#boost #14 / Le miroir

Il ne faut pas bouger. Je ne dois pas bouger. Ce n’est pas une décision. C’est une nécessité. Devant la coiffeuse, face au miroir, face au reflet. Mon corps, mon souffle, mon sang tendu sous ma peau. Il ne faut pas bouger.  Si je bouge, tout lâche. Je suis là depuis longtemps. Le vent soulève le rideau, le soleil éblouit Continuer la lecture #boost #14 / Le miroir

#boost #15 | Corbera

14 avenue de Corbera. En fait d’avenue une petite rue du douzième à Paris. Une rue courte et discrète, entre Charenton et Crozatier. Un passage qu’on ne remarque pas, sauf à y être né, ou presque. Sauf à y avoir vécu, ou aimé quelqu’un qui y a vécu. Cent deux mètres d’asphalte et d’oubli, sauf pour les nôtres, ceux qui Continuer la lecture #boost #15 | Corbera

#boost#14 Abandon

Immobile. Une grande pièce claire vaste pas triste avec touches de couleur. Le lit au fond dans l’ombre.  Lit en bois clair, matelas épais. Le lit dans lequel il est couché. Pénombre, portes fenêtres fermées. Calme. Paisible. Pas un bruit, pas un mouvement. Pourtant. Il est étendu dans le lit, calé entre couette et matelas. Immobile. Toute raide, la carcasse. Continuer la lecture #boost#14 Abandon

#Boost #14 | ce qui reste de lueur

Les nuages semblent immobiles. Ils glissent tellement lentement qu’ils paraissent rester sur place. Je distingue leurs formes jusqu’à ce qu’ils se délitent, amollis, changeants, blanchis, estompés, confine à la transparence si on plisse les yeux, ils s’infiltrent dans la fente et font une douceur ouatée sur la pupille, œil replié comme une aile aspire toute la texture du nuage, s’habille Continuer la lecture #Boost #14 | ce qui reste de lueur

#BOOST | Aphantasia chez les Haïkus

Antérieurement #15 appétits guerriers cendres de nos lâchetés brouillards nos destins #14 devant l’albizia demeurer sans mouvement l’arbre se ferme #13 la peur d’être soi dans l’absence de couleur s’entendre crier #12 breloques figées  poussières des bibelots passions factices #11 ter quoi donc sommes-nous rien qu’une somme nulle moi sans l’autre rien #11 bis n’entendîmes rien les oubliés le restaient Continuer la lecture #BOOST | Aphantasia chez les Haïkus

# Boost # 14 | Extrémités

Quelque chose tremble de l’autre côté. Lumière minée par le jour-même. Corps sonné par ce qui ressemble à la vibration d’un invisible incendie. Palpitation du voilage contre la vitre. Fenêtre entr’ouverte. Un courant d’air caresse la peau de celle qui a cessé provisoirement d’être partout à la fois, dehors et dedans. Brûlure en cavale. Tu es simplement revenue à ta Continuer la lecture # Boost # 14 | Extrémités

#boost #14 | entre chien et loup

Apprivoisé enfin d’une journée obscurcie le jour aboie et s’estompe. Assis immobile sur la pierre chaude les pattes avants droites et la tête relevée je regarde la lumière colorier l’horizon. Lentement je sens poindre en moi l’ensauvagement qui m’appelle. La vallée grandit et le ciel recule. Assis immobile jusqu’au frétillement de la queue qui disparaît pendant qu’elle se gonfle de Continuer la lecture #boost #14 | entre chien et loup

#boost #14 | Anna et la mer qui monte

Seule, debout, les pieds nus enfoncés dans le sable encore tiède. Le corps légèrement incliné vers l’avant, comme aspiré par l’horizon. Anna ne bouge pas — ou à peine : un balancement presque imperceptible, du talon vers les orteils, au rythme de sa respiration. La mer monte. D’abord, un frémissement dans la dentelle des vagues. Puis l’eau avance, pas à Continuer la lecture #boost #14 | Anna et la mer qui monte

#Boost14#Éc(r)oulement

Peut-être faudrait-il mimer le temps qui passe, retrouver sa continuité dans la discontinuité du langageRésister à la tentation du mimétisme formel (absence de ponctuation, tout ça)Inventer un langage qui glisse comme le temps passe.Un langage qui dirait l’imperceptible mobilité dans l’apparent immobile ( un ami me racontait hier comment sa vie avait changé le jour où il avait compris qu’il Continuer la lecture #Boost14#Éc(r)oulement