#40 jours #11| quand il ne reste que les pertes souterraines

Elle aimerait savoir se perdre sur les surfaces, sentir cette angoisse du corps perdu dans l’espace. Mais rien, jamais. Elle est celle à qui  l’ on demande toujours sa route, même dans les villes presque inconnues. L’inversion des rôles ne semble pas possible, tête boussole pour tout venant. Elle ne sait pas dire -Non ! alors même quand elle ignore la réponse géographique correcte, elle regarde sur son téléphone, pour rendre service. Se perdre, rien qu’une fois, ailleurs que dans les parkings souterrains. Pourquoi cette dichotomie du rapport à l’espace ? Les dédales uniformes des places sombres numérotées la font transpirer, elle ne retient jamais numéro, étage, couleur. Errer dans un parking souterrain manque de poésie, les pieds glissent sur les traces d’essence, les pneus crissent et ça pue la pisse. Elle rêva d’une vraie perte comme d’un eldorado pour ce corps trop bien orienté dans la ville.

A propos de Marie-Caroline Gallot

Navigue entre lettres et philosophie, lecture et écriture.

4 commentaires à propos de “#40 jours #11| quand il ne reste que les pertes souterraines”

  1. Un parking souterrain est un vrai lieu de poésie, tu le fais poindre. Se perdre pour gagner, l’idée est belle. Mais gagner quoi ? Merci.

    • Merci Jean Luc! Gagner quoi..on ne sait pas..surtout qu au fond comme l écrirait Jack Black..personne ne gagne😉

  2. Bonsoir Marie-Caroline
    Difficile de se perdre ?
    Heureusement qu’il reste des parkings souterrains pour ressentir ce frisson d’angoisses légères.
    Merci pour cet agréable moment de lecture !

    • Oui les parkings souterrains sont pleins de possibles….merci pour cette lecture !