#anthologie #05 l Flou flou flou

‘J’vais au corps il dit : il pousse sa matière devant lui qui roule et n’amasse du vent, masse les intestins, et,, mort qui vive, hourra sur le baudet, va que j’ te rjoins, tout ça un souffle ! Bide avant, fibres arrière, des ailes pour les mouches : paré à percuter. Bien sûr tri au flanc, passage d âme, Continuer la lecture#anthologie #05 l Flou flou flou

#anthologie #05 l Ô FABRICIUS

Je suis de ceux qui trouvent le monde trop éclairé. Pas de projecteurs sur moi, jamais. Comme le cloporte, j’aimerais vivre sous les pierres. Bon sang, le grand jour, pour mieux montrer mes manques, quelle idée. Fermez les claustras, mesdemoiselles, les brise-soleil si vous préférez. Claustra dérive du latin claustrum, fermeture d’une porte, verrou, claustra revellere Cicéron, barrière, tui versus invito te claustra sua refregerunt Pline, Continuer la lecture#anthologie #05 l Ô FABRICIUS

#anthologie #05 | Enlisée?

Boulevard d’alsace-lorraine, non boulevard d’alsace et tu as perdu le numéro. Idiote-bête que tu es. Tu aurais du le noter. Tu perds le numéro et tu rajoutes un nom, rien que ça. Rue du soufflier, 91 ou 96 ? il y en a un qui n’existait pas, mais lequel ? lequel était ta maison ? tu hésites. Evidement, ça non plus tu ne Continuer la lecture#anthologie #05 | Enlisée?

#anthologie #05 | Une femme d’immensité

Aux aguets. Du dehors et du dedans. Toujours. Ici, dans le bus. Là, dans la foule des grandes avenues. Mes bras, que d’autres disent démesurés, ne sont rien d’autres, lorsque je les étends, que ma zone de protection: il est interdit de dépasser cette limite. Ma tête s’insinue à l’intérieur des têtes de ceux que je côtoie, dans leur anonymat. Continuer la lecture#anthologie #05 | Une femme d’immensité

#anthologie #5 | vers soi

Il se tient à l’écart de lui-même. Lui-même ne se souvient pas de sa naissance. Si près de sa mort, n’est plus sûr non plus d’être l’ancien vivant. Si longtemps loin de lui, sa parole hors de lui, les mots perdus, inaudibles. Des années. Si longtemps, loin de lui. Je t’ai suivi longtemps. Tu courais dans la vie et je Continuer la lecture#anthologie #5 | vers soi

#anthologie #05 | Je m’agite

Je n’ose pas. J’ose pourtant dans ma tête, quand je souris et dis bonjour j’ose en permanence, j’ose fort les aventures que je féconde, mais là, à croire que les autres osent trop, je n’ose plus. Ils arrivent fiers et bruyants, sans doute sont-ils comme moi à faire semblant, sans doute, mais ils ont l’air contents et bruyants. Moi ? À Continuer la lecture#anthologie #05 | Je m’agite

#anthologie #05 | La femme.

La femme qui portait son corps devant elle. Elle marchait, elle courait, elle cherchait à l’attraper sans jamais l’atteindre. Cours corps où vas-tu ne veux tu pas vivre ressentir toucher le fond battre le coeur. Cours corps arrête toi viens n’aie pas peur pas mauvaise graine du vide te recevoir te donner vie, envie j’ai. Cours corps naissance extraire écarter Continuer la lecture#anthologie #05 | La femme.

#anthologie #05 | À l’aveugle main-tenant

J’avance pas à pas , pas de deux. Pas de danse. Pas de course. A pas lent. A tâtons pour toujours. J’ reviens pas sur mes pas pour dire j’aime à pas lent. J’avance toujours. La canne devant de moi.  A tâtons  main- tenant. Je grandis , grandis sans retour. Sans rien voir mon enfant. Pour tout voir en dedans, Continuer la lecture#anthologie #05 | À l’aveugle main-tenant

#anthologie #05 | sans miséricorde

Je ne veux rien racheter. Je ne peux rien racheter. Faites ce que vous voulez, vous ne changerez rien. Pendez moi au bois. Mettez moi en croix. Je ne reviendrai pas des morts. Votre vin n’est pas mon sang. Votre pain n’est qu’un vulgaire sandwich. Inutile de massacrer des boucs et des agneaux. Allez crever avec vos péchés impardonnables, vos Continuer la lecture#anthologie #05 | sans miséricorde

#anthologie #05 | comme un tronc

On dit que celui dont on parle ne vient pas de nulle part. Jamais. Mon corps a la force et la colère du père, la peur à l’intérieur de la chair de la mère. Ma propre chair porte des traces que je ne perçois pas. Regarde, tu vois mes cuisses. Ce sont celles de mon père, les bras, les épaules Continuer la lecture#anthologie #05 | comme un tronc