#40jours #12 | trou

le trou le petit trou du mur de gauche en empruntant l’impasse qui conduit à la porte arrière de l’immeuble qui a deux entrées ce petit trou dans le mur crépis blanc ce petit trou son crevé sans dessein coup de poinçon de colère ou d’ennui trou pour rien ou trou tag ou trou d’air (trou dans la trachée du père) trou pour rompre la monotonie du blanc trou pour voir entre deux murs ce trou à hauteur d’œil pour diffuser le poison à asphyxier les rats trou pas plus gros qu’un caillou pour surveiller l’abime ce trou de l’impasse du mur ce petit sombre du blanc qui tire à lui la lumière quand tu passes ce petit trou que tu photographies un jour puis deux et d’autres encore que tu photographies pour rien pour son dessin sans dessein ou pour son petit cri mutique de trou ce petit trou comme une douleur ancienne qui s’est rempli de ciment

A propos de Nathalie Holt

Rêve de peinture. Quarante ans de scénographie plus loin, écrit pour lire et ne photographie pas que son lit.

8 commentaires à propos de “#40jours #12 | trou”

  1. Un trou n’est jamais anodin. Il a une histoire et parfois une fonction vitale. La plupart du temps, on aime voir à travers , par curiosité, ou au contraire vouloir le boucher pour que quelque chose ne se répande pas brutalement : une rumeur, un liquide ou un solide mou, une flamme, un gaz, une créature fantastique comme dans la lampe d’Aladin. La chanson de Gainsbourg semblait les avoir apprivoisés… Plaisir de faire des p’tits trous avec une poinçonneuse … Les votres se faufilent dans leurs associations d’idées comme tournant autour de quelque chose d’intime et d’implicite, sans trou de mémoire , apparement. Ce mouvement me plaît.

    • Merci Marie Therese (la succession des propositions la rapidité à laquelle nous sommes contraint(e) laisse sans doute plus facilement place à la libre association.) un trou dans un mur est un appel enfin je le ls comme tel.

  2. Bonjour Nathalie,
    lieu caché cachant, qui dit beaucoup, des espoirs et des questions,

  3. Trou, trouée, trouvailles…Quel beau texte Nathalie qui laisse entrevoir émotions, mémoires avec tant de discrétions subtiles. Merci pour cette belle et fascinante pluralité du « petit sombre du blanc ». Merci Nathalie. Magnifique.

  4. Merci pour ce texte plein de récits en germe ! Rien qu’en zoomant sur « l’objet » et sur le mot ! Magnifique !

  5. Quel beau sujet, ce trou ! Ce que tu en fais, merci. « pour son petit cri mutique de trou ce petit trou comme une douleur ancienne qui s’est rempli de ciment ».

  6. Ce que j’aime dans tes textes c’est que les choses ont elles aussi leur histoire. Et ce sont les ces histoires, surtout s’ils elles racontent des choses apparemment anodines et humbles, comme ce petit trou, qui nous relient au monde et à la vie. Merci.