When we were young

Un pas après l’autre, c’est ça, plus que dix kilomètres avant la fin du jour, demain ce sera l’Aubrac, cette terre humide élevée, ce sol bouleversé par les glaciers qui y ont déposé d’énormes rochers, elle avait traversé ce même lieu enfant sur le porte-bagage de son père, c’était l’hiver, les pierres du chemin écrasaient les pneus du vélo la secouant comme un prunier, elle avait froid malgré le bonnet et le cache-nez comme on disait à l’époque, peur aussi malgré le dos rassurant de son père et cette intimité avec lui qu’elle aimait tant, car en regardant vers sa droite l’horizon était devenu vibrant d’un rouge sanglant en même temps qu’elle percevait le bruit lugubre et sauvage d’une sirène, elle poussa un cri de détresse auquel son père répondit d’une voix qui s’efforçait d’être calme » c’est un village qui brûle il vient d’être bombardé » et ils étaient là tous seuls au milieu de cette lande désolée.

Ce soir à l’hôtel d’étape, le corps fatigué par la longue marche, elle a dû en passer par ses questions sur sa vie de petite fille dans ces années-là, lui qui a été élevé par sa grand-mère, qu’il appelle du reste maman, ses parents étant défaillants, un début de vie bien problématique qui l’a marqué et dont il n’arrive pas encore à se débarrasser, il trouve sa vie d’enfant à elle si pleine de choses positives malgré les drames, les difficultés de cette période, elle a pu avoir le dos de son père pour se protéger du danger ……elle a eu cette chance 

A propos de Danièle Livet

Suis venue très tard à l'écriture grâce à mon amour du Haïku, cet art poétique modeste, me suis surprise à en écrire moi-même et cela dure depuis presque 20 ans ! depuis 3 ans je suis passée à la rédaction de textes très courts , comme des micro-nouvelles , en adhérant à cet Atelier, j'ai l'espoir de pouvoir progresser par les exercices et par la lecture des auteurs, par l'échange avec eux . Depuis 3 ans également publie les Haïkus et les textes sur Short-edition sous le pseudo SOSEKI (en hommage à un de mes écrivains favoris )

5 commentaires à propos de “When we were young”

  1. Je viens de lire ce texte et je me suis souvenue de l’autre, écrit en premier il y a déjà trois mois. J’y suis retournée et j’ai constaté que je n’avais pas laissé de commentaire. J’en ai été toute surprise, car il était là, bien installée dans ma mémoire.
    C’est un beau cadeau, peut-être le plus beau, fait par l’auteur quand son texte s’imprime quelque part dans la mémoire de son lecteur. Merci !

    • Que ce texte soit resté dans ta mémoire , un beau cadeau que tu me fais de le mentionner !