#P2 Une marche dans le gris

Le gris, la couleur grise, l’anthracite, le béton, le ciment, les parpaings, les cailloux, la pierre, le granit, le calcaire, l’évier, le robinet, l’étain, le caniveau, les égouts, les routes, les autoroutes, les nationales, les départementales, les rues, les trottoirs, les caniveaux, les égouts, l’asphalte, le goudron, les grains de quartz qui affleurent,

– Je me souviens du collège Jacques Prévert, du gris partout qui entourent des carrés noirs et saumons pâles, horrible architecture, le gris, la couleur grise, écrire en marchant la nuit – où tous les chats sont gris. –

le fer forgé, les voitures, les pots d’échappement, les pares-chocs, la fumée, les pneus brûlant, les poteaux qui font l’électricité et ceux qui font la signalisation, les piles des ponts, les grandes pancartes pour les élections, les trottoirs, les cailloux, les graviers, les gravières, les rochers, les pierres, la pyrite, des plantes acides qui poussent dans les fêlures du minéral dans les friches industrielles, les arbres morts, les arbres calcinés, les forêts qui brûlent, les cigarettes, les bûches à demie brûlées de l’intérieur, le gris brillant des cendres, le gris blanchi des cendres, le gris clair, le gris foncé, le gris plus clair, le gris plus foncé, le gris très clair, le gris très foncé, le gris s’approchant du blanc, le blanc avec des nuances de gris, le gris presque noir, le noir avec des nuances de gris, le gris entre gris clair et gris foncé,

les quartiers HLM, les dalles urbaines, les fausses couleurs sur les façades, les sculptures, les gargouilles et les bacchantes, les centre commerciaux, les parkings à ciel ouvert, sous-terrain ou en hauteur.

Les villes, les métropoles, les mégalopoles ceinturés de routes périphériques.

Le ciel, les nuages et leurs ombres sous la pluie, la tempête et l’orage tempête ; le temps qu’il fait, la météo, la grisaille – c’est grisâtre, maussade, triste.

– Une voiture passe, une voiture toute option, gps et couleur gris métallisé. –

Astéroïdes, couleur d’étoile, morceaux d’étoile, gris lune, béton soleil, goudron soleil, gris rêve, gris qui étouffe.

Je suis rentré chez moi, les miroirs, des photos en noir et blanc, des visages qui sortent du gris, les portes des placards, ma collection de soldat de plomb, gris, le métal, le plomb fondu, l’armure du chevalier, lame, poignard, dague, hache, masse d’arme, épée à deux mains, épée longue, katana, armure de décoration, gris, l’immeuble d’en face, l’éclairage nocturne,

Codicille : j’aime beaucoup cet exercice d’accumulations. Par intuition et par envie, j’avais écrite cette accumulations avant le début de l’atelier. Elle traînait bêtement dans mes carnets, j’ai coulé ce gris ici, elle a encore grossi.
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Autoportrait gris. Crédit photo : Aurélien Marty

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A propos de Aurélien Marty

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2 commentaires à propos de “#P2 Une marche dans le gris”

  1. Belle accumulation où je perçois à la fois un enfermement, un étouffement et une ouverture, des éclaircies. J’ai beaucoup aimé ce texte.