#L6 Dans le rétro

Au boulot. J’adore. Les paysages. C’est riche. Ça sent le pays riche. Sur qu’on a les paysages les plus riches du monde sauf en suisse peut être la suisse connais pas connais personne en suisse le fauteuil fixé la petite radio autorisée c’est l’été pas trop tôt vérifié le rétro avancé un peu le siège pattes plus courtes la caisse en dessous chaque chose à sa place chaque place avait une chose pas la peine d’y penser c’est fait c’est fait. Je peux pas je bosse. 10 h 52 le bruit du moteur fait vibrer les vitres l’expire de la fermeture des portes le coup d’oeil dans le rétro la journée qui commence l’absence de circulation dans le quartier pavillonnaire jamais personne à cet arrêt d’habitude la silhouette d’un client faites signe au conducteur le passage par la gare le retour des courses les bouchons caddies poussettes avancez dans le fond s’il vous plait bondé jusqu’au prochain quartier pas de temps mort le bruit du moteur l’expire des portes la radio le volant et la voix de robot au timbre féminin scande les arrêts souvent à contre temps bonne chance à ceux qui ne connaissent pas la ligne elle seule dans le fond du bus déserté par les jeunes parce que c’est pas leur heure seule le trajet en bus le réveil tôt ce matin le train et maintenant le bus.

Un jour ou le jour ne voit pas le jour ou le jour reste dans un nuage un jour occulté. Un jour ou même les monts et montagnes les sommets des collines sont coiffés d’épais groupes de nuages nappes de nuages épais. Ces jours très rares assez pour qu’on le note ou les villages du sud de la France passent une journée privée de leur lumière, lumière qui avait présidé aux choix des couleurs des villages, des agencements des places, de la construction des maisons qui avaient créé des ruelles rues, des passages pour l’ombre. C’est dans ce type de jour que se tient la cérémonie . C’est mieux. La joue dans la main, le coude sur le rebord de la fenêtre les yeux dans le paysage.

J’ai 40 ans et je ne veux pas être incinérer. Je préfère qu’on m’enterre. C’est quoi cette histoire d’humanité pourquoi il m’a dit ça souvent je repense aux trois phrases que je lui avais montré ça fait pas un livre il en faut plus des phrases.

A propos de Lea Toto

je m'appelle Léa Toto. je travaille dans et pour un théâtre depuis 1997. J'ai animé un atelier théâtre/écriture qui avait été mis en place par François Bon et le metteur en scène Gilles bouillon de 1997 à 2017. Ma base a été le livre Tous les mots sont adultes de François Bon.

Un commentaire à propos de “#L6 Dans le rétro”

  1. Bonjour Lea Toto,
    Tu ne te présentes pas et ta prose m’a d’abord déroutée, il me manquait des virgules, puis je me suis habituée et j’ai pris plaisir à te lire.
    J’ai beaucoup aimé le paragraphe sur le jour qui ne voit pas le jour.