#été2023 #12bis | Pourquoi des séparateurs

Ce n’est pas ce que l’on aurait à dire. Mais plutôt,

comment le dire.

Voici l’idée le truc

Et donc arrête,

arrête de ruminer, de te plaindre,

do it.

Personne ne te demande rien.

Exercice tantrique: ne pas écrire ce que l’on aurait tout de suite là

envie d’écrire.

Se retenir.


Non, personne ne te demande rien

que tu pensasses que l’on exigeasse, besace,

en aller ou en retour

Personne ne te demande rien.

Personne.

Polyphème.


Se détacher comme une affiche se décolle doucement d’un mur.

faire un peu moins partie du mur, un peu moins d’heure en heure.

Le boucher, celui qui m’avait- il y a 10 ans- commandé une peinture de bœuf

a fermé.

Des mois qu’il a baissé son rideau de fer.

Et moi je ne m’en aperçois qu’hier.

Et dire que

tout à coup ,

une furieuse envie d’acheter des merguez

me saisit

associée à l’idée du moindre effort.

Il faut que je marche jusqu’au rond-point à présent.

Que j’entre dans l’antre

du supermarché.


Pourquoi des séparateurs et cette lubie de séparer ?


Cette femme essaie d’avoir l’air gentil. Mais c’est tellement dur de maintenir cette position.

Chez elle, ça commence par la commissure des lèvres qui s’affaisse.

On voit qu’elle fait de gros efforts pour tenter de la redresser.

Deux images se superposent de plus en plus vite

Méchante gentille, méchante gentille.

à la fin tout ça doit l’épuiser

le trait central entre ses lèvres devient copie conforme

d’ une ligne d’horizon.


Ecrire des méchancetés serait-il plus fort que tout.

Et quel tout

et qu’appelles-tu des méchancetés ?


Des difficultés avec l’impératif et la seconde personne du singulier dans l’emploi de la forme interrogative

appelle ton chien !

qu’appelles-tu ?

Je remarque que c’est comme une sorte d’érosion, un chemin, sans doute trop vite et mal goudronné qui, peu à peu, laisse apparaitre des trous, des nids de poule.

au singulier

ou au pluriel

poule ?

Perdre la mémoire des règles de grammaire, d’orthographe, cela participe t’il d’une révolte ou d’une maladie,

Une bonne question pour l’émission question pour un champion.


François, par retour de mail, écrit, qu’une lettre d’info hebdomadaire ce serait bien – mieux ?- que de recevoir chaque jour plusieurs mails avertissant les abonnés de ce blog.

Combien ai-je de façons de comprendre ça

m’enquerrai-je soudain.

Puis une autre idée surgissant

La vitesse folle avec quoi les idées surgissent…

je m’enquis d’autre chose ou je me mis à m’enquérir

toute la question se pose

comme une remise en cause

Mais

-Quand ai-je été mis en cause la première fois ?-

de la conjugaison des temps.


L’idée qu’il ne s’agit que d’un mince décollement

à peine perceptible au premier coup d’œil.

Soudain on se fige comme un cocker en arrêt

Une patte en l’air

La truffe au vent

La fiction surgirait ainsi, décelée par tous les sens

en éveil

sans savoir pourquoi

par une sorte d’instinct…


Bien aimé les petits poèmes de la revue Catastrophe sans que ça n’ait rien à voir

au premier coup d’œil avec le reste

(Traductions de Céline Leroy. Lire les autres épisodes

textes traduits de Mary Ruefle, Dunce, Wave Books, 2019)

Personnellement pas encore cliqué sur les liens, tellement j’ai relu plusieurs fois leur traduction,

comme une appréhension de découvrir l’origine.

comme on essaie de comprendre quelque chose à un moteur de tracteur

-Peur et désir, vieux couple cosmogonique-

quand on n’est pas mécanicien.

Mon préféré :

« La mort d’Atahualpa aux mains des hommes de Pizarro

Il ne savait pas lire de sorte que quand ils lui ont donné le Livre il l’a jeté par terre comme une chose lourde et inutile alors ils l’ont tué séance tenante en s’assurant qu’il était bien mort Peut-être que toutes les morts sont aussi simples que ça Une simple et malheureuse erreur sous les cieux azurs où des oiseaux aux sentiments d’or observent ce qui se passe plus bas et volent en cercle Peut-être nos têtes sont-elles remplies de plumes de toutes ces choses qu’on ignore . . »

Voici le lien de l’article, j’y reviendrai surement pour relire encore et encore

car quelque chose se trouve là et je n’arrive pas à poser le doigt dessus.

