#été2023 #01 | portrait arrêté de l’auteur

Un jour, au détour d’une conversation, un ami avait évoqué le rituel qu’il avait observé chez quelqu’un de sa connaissance. Cette image qu’elle avait gardée en oubliant tout le reste, lui revenait dès qu’elle s’installait devant la page blanche. Non pas qu’elle ait adopté le même rituel, non, il lui suffisait d’y penser. Et sans connaître cette personne dont on ne lui avait jamais plus parlé, elle avait la sensation de se glisser dans son ombre, de s’en envelopper.
l’ombre, d’un geste sûr, craquait une allumette et approchait la flamme de la mèche noircie de la bougie, la flamme fusionnait avec la mèche, hésitait et nourrie de la cire qui se creusait, formait un halo de lumière sensible au moindre mouvement de l’air. Le regard s’y perdait un moment.

Ainsi avait-elle résolu le problème du lieu où écrire. Il n’y avait pas de lieu spécifique, pas de pièce ou de table fétiche. L’évocation de la bougie allumée suffisait à créer la scène où les mots surgissaient de l’ombre.

A propos de Liliane Laurent

griffonneuse dans ateliers multiples. Steph, l'éditeur du Hanneton m'a fabriqué deux jolis livrets, les Effilures (les Certains jours que je publie sur FB depuis plus de 10 ans de façon aléatoire) et Rockaway (hommage à Patti Smith) pour la série Poètes & Songs. on me retrouve aussi sur mon profil Lily Briscoe Lighthouse. Existe aussi sur blogspot Les effilures de lil.

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