#techniques #02 | où Rimbaud encore illumine

Sur le perchoir, le moulin, trouant l’azur de sa girouette immobile, vigie aux ailes déployées, ombres chinoises calligraphiées frémissantes aux assauts d’un mistral parfumé lavande, un moulingrain  grinçant de la meule moulant l’épeautre des champs déroulés au-devant, tour ailée reposoir pour papillons, mirador partageant leur jardin aux allures de prison cerné d’un grillage, renfermant quelques panneaux didactiques, photos papillonnantes  pour d’hypothétiques cars de touristes absents à jamais, les genêts alourdis de leurs fragiles fleurs-papillon jaunes, envahissant, sans la ravir une vue à trois cent soixante degrés, là-bas le sud et la montagne Sainte Victoire ou Sainte Venture celle de Cézanne pénétrant le ciel, la vallée de la Durance, le Luberon tout en langueur, à peine quelques degrés et les ruines du Castellas empêtrées de buissons de ronces aux tiges cernant le village en contre-bas, quelques cris d’enfants dévalant les rues pentues, des bruits de boules métalliques pointant ou tirant, en étirant le regard, les Alpes enneigées toisent les coupoles brillantes au soleil brûlant de Saint Michel l’Observatoire. La nuit descend, c’est la nouvelle lune, les étoiles nous regardent.