la fabrique | Marie Moscardini, mon expérience en création et en animation d’atelier d’écriture

Premier semestre 2014 : Formation  » animer un atelier d’écriture » à Aleph Lyon.

En préalable j’ai bien sûr participé à de nombreux ateliers d’écriture chez Aleph et ailleurs ce qui est à l’origine de ma motivation pour créer un atelier d’écriture et l’animer.

Deuxième semestre 2014 : .Prospection pour me lancer : trouver un public et un lieu (pas envie d’avoir cette activité chez moi). Je ferai mon atelier dans une petite ville (pas très loin de mon domicile) en Saône et Loire.

– La bibliothéque (ne sont pas intéressés).

– La libraire très intéressée par mon projet me propose une arrière salle de sa librairie puis confrontée à un problème d’assurance, m’oriente vers ‘mon » premier bar café restaurant et me donne surtout les coordonnées d’une cliente intéréssée par l’écriture.

Janvier 2015 : Mon premier « atelier découverte » dans un bar café restaurant.

Cinq personnes sont fidéles encore aujourd’hui.

En parallèle à ce premier atelier je crée mon statut d’auto-entrepreneuse. Profession libérale. Légitimité qui me semble nécessaire à mon activité.

De janvier 2015 à septembre 2016, j’anime cet atelier une fois par mois les samedis matins. Les participantes (cinq femmes) connaissent deux personnes qui sont intéressées par cette activité et me suggèrent la création d’un deuxième atelier.

J’envisage donc un deuxième atelier découverte gratuit et pour avoir au moins 5 personnes, je prospecte, je fais le marché ! (en vrai), je participe à un atelier de pastel, où je recrute deux personnes et c’est en tout 8 personnes qui ont la curiosité de venir à l’atelier découverte en septembre 2016. Le deuxième atelier est lancé.

Aujourd’hui j’anime deux ateliers un samedi par mois : Un groupe de cinq personnes le matin et un groupe de 6 personnes l’aprés-midi.

En raison des conditions sanitaires liées à la pandémie il m’a fallu trouver un autre lieu que les cafés-bars-restaurants, salon de thé, et c’est dans une salle de la mairie que nous écrivons.

En période de confinement, la périodicité mensuelle a été respectée : j’ai lancé trois ateliers en distanciel.

Cela a fait 6 ans en janvier 2021 pour le premier groupe et cela fera 5 ans en septembre 2021 pour le deuxième groupe. Une fois par an je réunis les deux groupes pour une journée d’écriture en extérieur. Les participant.e.s se connaissent. Il y a deux hommes, époux de participant.e.s.

Le public essentiellement des retraités enseignants, toubib, secrétaire.

En octobre 2020, j’ai auto-édité un recueil collectif des textes issus de ces ateliers « Les mots dans notre vie ».

Donc voilà résumée mon expérience d’une création d’ateliers d’écriture.

Alors bien sûr qu’en est-il vraiment de l’écriture ?

Quels sont mes outils, comment je fonctionne ?

J’apprends encore, j’apprends l’humilité et ma propre expérience de participante à des ateliers d’écriture, doublée de ma formation à Aleph en est sûrement le moteur principal. Je me rappelle avoir été décontenancée par des propositions d’écriture basée sur des textes d’écrivrain.e.s que je ne connaissais pas et dont l’animateur, trice n’épelait même pas le nom. Donc cela est acquis. Tous mes textes de médiation sont précis et distribués à chacun.e. C’est un respect aussi pour les auteurs, trices. Je prépare ma proposition dans les moindres détails même au bout de 6 ans d’animation.

Il y a toujours une mise en bouche, qui au fil du temps devient une mise en mots, les participant.e.s lisant en début d’atelier des textes écrits chez eux.

