Archives de la catégorie : #rectoverso #09, Gertrude Stein, la robe, le flan, le couloir

On avait coutume de parler du cellier. On ne sait pas trop si ce mot procurait plus d’effroi ou d’émerveillement. Normalement c’est là qu’on range les provisions. Il avait vu ça plusieurs fois chez des copains, de belles étagères à conserve, des cagettes à patates…Chez lui, il ne se rappelle pas y avoir vu autre chose qu’un énorme congélateur-coffre interdit Continuer la lecture#rectoverso #09 | le cellier, le tablier défraîchi et la cuisine à angelots→

Dans la cuisine en formica qui collait les cuisses, la bouille tout juste à hauteur de la table. Si elle coupait la radio avant de servir nos deux assiettes, si elle disait : « Cellule de crise, riz ou pâtes ? », on était au milieu du mois à la belle saison. Le studio sous la maison avec ses plâtres, ses bâches et son Continuer la lecture#rectoverso #09 | Manger pour vivre→

Réduit Sombre encore. Réduit escalier s’échelonne entre deux portes de bois vieux. Obscurité. Abri. Vestige de mur de château de pierre épaisse de chaos traversé. Caché. Herbes suspendues sèchent. Marches de bois. Refuge. Étagère Bois claire suspendu. Objet réconfort petit. Chat en porcelaine gris. Pierre qui luit. Pomme de pin. Chien s’évade. Cèpe. GratinQuotidien rassit le pain. Recouvert. Flan aux Continuer la lecture#rectoverso #09 | Enfance Présent→

Table Merci à la table lourde au plateau épais qui reflète dans son revêtement sombre, imitation acajou de résine en Formica, des visages à rires et des langues à se repaître des odeurs les mêmes toujours savoureuses des plats alanguis sur la plaque d’acier de la cuisinière à bois, heures de préparations qui nous enlacent tièdes d’un insondable saindoux, des Continuer la lecture#rectoverso #09 | Tendresse des solitudes→

Salle d’attente : temporaire, unique, la lumière du jour s’amenuise, un temps. Reprendre mon souffle. Les jambes et leurs souvenir de l’escalier. Fenêtre : Ouverte sur la ville, marque le passage du jour au soir. Face à elle, illisible mais belle comme la ville. Dos à elle, je m’adonne à la lecture. Dragée à la menthe : L’ami du pécheur, Continuer la lecture#rectoverso #09 | Gertrude Stein, la robe, le flan, le couloir→

Encrier céramique blanche, tâché de violet, règles de fer de l’école primaire, la même depuis Jules Ferry , pupitre ciré en chêne massif figé, trop grand pour soi, et de l’autre côté, grands marronniers qui perdent leurs feuilles en automne sur un beau tapis jaune feu qui pourrit, la même saison qui revient. Sacoche à peine vide, cousue recousue, 3 Continuer la lecture#rectoverso #09 | Pleins et déliés (enceintes suite)→

Seul bureau à tiroirs, bureau pour personne, tiroirs inutiles, vides. Dans le deuxième, un paquet de BN, de BN uniquement. A la télé, on chante donne-nous des BN. Un seul paquet ici, un seul parfum. Fraise. À la fraise les petits Gervais, à la fraise les BN. Paquet parallélépipédique, papier blanc gaufré, ouverture sur le sommet -de sommet qu’ont seuls Continuer la lecture#rectoverso #09 | BN, couteau X-acto et coin lecture→