Ce que c’est de : un portrait


Ce que c’est que d’être au coin de la rue dans une rue non loin d’un croisement de rue le balcon usé au-dessus de la droguerie un panneau en diagonale et le store effilé derrière le balcon vert de gris c’est juste cet espace Dehors, des silhouettes relèvent la vision du vert de gris, la sensation du vieillot et ces couleurs fluo des vêtements -Ce que c’est de – Elle n’a jamais existé. Elle a été une création -Jamais je ne l’ai vu prendre corps et chair. Elle est restée ce personnage imaginaire. Elle était cette amie avec qui tout partager – Avec elle s’est construit la place des autres – Les autres ont creusé leur lit de présence et d’affection dans les limbes de son ombre. Ce que c’est que d’être celle qui précède- Celle qui s’efface au fur et à mesure de la présence des autres – Ce que c’est que d’être là, d’être toujours proche ce que c’est que pratiquer la douceur dans un art un art transplanté comme un arbre. Ce que c’est que d’être au coin de la rue dans une rue non loin d’un croisement de rue le balcon usé au-dessus de la droguerie un panneau en diagonale et le store derrière le balcon vert de gris c’est juste cet espace il y a quelques lignes ce que c’est que de choisir un endroit où dormir de poser ces sacs et d’y rester plusieurs années un hôtel une chambre louée à l’année. Ce que c’est que – un jour me montrer les albums de photos de famille. Ici tu la vois sur la plage ici avec les enfants et là le papa. Ce que c’est que se retrouver avec cette presque inconnue cette fille venant de loin de moi – je si loin. Ce que c’est que – même avec toutes poches pour organes majeurs convoquer ces souvenirs et deviner quoi quelque part – c’est bien elle – n’a pas nommé. J’ai vu défiler les années. Ce que c’est que de voir défiler les années par ses yeux. Ce que c’est que de sentir ce dépouillement,dans le retour de ce dépouillement, celui qui ne l’a jamais quitté et dont elle parle encore, celui qui dans ce dépouillement, elle invoque encore comme une incantation. Ce que c’est que d’être – de parler de force en attendant le grondement du torrent – dans un accès au moment du grand charroi. Pour soi il commence à un moment précis. On l’entend de- puis ce moment. Il est aussi le signe de ces quelques choses qui se font entendre et viennent de plus loin que soi. Comme si celui-là un de cette allée-platane ou un autre attend cet autre dans la vallée. Le fleuve en cru. Dans un flash, j’ai vu cette pulsion dans un angle à 90 degré – Une tâche noire dans le champ de vision en vue américaine – Un morceau de la croix imprimée sur le dos -Comme si je le faisais le chemin de croix un trait rouge brodé dans le dos de façon abstraite – Le texte tu l’as dans le dos .. – Pourquoi laisser passer cette idée- Parce que ce n’est pas tout à fait une idée mais une idée quand même -Si elle est sur ce bateau elle est cette idée lointaine dans le temps et qu’on analyse – Le passé simple pour cette pompe? Non. Ces circonstances n’appellent pas le  passé simple . Celui qui surplombe les situations qui les pétrifient sans forcément les comprendre . On imagine une intrigue amoureuse on se dit qu’il faudrait une technique littéraire Et puis non, c’est trop de chair et de sang pour admettre une technique littéraire. La technique éloigné du peuple peut-être ?
Non tout ça c’est  du bruit… Peut-être trop d’info – Essayons de reconstituer -Ce souffle de vie qui reste c’est le vent sur ce bateau -Le chant du monde au fond du sac – Et comme il semble absent. Semble seulement sur ce bateau – Au soir de sa mort je mets ma main au feu qu’elle était sur ce bateau qui l’ emporté- Que sa mort c’est sur ce bateau qu’elle l’a entendue . Et que dans ces derniers souffles paroles interrompues lucides et clairvoyantes jusqu’au dernier instant elle a chanté ce chant qu’il m’a été permis de recueillir. Ça lui ressemble. Éclaircissement du sombre assombrissement du clair
 – Les ombres vibrent doucement sur le bois lui-même vibrant contour net des choses trouvées à portée de main . Contour net au toucher. Sens du toucher. Net supposé du soleil de midi sur un faux aplomb / net supposé de la mer entravée par une bande grise dépôt de la nuit d’orage / Net porté au paroxysme de supposée netteté des pré-alpes alors que le soleil de midi / d’hiver / les 6 degrés matinaux rendent sa netteté volée par l’été caniculaire au marcheur inconnu