A propos de Fabienne Savarit

J'ai toujours eu envie d'écrire des histoires. Le temps me manque, alors j'écris par petits souffles, en atelier, dans des carnets, sur un coin de table. Mon premier roman a été publié en juillet 2020, j'en suis encore ébahie. Mes mots sont voyageurs et se perdent au creux des courants marins. https://www.facebook.com/Fabienne-Savarit-Autrice-105753008006663

#été 2023 #13 | au détour des rues

Au nord les dahlias multicolores, les arbres fruitiers et en enjambant le ru, le bois de chêne aux ramures bien taillées. Un univers tournant le dos à la rue, se protégeant des regards. Et au-delà un couvent où la communauté des Clarisses s’est refugiée en 1922 – les chants, les abeilles s’abreuvant au ruisseau-, puis une terre rurale et agricole Continuer la lecture#été 2023 #13 | au détour des rues

#été2023 #12 #12bis | je partirai

Dès que l’infirmière sera là je partirai. J’ai déjà trop attendu. Il n’y a rien ici (de ce que je cherche). Rien d’autre qu’un ancien café datant d’un temps trop lointain. Ces murs n’ont pu accueillir mes parents. Est-ce cette rue ou bien une autre ? Je m’adosse au chambranle de la porte-fenêtre. Ce n’est que le souvenir confus d’une photographie Continuer la lecture#été2023 #12 #12bis | je partirai

#été 2023 #11 | elle pourrait lui parler

J’ai tordu la proposition pour poursuivre sur mon projet. Je ne sais pas si cela fonctionne mais j’ai résolu un problème : comment imbriquer mes allers retours dans le temps. Les propositions tombent souvent au bon moment. Sur sa gauche une porte entrouverte laisse apercevoir un comptoir, des étagères recouvertes de poussière, une dizaine de tables camouflées par des draps Continuer la lecture#été 2023 #11 | elle pourrait lui parler

#été 2023 #10bis | on, n’ose pas se lancer

On ne me cerne pas encore entièrement. On me façonne à tâtons. On se questionne, on me questionne. Pourquoi être partie de mon île ? Pourquoi faire une étape dans cette ville ? Pour trouver d’où je viens ? A qui je ressemble ? Oui, sûrement. Tout au fond de moi, sûrement. Mais on se perd. On avance et on recule. On réfléchit sans Continuer la lecture#été 2023 #10bis | on, n’ose pas se lancer

#été2023 #10 | mais où sont-ils ?

Camille est assise sur les galets. Elle a les pieds dans l’eau. L’un repose sur un galet plat. L’autre bascule d’avant en arrière, en équilibre sur un galet arrondi par les mouvements de l’eau. Elle a apporté un livre qu’elle a laissé dans son sac de toile. Elle regarde l’horizon. Les voiliers voguent au loin. Les planches à voile glissent. Continuer la lecture#été2023 #10 | mais où sont-ils ?

#été2023 #09bis | décembre 43

C’est ici que je l’ai vu… Augustine fixe le chêne accoté à la cabane, se retient au bras de Camille, insufflant une légère pression sur la peau. Amusée, Camille attend la suite de l’histoire, comme enfant elle attendait la lecture avant de s’endormir. Là exactement… De son index elle indique les fougères. Une pluie fine pointillait les herbes. Elle secoue Continuer la lecture#été2023 #09bis | décembre 43

#été2023 #09 | traversée

Camille a laissé un mot sur le seuil de la porte. Elle laisse toujours un mot. Aucunes paroles. Elle aime être « de passage ». Elle plisse les yeux vers l’océan tout proche. L’air sent l’iode et les relents de la dernière pêche. Les sirènes des grues d’un chantier se mêlent aux cris des goélands, aux chargements des navires. Un paysage brutal Continuer la lecture#été2023 #09 | traversée

#été2023 #08bis | l’arrosoir de Kuno

Kuno est photographe et amateur de bonzaï. Il a des fleurs de peau tatouées sur chaque membre de son corps, seul son visage n’en est pas dessiné. Aux pieds, des crocs rose bonbon. Il fait le geste de caresser sa canopée miniature, la frôlant à peine, observe les nouvelles pousses, la courbe de leurs troncs. Il souhaite épaissir le feuillage Continuer la lecture#été2023 #08bis | l’arrosoir de Kuno

#été2023 #08 | le mouchoir de coton blanc

Camille replie ses vêtements et les empile sur une étagère de l’armoire en chêne sombre. Comme prêts à reprendre leur place dans le sac à dos. Sur la tablette inférieure elle aperçoit un mouchoir de coton blanc ourlé de dentelle, repassé et plié soigneusement. Elle en caresse le tissu jauni par endroit, s’attarde sur la broderie tissé en relief par Continuer la lecture#été2023 #08 | le mouchoir de coton blanc

#été2023 #07bis | l’odeur du silence

Je n’ai pas assez parlé de cette odeur passée. Les allées venues de la cuisine à la salle, de la terrasse au comptoir. Les effluves de la pêche du jour cuisiné pour les ouvriers à l’heure du déjeuner, la musique, les éclats de voix au jardin embaumant le soleil emmagasiné tout le long de la journée. Servir, desservir, remplir les Continuer la lecture#été2023 #07bis | l’odeur du silence