#40jours #08 | sorties

Sortie Abbesses
Dernière volée de marches. Remontée des profondeurs. Entrailles du sous-sol. Dix-huitième arrondissement. Hauteurs. Mi-pente de Montmartre. Station décor Guimard. Arabesques. Florales. Une place. En faire le tour. Pas très vaste. Échappées sur Paris. Escaliers de la Butte. Fontaine Wallace. Avec gobelet. Plus loin. Rue Yvonne-le-Tac. La Librairie des abbesses. Fouiller. Dans les étagères. Sur les tables. Ressortir.
Sortie École-Militaire
Ligne 8. Balard-Créteil. Station peu profonde. Deux escaliers. Seulement. Déboucher place Joffre. Très large. Plusieurs grandes avenues. Très septième arrondissement. Richesse. Aisance. Proportions. Deux grands cafés-brasserie. À chaque bouche. Prendre l’avenue Bosquet. Sur la droite. Passage de la Vierge. Panneau. Juste en dessous. Cédez le passage.
Sortie Bel-Air
Station aérienne. On descend pour sortir. Pas de très haut. Ligne Étoile-Nation. Affleure la rue. 21, boulevard de Picpus. Douzième arrondissement. Station décorée. Briques émaillées. Losanges. Frises. Armature fer. Autour des immeubles. Partout. Genre résidences. Un banc. Des parterres défraîchis. Râpés. À gauche. Prendre la rue Dagorno. Restaurant. Cuisine traditionnelle. Appétissante. Quatre pavillons. Serrés. Derrière de vieilles glycines. Entremêlées. Clôture de fer. En face. Grand figuier. Au bout de la rue. Bibliothèque municipale Picpus.
Sortie Belleville
Samedi matin. Juin 1977. Déboucher du métro. Côté dix-neuvième arrondissement. Par hasard. Trottoir. Marché. Sur le sol. Biffins. Pacotilles. Rebuts. Trois sous. Tapis. Couvertures. Draps. Objets. Trouvés. Longer le coin de boulevard. À gauche. Rue de Belleville. Montée. Côté dix-neuvième. Vieille ruelle. Allée des Faucheurs. Ruine. Soixante centimètres de large au plus étroit. Nouveaux immeubles. Récents. Côté vingtième. Grande poissonnerie. Odeur puissante. Après la brasserie La Vielleuse. Avant les Folies Belleville. Immeubles décrépits. Plâtre écaillé. Lézardes. Enfiler les petites rues. Mal pavées. Quelque chose dans l’air. Se dire qu’on veut absolument vivre ici. Le restant de ses jours.
Sortie Corvisart
Station aérienne. Le pendant se la station Bel-Air. On descend. Pareillement. Pour l’issue. Pas de très haut. Vient de sortir de terre. Boulevard Auguste-Blanqui. Treizième arrondissement. Décor de briques émaillées. Frises. Armatures fer. Losanges de couleur. Énorme cité HLM. Blanc-gris. Circulaire. Devant marché. Plein air. Étalages. Bonnes odeurs. Mêlées au gaz d’échappement. Une passerelle. Fer. Enjambe la voie. Plusieurs arches. Terre-plein central. De l’autre côté. Maison de maître. Jardin. Incongrue. Au milieu des HLM.

A propos de Fil Berger

Fil Berger, je, donc, compose les textes qu’il écrit avec des artefacts sonores et graphiques et ses pièces musicales avec des artefacts d’écriture et graphiques. Le tout cherche, donc, une manière d’alchimie modeste située entre ces disciplines. Il a publié des livres d’artiste avec le plasticien Joël Leick chez Æncrages et Dumerchez. Quelques revues comme Paysages écrits, Traction Brabant ont retenu des textes. Il a travaillé et composé des pièces musicales documentées sur CD. Il a partagé pendant plus de vingt ans des moments de création avec des chorégraphes, des plasticiens, des auteurs, des improvisateurs et des compositeurs. Il a animé des ateliers d’écriture et de partitions graphiques avec des personnes de toutes sortes. Fil Berger, je, donc, est un improvisateur qui compose et performe en forgeant ses propres outils, ses champs lexicaux, ses instruments, sa présence au monde en les mettant sans cesse en variation continue. Son travail est la recherche de convergences multiples entre... l’idée et la pratique du « baroque » et... la pratique et l’idée de l’insurrection « œuvrière » autonome.

4 commentaires à propos de “#40jours #08 | sorties”

  1. Je viens de lire tous les textes à la suite avec ces cadrages carrés ( je ne sais pas pourquoi carrés mais c’est l’image que j’ai!) et c’est très puissant!

    • Merci pour ta lecture, Solange !
      Elle me fait très plaisir et me confirme dans l’idée de continuer comme ça.
      Encore un grand merci !