Je ne sais pas si je peux parler de perspective de progression en écriture dans le déroulé, et la chronologie de mes propositions. En tout cas je ne me dis pas je vais les faire progresser. Ce n’est pas la base de mes ateliers. Mon but est d’amener l’écriture dans leur vie, les mots écrits dans leur quotidien. Au fur et à mesure de leurs écrits leur langage d’écriture se révèle, s’affine. Nous nous nourrissons mutuellement en toute bienveillance et humanité. Leur fidélité, leur énergie à vouloir continuer me conforte dans mon choix.

Alors oui bien sûr on écrit autobiographie, « on écrit de soi » et au bout de tant d’années nous sommes devenu.e.s ami.e.s d’écriture. Nos rendez-vous mensuels sont de vraies rencontres autour des mots, dans ce qu’ils nous traversent du monde.

Enfin on ne peut animer des ateliers d’écriture si soi-même on ne se confronte pas à l’écriture. J’écris, je continue à faire des stages. Je participe aux ateliers de François BON, où je découvre cet univers de l’écriture contemporaine, des nouvelles formes, des auteurs.trices que je ne connaissais pas et dont je m’inspire pour mes ateliers. Découvrir son propre langage, se libérer des carcans, des codes pour se trouver soi en écriture.

Je n’ai pas de Blog dédié à l’animation de mes ateliers. Je ne peux donc pas mettre de lien.

A propos de Marie Moscardini

«Après une formation à Aleph en 2014, j'anime des ateliers d'écriture dans une petite ville de Saône et Loire.» Voir son site Nouvelles à écrire.

8 commentaires à propos de “la fabrique | Marie Moscardini, mon expérience en création et en animation d’atelier d’écriture”

  1. Merci Marie pour ton témoignage sur la genèse de la mise en place de tes ateliers et ton mode de fonctionnement. Ca fait écho avec certains points persos. Du coup ça m’a donné envie de raconter également comment je prépare un atelier, d’autant plus que c’était le thème de la vidéo 3 de Formation de François Bon.

  2. Il ne peut pas y avoir de plus belle ambition que celle-ci « Mon but est d’amener l’écriture dans leur vie » 💚💚💚

  3. Merci pour ce partage Marie, et chapeau pour la longévité, la capacité à trouver de nouvelles idées, de nouvelles propositions, des choses suffisamment interessantes et surprenantes pour que les gens continuent à venir : impressionnée !
    Aurais-tu un exemple à nous donner ? ce que tu leurs as proposé ? utilisation de textes d’appui ? Si oui, comment ???
    Je suis curieuse, je sais, donc aucune obligation de réponse, mais obligation d’accepter toute mon admiration !

  4. Merci Juliette pour ta lecture et ta curiosité. J’ai bien tardé à te répondre. Je m’interroge moi aussi sur la longévité de ces ateliers. Je pense que c’est une bulle dans la vie des participant.e.s. Un lieu pour eux où ils s’accordent ce temps d’écriture. Je pousse la langue avec eux, crée autant que possible leur étonnement. J’utilise des textes d’appui. Dès que possible je reviens dans cette rubrique pour étayer mon expérience d’exemples de propositions. A bientôt donc…

  5. Merci de cette publication qui fait écho à ma pratique. Animer tout en participant à des ateliers pour essayer de progresser, de faire un méli-mélo de tout ce que je traverse et apprécie. Bonheur d’avoir découvert grâce au confinement les ateliers d’Amélie Charcosset, Claude Enuset, Myriam OH et quelques autres. Que du bonheur. J’essaie de le partager avec ceux qui me font l’honneur de bien vouloir venir au mardi soir d’écriture, depuis janvier 2016. Il ne faut pas que j’oublie aussi les ateliers suivis auprès de Noëlle Mathis et ses mots voyageurs. Hâte qu’elle revienne fin août 2021 animé son 20ème stage depuis juillet 2019 à la maison et que reprennent les vendredis matin d’écriture zoom avec le groupe qui s’est constitué autour d’elle. Bonne continuation. Danielle