#40jours #40 | capitale abandon

© Simone Corrò

Ne pas aller au bout mener à son terme les projets toujours pleins restent friche fragments broussaille de mots, la langue s’enroule autour du corps s’empare prisonnier de l’illégitime veine, l’impensable travail pas à la hauteur de. Les lectures s’aventurent recoins et tapent sur les doigts, tu te prends pour qui, tu vois bien, ça ne fonctionne pas et puis à quoi bon ? la postérité ? Elle n’existe pas pour les morts, les morts ne savent rien, ils sont morts, fini, plus rien. La postérité pour les restants ? ce que tu dis ne fait pas toujours du bien aux vivants alors quoi ? se sortir du trou, puiser pour écraser fourmi à la mémoire qui enferme, empêche, détériore, tu crois au collectif, au bouillonnement, au solidaire, pourtant parfois abusif il décourage l’allant, soit droit, digne, courageux, pourquoi si ce n’est pour transmettre bon, tu crois mais tu ne sais rien, qui tient debout ? les morts tiennent debout les restants, pense à ce qui s’inscrit, soigneusement détermine la suite coule dans le sang frais qui ne coagule pas. Il te faut remplir les silences, le doute femme pourtant, tu voudrais qu’on te prenne la main et te dise quoi, tu t’égares, tu es l’éparpillement, debout.

Ce qu’il reste des corps, de l’enfance, des vivants brisés délaissés, des hommes sols femmes sols, violences, malmenées, rudoyées. Ce qu’il reste et ce qui doit pour ceux dont la voix ne résonne pas.
Dénoncer prendre gorge rendre grâce rester vivant. Pour ceux qui meurt l’œil hagard et vide de qui les as oubliés. Ne pas prétendre savoir mais ressentir. Les tripes posées devant à la vue de l’indifférence crasse elle pullule les rangs bien-pensants. Je ne sais pas, je ne suis rien, je ressens. Un volcan crache l’indigne vision reçue depuis naissance il faut dire pour trouer les formes dire pour consoler consolider tracter les sons dehors repousser les murs sous toits. Redevenir l’humain bras serré qui voit vraiment, pas seulement quand veut.
Je vous vois vous veux mots je vous écris pour que l’oubli pas. Ton indifférence me transperce, déposée elle rayonne.
La lumière sur les peaux reflète clair chez tous alors j’écris sur les corps pour les corps par le corps et je souffle souffle jusqu’à expulsion.
La colère un peu se dissipe un peu s’émerveille sous la couche de vernis il y a du vert d’eau prêt à s’élancer rivière reconstruire la bouillie tête, l’audace terre, mieux tenir debout jusqu’à.
quoi ?

6 commentaires à propos de “#40jours #40 | capitale abandon”

  1. « Quoi? » ce qu’on entend là. On ressent Oui. On entend et on ressent. Merci ( belle lecture en voix)

    • Merci Catherine. Quel plaisir de la rencontre. Un thon de la poésie et de la gratitude du jour. A bientot