autobiographies #11 | des effets

L’absence de faux-plis

Vernis noirs à la crème fouettée. Petite jupe à bretelles, bouffante, imprimée. À dominante rose. Le rose est au cœur du gigot. Le rose se perd à mâcher. Crocodile vert sur chemise. Lacoste blanche. Cape invisible d’odeur de marronniers. Elle galope le long. Elle est sur son cheval elle galope.

Des perles fines

Un tailleur strict, noir. Sa marraine est la fée Blanche-Porte elle traverse le pont. Ses talons ses hauts talons. Clac clac. L’ombre prend de la carrure son blond chignon ah Ophélie Ophélie ! Dévoyée trahie. Avez-vous déjà vu une ménagère javelliser des fourmis ? Des lunettes carrées d’un vilain bordeaux, exagérées pour un roi africain. Le col du chemisier s’ouvre à ce qui est fermé. Le Blanc est-il une couleur ? Son collier de perles fines s’est brisé. Elle est à genoux sur le dallage.

Un voile

un voile est une voile. Une ligne un volume. Un voile est un archet. Un voile épais une coquille une compresse. Le maquillage des yeux vertige. En montgolfière les escarpins. Même les mains. Même les mains sont cachées.

Un costume Mao

Des pieds qui traînent tongs. Vernir les ongles est importun. A forme et fond le pantalon en coton. Bleu. Informe que la silhouette mérite. La veste rassénère en nuque raide, c’est le col. Faire un visage imperturbable pour aller avec. Ne nécessite aucun repassage.

Un sac rouge

rond le fond la courroie fronce à l’épaule gauche. Brinqueballe au rythme des sandales fines semelles. Juste ce qu’il faut comme bagage, pas la peine. Légèreté égale douceur de l’air multipliée par jeans effrangés. S’accrochent les poussières se prennent les pieds. Les mains libres pour marcher.

Une robe-tablier

Blanche. L’ourlet est défait derrière. Maculée par endroit. Elle est perverse à 10 centimètres. C’est un modèle pour enfant. Petits plis fins, plats, petits seins plats. Godillots usagés, le gauche fermé par un ruban à carreaux. Mauve est blanc, l’autre n’a rien. Il baille. Tête de souris, deux couettes affermies. Affirmées deux couettes les élastiques tirent sur les tempes. La grimace est de rigueur.

Malibu sunrise

Sa robe à larges fleurs. Les balcons embaument cet été. Bien juponnée. Un rouge à lèvres bleu. Ses épaules rondes. Ses épaules pointues. Ses épaules nues à boucles noires. Accourir n’est pas mentir elle feu toison. Des gants blancs en filet pour petite fille. Elle marche sur ses bas.

Un chapeau mou

Souliers à barrettes et demi-talons les bas mousse sont des bas de contention. Tailleur tweed beige beaucoup voyagé taille 44 un peu juste. Un peu boudiné. Ventre proéminent des sauces, des ragoûts, la légion d’honneur à boutonnière. Ce qui est vraiment féminin, c’est le chemisier col-cravate crème, la poitrine vaque. Cloche le chapeau. Marron.

Un saroual

Marron en coton à petites fleurs jaunes. Un saroual est un ballon. Transport de fond. Encore les sandales aux fines semelles. Lanières tressées sur le pied un gros bouton. En bois. La longue veste en tricot est à torsades. Aucune recherche dans la mise, un certain j’menfoutisme. La quête est aiguisée, les chemins mouvants. Une mèche échappée du petit foulard noué. Sur la nuque.

A propos de bizaz

chanteuse de chansons - voyageuse sans itinéraire prévu.