#photofictions #06 | En mouvement

Ne traîne pas, tu vas nous perdre, on va te perdre, le collectif du On s’inquiète pour cette photographe toujours dernière, toujours dans un temps de retard. À cette injonction autoritaire des ON elle photographie en mouvement, son appareil à bout de bras, à hauteur de ses yeux de 7 ans, ceux d’avant, de l’avant, l’avant qui rattrape ou pas.

Les poissons de l’étal prennent vie, rejoignent les vagues de l’océan, les pommes sont balancées par le vent de l’automne jusqu’à tomber par terre dans une flaque de couleurs aquarelles.

Les chaussures des mannequins, détachées de leurs jambes restées immobiles dans leurs vitrines prennent le départ pour un marathon inédit.

Les chênes du parc, se courbent deviennent écharpes en mouvement aux couleurs d’automne, roseaux dociles qui plient, mais ne cassent pas.

Les livres sages dans la vitrine des librairies ouvrent leurs pages, envolent leurs mots dans une farandole d’alphabet, deviennent art contemporain, s’échappent enfin, s’offrent au voyage de l’imprévisible.

Le soleil perd sa lumière devient ombre avant l’ombre, tempête la nuit avant la nuit, ferme le jour, invente les gris invisibles, suggère des silhouettes de poupées endormies.

Les portes s’ouvrent, se déforment se réveillent sous le souffle d’une fée maléfique, deviennent miroir d’un monde fantasmagorique, les rouges se mélangent traînées de sang recouvertes d’un voile translucide un soir Halloween..

A propos de Marie Moscardini

«Après une formation à Aleph en 2014, j'anime des ateliers d'écriture dans une petite ville de Saône et Loire.» Voir son site Nouvelles à écrire.

8 commentaires à propos de “#photofictions #06 | En mouvement”

  1. Bonjour Marie
    Ombres et lumières, couleurs, tout se mélange harmonieusement dans tes textes-images. Un grand merci pour cette lecture vive !

  2. Je trouve que tu t’es bien approprié la consigne. Tu as créé des images mobiles et l’ensemble est tout à fait réussi, poétique et illustré. Merci pour ce beau original, Marie.

  3. Tes photos de l’imaginaire sont pleines de poésie et de belles couleurs. Ton texte fait un bien fou. Merci Marie.