#été2023 #01bis | y a-t-il eu

y a-t-il eu j’ai peur que non pas vraiment qu’elle est à vivre encore cette scène y a-t-il eu elle est bien bonne cette question-là de savoir quand où débarrassée de tout ce qui pourrait gêner empêcher y a-t-il-eu non pas l’impression ou alors par instant toute vive et fugace vécue oui la sensation que là passager le temps d’une phrase quelque chose sort de soi qui nous échappe et pourtant qu’on reconnait être comme on voudrait échappé tout vif du clavier de la tête du ventre et du désir et là oui sensation que là ça sonne enfin comme on voudrait avec l’étrangeté nécessaire pour que là enfin on échappe à la posture tout en se rejoignant juste au bon endroit un peu au-devant de soi mais pas trop à la juste distance entre soi le mot et le monde et que là oui pépite fragment de mot-monde tout vif qui fait penser que oui écrire c’est ça et puis ce réflexe aussi de s’arrêter là tout au bord de ce que ça pourrait déclencher ou de ce qui pourrait s’arrêter mot qui bute hésite s’arrête se prend les pieds dans la gorge et on recommence à tâtons à se frayer un passage dans les mots et dans le monde jusqu’au prochain surgissement

A propos de Émilie Marot

J'enseigne le français en lycée où j'essaie envers et contre tout de trouver du sens à mon métier. Heureusement, la littérature est là, indéfectible et plus que jamais nécessaire. Depuis trois ans, j'anime des ateliers d'écriture le mercredi après-midi avec une petite dizaine d'élèves volontaires de la seconde à la terminale. Une bulle d'oxygène !

6 commentaires à propos de “#été2023 #01bis | y a-t-il eu”

  1. Tes élèves, si tu leur dis échappé tout vif du clavier de la tête du ventre et du désir et là oui sensation que là ça sonne enfin comme on voudrait avec l’étrangeté nécessaire pour que là enfin on échappe à la posture, quelque chose me dit qu’ils vont trouver sens à ce que tu tentes de leur apprendre !

  2. « ou de ce qui pourrait s’arrêter mot qui bute hésite s’arrête se prend les pieds dans la gorge et on recommence à tâtons à se frayer un passage dans les mots et dans le monde jusqu’au prochain surgissement »
    Tout en rythme et en poésie. Merci iEmilie