#photofictions #03 | Vivian

Tu as choisi un Rollefleix. Prolongement de toi-même. Il ne dissimule pas ton visage. Il ne saurait y avoir d’écran entre toi et la ville. Tes photos c’est avec tes tripes que tu les fais. L’objectif à hauteur de ton nombril. Tout cela est inconscient bien sûr. Tu ignores même que la plupart resteront là, dans ton ventre à l’état de gestation puisque tu ne pourra jamais les contempler, tas de pellicules entassées dans une cave loin de la lumière. Sûrement, tu ne penses pas à tout ça lorsque tu parcours les rues de New York. A quoi penses tu? Personne ne saura jamais… tu nous laisses le bruit assourdissant de la mégapole tout autour de toi. Et puis un peu de toi, comme une fragile pellicule en négatif. 

Ils jouent, et pour la première fois comme un air de vacances dans leurs yeux que l’on ne peut pas voir
Cela doit faire au moins trente minutes qu’il s’est assoupi sans qu’aucun client ne vienne le déranger
L’enfant s’agite, le ballon s’envole

A propos de Géraldine Queyrel

Vend des rêves dans la vie réelle Rêve de fiction le reste du temps. Son blog : antepenultiemefr.

10 commentaires à propos de “#photofictions #03 | Vivian”

  1. Bonsoir Géraldine
    Merci pour ce contexte et pour ces instantanés pris sans affêterie. Le regard est dans le ventre. Présent.

  2. J’aime l’image de ces photos qui restent dans le ventre. Et la fragilité de ces instants. Merci.

  3. Merci, pour ce bel hommage ! Oui, à quoi pensait-elle ? Ses photos sont-elles plus belles sans la réponse?

  4. Et la qualité des clichés ( mon frère a investi dans un rolleiflex… mon dieu que ça a l’air complexe!) qu’elle n’a jamais vu… nous sommes bien ridicules avec nos appareils photo sur nos smartphones… et cette série extraordinaire d’autoportraits qu’elle nous laisse. Que cherchait elle a voir/ à montrer dans l’infini vertigineux de son reflet? … merci Vivian