#techniques #08 | Beau comme

Beau comme un paquebot à quai

Beau comme une traversée d’Helsingör à Helsingborg

Beau comme un élan broutant des airelles

Beau comme l’appel du pied pour un fosbury parfait

Belle comme la barre montée à 2,15 m

Beau comme le corps envolé, couché sur l’air

Comme au creux du vallon dort un fantassin bleu taché rouge

Comme l’immobilité d’un rafiot ivre sur un canal oublié des haleurs

Comme un vapocraqueur ronflant haut dans le brouillard

Comme une rue de Birmingham, Leeds ou Roubaix, un soir de finale, bière et corons

Comme « ta robe au vent du soir », chante Trenet

Comme une mélodie qu’on murmure en salle d’op.

Comme un hôpital de campagne où reposent des poilus

Comme la barbe d’un hippy piquée de boutons d’or

Comme un caban sur la dunette du Jauréguiberry

Comme la perfection du rasoir de Luis Bunuel

Comme un cheval agacé par les mouches infatigables

Beaux comme les remorqueurs sur la Seine abattant leur cheminée pour passer les ponts

Beaux comme les nageurs morts en route pour la Voie Lactée

Beaux comme les lierres arrachés aux tombes jumelles d’Auvers s/ Oise

Beaux comme les accords de guitare joués à « La chope des Puces »

Beaux comme les abats roses sur les étals de Barcelone

Beaux comme des bas noirs à la couture imaginée

Beaux comme les bonnets noirs des combattants de l’Ebre

Beaux comme « des reposoirs qui s’apprêtent », chante Trenet.

3 commentaires à propos de “#techniques #08 | Beau comme”

  1. abats avec bas noirs et Roubaix (« d’un rafiot ivre sur un canal oublié des haleurs ») les lierres arrachés aux tombes jumelles d’Auvers s/ Oise et « la perfection du rasoir » : des beau et comme au rasoir rose et noir