Quelque chose qui entretient un rapport

avec qui

avec quoi

mystère et boule de gomme.


Sinon au delà de la fenêtre le même mur de pisé toujours.

Mais, à force de le voir on ne le voit même plus

Jusqu’à ce qu’il nous surprenne

que l’on se dise

tiens il est bizarre ce mur aujourd’hui.

A propos de Patrick Blanchon

peintre, habite en Isère entre Lyon et Valence. Rencontre du travail de F.B via sa chaine Youtube durant l'année 2022, et inscription aux ateliers en juin de la même année. Voir son site peinture chamanique. De profil je suis : Discret, bargeot, braque. Et de plus en plus attiré par la réserve, la discrétion , et ce plus je lis et écris. Deux blogs, dont un que j'ai laissé en jachère. https://peinturechamanique.wordpress.com/portfolio/voyage-interieur-patrick-blanchon-artiste-peintre/ En activité encore pour l'instant : https://ledibbouk.wordpress.com/2023/12/15/ambiguite/ Ce sont des sites gratuits, bien désolé d'avance si vous y voyez parfois de la pub.

7 commentaires à propos de “#été2023 #12bis | Pourquoi des séparateurs”

  1.  » Tiens, il est bizarre aujourd’hui ce mur  » et pour cause, faute de visages ouverts on se contente de caricatures. Quelle nuance fait-on entre homicide volontaire par blessures entraînant la mort sans intention de la donner et assassinat, comme dans le procès de Pau aujourd’hui ? Ce jeu permanent sur les mots et les intentions qui font mouche ou cible sur l’écran ne cessent de brouiller le sens.Il suffit de changer de paragraphe pour se dédouaner des réponses claires au défi. On est plus à une confusion près, alors je t’offre ce poème chamanique d’Howard McCord pour démarrer la journée. Bien sûr , je t’ai lu une fois de plus entre les lignes sans dire ce que j’ai capté ( il vaut mieux s’abstenir d’en rajouter des couches…). Je veux juste m’amuser faute d’adhérer à cette consigne. Je déteste Daumier je crois.

    DES FEMMES , A PRESENT

    Coucher de soleil, un quiscale
    sur la pelouse
    comme un citron noir
    dans une boisson;

    L’épicéa jaillir
    de son nom,
    les nuages l’entourent
    amoureusement.

    Mon coeur travaille
    sur mon cerveau, glace
    et langues jaunes
    de voeux que j’ai tenté
    de comprendre

    Ma tête tourne.

    C’est Wittgenstein
    que j’aime,
    et St Paul sans trompette,
    aussi gras qu’un avocat,
    les femmes folles
    qu’ils ont connues tous les deux
    mais sur lesquelles ils n’ont jamais écrit.

    Comme l’épouse de St Augustin,
    dont il a oublié de mentionner
    le nom.

    _________________

    Un poème pour rien ou pour donner à manger au vent, surtout pour te souhaiter une bonne journée !

  2. Wittgenstein a accepté de s’être trompé et de revoir toute sa philosophie.
    Mais, il peut y avoir un temps de latence entre le choc et la digestion des faits.
    On peut faire confiance au temps
    qui fait bien les choses dit-on.

    Merci pour le salut et bonne journée également

  3. Je n’ai pas lu la consigne parce que je suis coincée, parce que j’ai peut-être fini d’écrire, mais J’AI AIME ce texte.


    écrire ce que l’on aurait tout de suite là
    envie d’écrire.
    ça s’appellerait ?

    Se détacher comme une affiche se décolle doucement d’un mur.

    Le boucher, celui qui m’avait – il y a 10 ans – commandé une peinture de bœuf
    a fermé.

    Cette femme essaie d’avoir l’air gentil. Mais c’est tellement dur de maintenir cette position.

    Ecrire des méchancetés serait-il plus fort que tout.

    Et quel tout

    et qu’appelles-tu des méchancetés ?


    Perdre la mémoire des règles de grammaire, d’orthographe, cela participe t’il d’une révolte ou d’une maladie,

    La vitesse folle avec quoi les idées surgissent…


    L’idée qu’il ne s’agit que d’un mince décollement

    à peine perceptible au premier coup d’œil.

    Soudain on se fige comme un cocker en arrêt

    Une patte en l’air

    La truffe au vent

    La fiction surgirait ainsi, décelée par tous les sens

    en éveil

    sans savoir pourquoi

    par une sorte d’instinct…