation » sont simplement des moteurs de recherche. Je crois que le tout a été très influencé par un film vu récemment: « Memoria » de Apichatpong Weerasethakul.

    • Merci, Clarence ! Oui, j’ai très peu écrit ces temps-ci.
      Te dire que j’ai beaucoup apprécié ton intervention à l’avant-dernier zoom (que j’ai vu en replay!) et que je partage et souscris tes questions et tes doutes. Et, en fait, ton intervention est à l’origine de cette nouvelle proposition que j’ai beaucoup aimée !

  2. « Au ras de l’acceptable ». Comme elle résonne, cette suite de possibles qui déchirent nos présents. Merci Helena Barroso. Ravi de relire la voyageuse.

  3. et si … cette ouverture aux possibles; et si … quand s’ouvre une page et si … en suspension dans la lecture ou dans la remembrance . Merci Elena . Pour anesthésier la douleur. Voir l’insolite dans la banalité. et si… une vie

    • Oh, merci, Nathalie ! Je vais essayer de me glisser par l’une de ces ouvertures au possible. Merci pour la description !

  4. (pour tout te dire j’ai vu le film de Apitchatpong W. et il m’a vraiment fait braire) (sauf le travail du son) (s’il t’a inspirée tes questions, ça fait qu’il a une qualité…) (pour Robinson C. je crois bien que c’est ce qui se passe, non? ) en tout cas, ça fonce (trop bien) (merci H.)

    • Non, c’est vrai ? T’as pas aimé ? Et les autres films de lui ?
      Pour Robinson: Mais il travaille comme un dingue !!! :))))
      Et bien, je vais réécrire cette histoire, tiens !
      Merci, Piero !

      • je l’ai lue la suite – elle va bien – ça reste une drôle d’affaire… (pourApitchatpong j’ai vu cimetière de splendeur (j’ai failli dire je passe mon tour, mais enfin un hôpital dans la campagne…)mais enfin je suis allé voir le suivant -en vrai: non,pas du tout aimé…))(désolé…)

  5. Merci Helena, tu poses des questions avec tes « Et si… » où on se retrouve chacun beaucoup. Merci d’ouvrir des portes et quelles portes ! Je t’embrasse, Helena.

    • Merci, chère Simone ! Ce sont des questions qui me troublent et que j’aimerais tellement développer. L’atelier m’a déjà fourni plein d’outils, à moi d’essayer de faire le reste. Je t’embrasse.