#40 jours #10 | impasse du souvenir perdu

[ cut-up et juke box]

je ne me souviens plus

non je ne m’en souviens pas

je ne m’en rappelle plus

ce dont je me souviens

c’est que c’était bien avant

je ne m’en souviens plus très bien

pas même en raccourci

oui c’était quand ?

quand cela peut-il bien être ?

j’aime les gens qui doutent

qui passent à moitié à côté

écoutent leur cœur se

balancer

un pied dans leurs godasses

et un pied à côté

un gros meuble à tiroir

un cerveau encombré

âge accent tué

mémoire à flocons lourds

parmi les gravats

dans ce petit bal qui s’appelait
qui s’appelait
qui s’appelait
qui s’appelait

j’ai plus de souvenirs que si j’avais mille ans

A propos de Nolwenn Euzen

J'écris dans les ateliers du Tiers Livre depuis 2022. Cycles: "techniques et élargissements" , "le grand carnet", "photofictions" ou 40 jours d'écriture au quotidien" (juin-juillet 2022). Mon blog le carnet des ateliers concerne quelques séjours d'écriture et ateliers que je propose, associés notamment à la marche à pied. J'ai publié deux livres papiers et un au format numérique quand j'étais plus jeune. Je me fâche régulièrement avec l'écriture et me réconcilie. Je suis d'abord une infatigable lectrice. "Babel tango", Editions Tarmac "Cours ton calibre", Editions Qazaq "Présente", Editions L'idée bleue Ces revues m'ont accueillie dans le passé: La moitié du Fourbi, Sarrasine, A la dérive, Contre-allée, Neige d'août, Dans la lune... Et, grâce à l'anthologie "La poésie française pour les nuls" (éditions First) je sais que dans un des livres de la bibliothèque de la ville où j'habite, c'est moi. Et ça compte d'être tatouée comme ça. J'ai participé plusieurs années aux échanges de blog à blog des "vases communicants" - mon site a disparu depuis. En 2007, j'ai bénéficié d'une bourse de découverte du CNL. Le texte a été abouti. J'ai bifurqué vers d'autres urgences. Enfin voilà quand même, je suis contente d'être arrivé là bien qu'aujourd'hui le temps a passé et que j'ai toujours un casque de chantier sur la tête. J'aime ça.

3 commentaires à propos de “#40 jours #10 | impasse du souvenir perdu”

  1. (trop bien) (bravo) (j’ai pensé au film « Une aussi longue absence » (Henri Colpi, 1960) scénario : Margot et son chéri d’alors) (et comme j’ai aussi vu passer Anne Sylvestre…)

  2. pour moi Georges Chelon était caché derrière votre texte avant que Bourvil ne surgisse