#40jours #15 | au petit moulin des vilains garçons

Il n’y a pas de raison j’étais à l’heure et même si j’étais en retard même si j’avais même si je n’avais que quelques minutes ou même un vrai un véritable un indéniable retard il n’y pas plus de raison de ou s’il n’y en a une ne serait-ce qu’une seule alors oui parlons-en l’autre qui reste assis en a une aussi surement à deux ils en ont peut-être plusieurs une chacun une en commun des dizaines en tout ou alors ils s’en foutent et ce serait pire que tout aucune raison particulière ce ne serait pas raisonnable mais rien de toute cela ne l’est de toute façon il n’y aucun raison valable cette situation n’a aucun sens cette situation est ce qu’elle est qu’il y ait une raison ou non que l’une de ces raisons aient un sens ou non j’étais à l’heure et si c’était quelqu’un d’autre que moi je dirais la même chose j’aurais fait autrement je serais allé autre part j’aurais fait autrement je serais allé autre part avec d’autres si j’avais su je serais allé autre part avec d’autres amis pourquoi il n’y a pas de raisons c’est ce qu’il aurait dit c’est ce qu’ils se seraient répété ensemble dans leur coin il n’est pas raisonnable ils auraient dit c’est toujours la même chose avec lui c’est vrai c’est vraiment toujours la même chose il n’y a pas de raison de s’énerver comme ça il n’y a pas de raison d’être agressif il m’a dit il s’est levé et il m’a fait la leçon comme si je déraisonnais comme si j’étais son patient il n’y a pas de raison de me parler ainsi, pas de raison de parler ainsi à quelqu’un de raisonnable il s’est levé et nous sommes restés debout comme des guignols comme ça sans raison particulière les autres autour en ont cherché évidemment aucune raison de rester debout tous les deux alors qu’ici il est raisonnable de se dire que et pourtant le troisième reste comme il était nous sommes debout lui ne dit rien ça va sans dire pourquoi se lever alors qu’il y a la place pour déraisonnables il trouve que nous le sommes à rester comme des ânes la raison ne l’emporte pas toujours on la perd d’ailleurs après quelques bières et les places se libèrent pas celles que l’on aurait voulu avoir mais à bien raisonner nous les avons assis là en rang d’oignon il n’y avait pas plus de raisons de se mettre ainsi il faut tourner la tête pour se parler comme au tennis mais la raison nous quitte après quelques bières et on oublie ce qui nous et on oublie les raisons de et la nuit passe et on n’a plus du tout envie de et la nuit passe et on a tout oublié

jusqu’au matin.

A propos de James Hardy

Auteur imaginé par un scénariste de télévision. Le premier n'écrit pas assez au goût du second qui, lui, travaille principalement pour des programmes jeunesses. Tous les deux font des fautes mais se trouvent toujours des excuses.

2 commentaires à propos de “#40jours #15 | au petit moulin des vilains garçons”

  1. Bonsoir James,
    j’ai vraiment beaucoup aimé ton texte !
    Un bloc bien compact qui entraîne fort sur place.
    Merci !