#40 jours #01 Zoom arrière / Écoutille

L’écoutille centrale de l’arrière de Beaubourg. Blanche. Inutile apparemment. Un enchevêtrement de tenseurs métalliques. Couleurs. Primaires. Bleu. Rouge. Les autres écoutilles. Alignées. Quatre. Cinq. Plus. Par groupes et de tailles diverses. Le trottoir. Encombré de passants. Des vélos garés. Des poussettes. En mouvement. Un système de feux rouges. des passages cloutés. Un grand bout de la façade arrière de Beaubourg. Traverser la rue Rambuteau. Encore plus de la façade arrière. La station de métro à droite. Sous un échafaudage. S’imaginer sur le toit des immeubles. Tout l’arrière de Beaubourg. L’écoutille est noyée dans la masse de ferraille. Bleu. Rouge. Argenté. Le quartier des Halles. La coupure du Sébasto. De Châtelet à la gare de l’Est. La Seine et ses péniches. De Notre-Dame à la Pyramide du Louvre. L’écoutille n’est plus qu’un petit point blanc. Au centre du panorama. De la Bastille jusqu’à la Concorde. On suit la Seine. Au loin. Derrière elle le palais D’Orsay. Les Invalides. La tour Eiffel pointe. À l’extrême gauche la coupole du Panthéon. Et l’amalgame de tous les immeubles. Compact. Des flèches d’églises. De-ci – delà. Et Beaubourg rapetisse au milieu de la vue. Points blancs des écoutilles. La statue de la République passe devant. Et l’Opéra. À droite. Et l’arc de Triomphe. Plus à droite. Des flopées d’immeubles. Entassés. À gauche la Nation. Le palais omnisport de Bercy. Encore plus à gauche. Au fond la tour Montparnasse. La banlieue sud. De part et d’autre les deux bois. Boulogne et Vincennes. À l’extrême droite le Sacré-Cœur. La banlieue ouest. l’arche de la Défense. Le mont Valérien. Beaubourg. Central. Tuyauterie en couleurs. Repérables. Au tout premier plan la balustrade du jardin de Belleville. J’y appuie mes coudes. Je contemple Paris. Et Beaubourg en son centre.

A propos de Fil Berger

Fil Berger, je, donc, compose les textes qu’il écrit avec des artefacts sonores et graphiques et ses pièces musicales avec des artefacts d’écriture et graphiques. Le tout cherche, donc, une manière d’alchimie modeste située entre ces disciplines. Il a publié des livres d’artiste avec le plasticien Joël Leick chez Æncrages et Dumerchez. Quelques revues comme Paysages écrits, Traction Brabant ont retenu des textes. Il a travaillé et composé des pièces musicales documentées sur CD. Il a partagé pendant plus de vingt ans des moments de création avec des chorégraphes, des plasticiens, des auteurs, des improvisateurs et des compositeurs. Il a animé des ateliers d’écriture et de partitions graphiques avec des personnes de toutes sortes. Fil Berger, je, donc, est un improvisateur qui compose et performe en forgeant ses propres outils, ses champs lexicaux, ses instruments, sa présence au monde en les mettant sans cesse en variation continue. Son travail est la recherche de convergences multiples entre... l’idée et la pratique du « baroque » et... la pratique et l’idée de l’insurrection « œuvrière » autonome.

12 commentaires à propos de “#40 jours #01 Zoom arrière / Écoutille”

  1. Bonjour Fil !
    Trop cool ce tour de Paris en ballon avec toi, et on en a encore 39 à traverser, des ponts d’écriture : pas belle la vie ?
    Je t’embrasse,

    • Coucou Catherine !!
      Merci pour ta lecture !
      Oui, je vais tenter de vous accompagner en ce début d’été…

  2. Les tuyaux de Beaubourg comme tête d’épingle. Le point de vue est intéressant

  3. J’ai vraiment eu l’impression de vivre un effet de zoom, bravo! en plus j’adore lire sur les coins que je connais…

  4. Mille mercis, Elvire, Catherine et Françoise !
    Je vais tenter de rester à Paris, et en particulier à Belleville pour ce match en quarante rounds…

  5. Je connais peu Paris mais à chaque visite Beaubourg, un enchantement de le decouvrir sous votre plume

  6. Très agréable cette visite vers le haut en partant des tuyaux de Beaubourg, identifiable entre tous ! Merci

    • Bonsoir Hélène,
      merci beaucoup pour ton message !
      Je m’en vais te lire à mon tour.
      Et bienvenue !!