#été2023 #02 | perdue dans le labyrinthe

J’étais en train d’écrire, comme tous les matins, après avoir bu mon café, dans la salle du rez de chaussée de ma maison correzienne.Cherchant l’inspiration, mon regard se posa sur l’horloge. C’était une horloge rustique, grande, en bois, et le mouvement de son balancier m’hypnotisa.

Je me retrouvais alors dans une autre pièce, étrange car elle ne m’évoquait rien.. Un sentiment de panique s’empara de moi. Où étais-je ? Je ne connaissais pas ce lieu qui m’accueillait malgré moi. Je respirais.et décidais de collecter des indices autour de moi.

Il n’y avait personne. Le papier peint était daté. Avais-je franchi les portes du temps ? Une table, deux chaises qui s’observaient. Avaient elles une âme ? Au mur une photographie encadrée montrait un panda. Son regard croisa le mien. Je tremblais. Où étais-je donc ? Deux options s’offraient à moi : avancer jusqu’aux grandes fenêtres et découvrir quels paysages elles protégaient de mon regard, ou me diriger vers la porte en espérant trouver derrière un lieu plus familier.

Je choisis la porte. Je l’ouvrais.

Derrière,une forêt. Merveilleuse. Son sol était recouvert de feuilles d’une couleur jamais vue auparavant. Tel Armstrong posant le premier pas sur la lune, je posais un pied puis l’autre et découvrais une sensation nouvelle. Etait-ce ma vue qui s’était soudainement améliorée, me permettant de distinguer de nouvelles teintes ? J’imaginais alors tous les tableaux que je pourrais peindre maintenant. Dans ma tête, un musée.

Je m’accroupis pour ramasser une de ces feuilles, un peu comme un jeune enfant porte à sa bouche tout ce qu’il ne connait pas encore pour mieux appréhender le monde, A son contact, je me retrouvais transportée dans un incroyable ailleurs.

Un monde de fils enchevêtrés. Me voila électricité. Je voyage dans les cables multicolores à une vitesse proche de celle de la lumière.zim, zoom, fizzzzzzzzzzzzzz ! Quelle sensation grisante !

Au bout d’un de ces cables je me retrouve prisonnière d’ un écran de télévision. Je deviens une onde parmis les ondes. J’oscille dans mon champ. L’ensemble de nos oscillations devient oeuvre d’art et se recompose indéfiniement. ça grésille aussi. De plus en plus fort, jusqu’à l’implosion.

Expulsée au-delà de ce monde, je découvre que je ne suis pas ce seule dans ce labyrinthe. Devant moi, figé, pas encore remis de ce saut quantique, un autre. Quels mondes a-t-il visité ? S’est-il lui aussi senti perdu dans ces univers ? J’attends qu’il reprenne conscience de lui-même. Attendre qu’il se retourne. Voir son visage et peut être continuer une partie du chemin ensemble …

Les photos sont tirées du site wikidot « the backrooms »

A propos de Sandrine Hertig

Coordonnatrice de deux réseaux d'éducation prioritaire (ça c'est mon métier), maire adjointe à la culture (ça c'est mon engagement citoyen) et surtout musicienne (ça c'est ma passion). Batteuse ascendant bassiste. Amoureuse des mots, du rythme, des livres, du papier et des plumes. Mes mots préférés : curiosité , émerveillement, magie.

2 commentaires à propos de “#été2023 #02 | perdue dans le labyrinthe”

  1. « J’imaginais alors tous les tableaux que je pourrais peindre maintenant. Dans ma tête, un musée »
    Merci pour cette évocation
    Belle expérience d’écriture ce texte, un monde parallèle avec les images et à la fin le surgissement d’un personnage.
    Beaucoup aimé. Bonne continuation.

    • Merci beaucoup ! ça fait tellement plaisir de partager son texte avec les autres ! Ravie que mes mots soient parvenus jusqu’à vous ! Bon atelier !