A propos de Fabienne Savarit

J'ai toujours eu envie d'écrire des histoires. Le temps me manque, alors j'écris par petits souffles, en atelier, dans des carnets, sur un coin de table. Mon premier roman a été publié en juillet 2020, j'en suis encore ébahie. Mes mots sont voyageurs et se perdent au creux des courants marins. https://www.facebook.com/Fabienne-Savarit-Autrice-105753008006663

#été2023 #07 | au matin

Elle est debout devant la fenêtre de cuisine, la paume posée sur la poignée ovale. Sa robe parme boutonnée jusqu’au cou éclaire son visage. Elle a les yeux bleus, les lèvres fines et mille taches de vieillesse sur le dos de la main. Dans la cour, les géraniums tremblent à la rosée du matin, les dahlias enroulent leurs pétales à Continuer la lecture#été2023 #07 | au matin

#été2023 #06bis | la Sablière

Marcel a fait une folie. C’était le dix-huit novembre mille neuf cent quarante et un. Acte de vente enregistré à La Rochelle folio 82, case 18, volume 760 bis. Une maison d’habitation comprenant au rez-de-chaussée, un fond de commerce, une grande cuisine, une salle à manger, un salon avec cheminée prolongé d’un jardin d’hiver couvert d’une verrière et agrémenté d’un Continuer la lecture#été2023 #06bis | la Sablière

#été2023 #06 | aimer aimer, tout le reste n’est rien

Assise sur le lit, Camille étale le contenu de son sac autour d’elle en une ronde désordonnée. Elle voyage simplement. Un pull léger, un autre plus épais, un jean, des sous-vêtements, une paire de chaussures basses pour la frivolité des promenades, une paire montante pour ne pas perdre de temps sur les routes, une trousse de toilette rudimentaire, des lunettes Continuer la lecture#été2023 #06 | aimer aimer, tout le reste n’est rien

#été2023 #05bis | Marcel

Elle aime sa voix autoritaire et pénétrante. Elle s’y retient lorsqu’elle chancelle. Une inflexion sans appel, n’invitant ni doutes, ni turbulences. Il est le père de ses quatre enfants et le patron du café qui porte son nom, ouvert en 1933. Sa voix est chaude même à l’heure la plus matinale. Toujours un regard amical à l’épicier, la boulangère, le Continuer la lecture#été2023 #05bis | Marcel

#été2023 #05 | ça déraille

Ne pas se retourner. Ne pas s’arrêter. Ça claque, ça crécelle. Victor peine à pédaler perché sur un vélo bien trop grand pour lui. Droite, gauche, droite, il zigzague. Une feuille de journal s’est prise dans la roue arrière. Il entend : pédale, pédale, faut atteindre les petites rues. Tout résonne à ses tempes. Il se camoufle entre ses deux compagnons. Continuer la lecture#été2023 #05 | ça déraille

#été2023 #04bis | d’une époque à l’autre

Dans la nuit de samedi à dimanche ils ont laissé partir les derniers clients et refermé la porte fenêtre derrière eux. Puis ils ont recouvert le mobilier de draps blancs, décroché la pancarte « débit de boisson », avant de fixer les hauts volets de la devanture. Assis l’un près de l’autre derrière le comptoir ils ont laissé filer les jours s’habituant Continuer la lecture#été2023 #04bis | d’une époque à l’autre

#été2023 #04 | le mouvement des jours

Camille applique une couche de peinture bleu canard sur le mur donnant sur le jardin. Le velouté du coloris illumine les chaises en fer gris. Elle ôte une tache à l’aide d’un chiffon. Sur sa main, le bleu recouvre ses phalanges, maquille ses ongles. Elle veut superposer la réalité aux secrets enfouis. Une mue qu’elle veut la plus douce possible. Continuer la lecture#été2023 #04 | le mouvement des jours

#été2023 #03bis | chez Marcel

ils sont trois accoudés au comptoir à peine la porte poussée Marcel avait descendu les verres à ballon de l’étagère il y a Victor un pêcheur de l’île venu vendre sa pêche des maquereaux pour le service du midi deux patrons de bateau, des jumeaux et Marcel qui ne sait jamais distinguer l’un de l’autre il y a aussi des Continuer la lecture#été2023 #03bis | chez Marcel

#été2023 #03 | par la fenêtre

Comme je l’ai dit Camille distingue une vieille femme au corps pâle, les cheveux blancs relevés en chignon. Au petit matin, le vent léger l’avait appelée à la table du jardin d’hiver. Elle avait chassé du revers de la main quelques feuilles tombées sur l’assise de la chaise en fer forgée et s’y était installée, son châle de laine parme Continuer la lecture#été2023 #03 | par la fenêtre

#été2023 #02bis | prélude

Le soleil est flamboyant et se perd derrière la farandole des ormes. Camille découvre habituellement les villes à la couleur feutrée de la nuit. Ce jour de printemps, elle arrivera avant que le ciel ne s’étoile, apercevra les terrasses qui ne se dévoilent qu’aux voyageurs, le linge chamarré séchant au vent.Lorsque le contrôleur annonce l’arrivée en gare, elle a déjà Continuer la lecture#été2023 #02bis | prélude