#enfances #00 | Perdu à tout jamais

Le Poséidon du Cap Sounion a été affiché au mur de la chambre pour de nouveaux repères, pour rassurer, pour inspirer, pour rêver, entre les exercices de maths et les traductions de l’Anabase. Mais voilà, il faut la retrouver, la chambre ! Elle est trop loin du collège maintenant que le déménagement s’est fait… il a fallu prendre ce satané bus et ne plus se souvenir du nom de l’arrêt le plus proche de la nouvelle maison, qui fait tellement plaisir aux parents, une maison toute entière, pensez ! Et toutes ces rues qui se ressemblent dans ces pavillons de la périphérie ! Et le brouillard de janvier qui s’en mêle ! Le brouillard dans la nuit. Descendre du bus quand même, à moment donné. Même pas avoir le réflexe de se vivre Ulysse dans les brumes. Juste un petit gars paumé qui se sent envahi par le froid, par la nuit, par la brume. Qui aurait déjà pu comprendre qu’il ne serait jamais rien du tout, lui, une fois sorti de l’école. Qu’il serait perdu à tout jamais.

3 commentaires à propos de “#enfances #00 | Perdu à tout jamais”

  1. Comment on offre ou pas l’aventure à l’enfant, une image ou une sécurité affective qui construit, comme c’est complexe, et comme ce petit grand désespoir des déménagements et des pertes est juste…

    • Ah ben merci d’en avoir témoigné ! Et moi, j’ai cherché une signature « Nicolas Bleusher » dans le Tiers-livre et pas trouvé… trop dans les brumes ?