#gestes&usages 03 | Comme tous les matins.

Comme tous les matins, son réveil sonne. Il se lève, va dans la cuisine, fait chauffer la bouilloire, met le café et un sucre dans sa tasse et va prendre sa douche. Je sens les chiens venir se blottir contre ma tête, mon ventre et mes pieds. Leurs respirations, le bruit de l’eau qui bout, qui coule, qui cesse. Au loin, j’entends les premières voitures et le crissement des freins d’un camion. Il va et vient, s’habille, met ses chaussures, cherche ses clefs, s’approche de moi, trouve mon visage et m’embrasse, longuement et tendrement. La porte claque derrière lui, je ne bouge pas.

Comme tous les matins, son réveil sonne. Il se lève, va dans la cuisine, fait chauffer la bouilloire, met le café et un sucre dans sa tasse et va prendre sa douche. Je sens les chiens venir se blottir contre ma tête, mon ventre et mes pieds. Leurs respirations, le bruit de l’eau qui bout, qui coule, qui cesse. Au loin, j’entends les premières voitures et le crissement des freins d’un camion. Il va et vient, s’habille, met ses chaussures, cherche ses clefs, s’approche de moi, trouve mon visage et m’embrasse, rapidement et du bout des lèvres. La porte claque derrière lui, je ne bouge pas.

A propos de Clarence Massiani

J'entre au théâtre dès l'adolescence afin de me donner la parole et dire celle des autres. Je m'aventure au cinéma et à la télévision puis explore l'art de la narration et du collectage de la parole- Depuis 25 ans, je donne corps et voix à tous ces mots à travers des performances, spectacles et écritures littéraires. Publie dans la revue Nectart N°11 en juin 2020 : "l'art de collecter la parole et de rendre visible les invisibles" voir : Cairn, Nectart et son site clarencemassiani.com.

8 commentaires à propos de “#gestes&usages 03 | Comme tous les matins.”

  1. Comme tous les matins, son réveil sonne. Il se lève, va dans la cuisine, fait chauffer la bouilloire, met le café et un sucre dans sa tasse et va prendre sa douche. Je sens les chiens venir se blottir contre ma tête, mon ventre et mes pieds. Leurs respirations, le bruit de l’eau qui bout, qui coule, qui cesse. Au loin, j’entends les premières voitures et le crissement des freins d’un camion. Il va et vient, s’habille, met ses chaussures, cherche ses clefs, s’approche de moi, cherche mon visage et m’embrasse comme si de rien n’était. La porte claque derrière lui, je ne bouge pas.

  2. comme tous les matins, son réveil sonne. Il se lève, va dans la cuisine, fait chauffer le chalumeau, met le café et un sucre dans sa tasse et va prendre sa douche. Je sens les chiens venir se blottir contre ma tête, mon ventre et mes pieds. Leurs respirations, le bruit de l’eau, qui coule, qui cesse. Au loin, j’entends les premières voitures et le crissement des freins d’un camion. Il va et vient, s’habille, met ses chaussures, cherche ses outils, s’approche de moi, cherche mon visage et m’embrasse. La porte ne claque pas derrière lui, je ne bouge pas.

  3. Comme tous les matins, son réveil sonne. Il se lève, va dans la cuisine, fait chauffer la bouilloire, met le café et un sucre dans sa tasse et va prendre sa douche. Je sens les chiens venir se blottir contre ma tête, mon ventre et mes pieds. Leurs respirations, le bruit de l’eau qui bout, qui coule, qui cesse. Au loin, j’entends les premières voitures et le crissement des freins d’un camion. Il va et vient, s’habille, met ses chaussures, cherche ses clefs, s’approche de moi, cherche mon visage et m’embrasse, rapidement et du bout des lèvres. La porte claque derrière lui et je m’étale confortablement.

  4. Comme tous les matins, son réveil ne sonne pas. Il se lève d’un bond va dans la cuisine, fait chauffer la bouilloire, met le café et un sucre dans sa tasse et va prendre sa douche. Je sens les chiens venir se blottir contre ma tête, mon ventre et mes pieds. Leurs respirations, le bruit de l’eau qui bout, qui coule, qui cesse. Au loin, j’entends les premières voitures de sept heures trente et le crissement des freins du livreur. Il s’habille, met ses chaussures, cherche ses clefs dans sa poche va à la porte, se retourne aperçoit mon visage et m’embrasse de loin , rapidement et du bout des lèvres. La porte claque derrière lui, je ne bouge pas.

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