#40 jours #20 | Plonger du rebord du toi



Le temps donne tant qu’il reprend et redonne puits sans fond qui jamais ne se ferme jamais ne se tient ne se laisse saisir mais toujours donner encore de ce qui peut se dire même si tout fini par s’oublier errer seul paumé et dans le creux de la main ouverte tendue où s’inscrivent les lignes rides et où niche la chaleur du tendre te rechercher tendre à toi de moi tendre est ce qui pars donne reviens de moi en toi s’enroule s’offre s’échange se mêle sème et se partage alors l’enseveli se redresse vers du bout des doigts sortir de soi et plonger du rebord du toi jusqu’à moi où se fondent deux mains pas tout de suite ouvertes mais quand même s’étreignent puis courent et volent lui et ailes toi et moi déployées au dessus de la ville noire enjambant les ponts d’où les ombres pleurent et tendent leurs larmes à qui veut les reprendre noyées nous qui sommes déjà loin savons notre chance d’échapper à la prise qui enserre la gorge jusqu’au dernier souffle nos mains à l’inverse s’ouvrent et se donnent sans plus de crainte du vertige.

A propos de Laurent Peyronnet

Depuis une vingtaine d’années, je partage mon temps entre le nord de la Scandinavie et la région lyonnaise où je réside. Je passe environ cinq mois sur douze sur les routes de Laponie ou j’exerce le métier de guide touristique et le reste du temps, j’essaye d’écrire. J’ai publié trois romans jeunesse, quelques nouvelles et contes. Je fais aussi un peu de musique et de dessin. Je n’ai pas de site internet mais vous trouverez l’actualité de mes romans jeunesse sur la page Facebook : "Magnus saga" J'anime également de façon intermittente la chaine Youtube « Quelque chose à vous lire » ; vous y trouverez actuellement une soixantaine de lectures vidéos dont : Raymond Carver ; Bob Dylan ; Joyce Carol Oates ; Selma Lagerlöf... et plus modestement, quelques uns de mes textes.

2 commentaires à propos de “#40 jours #20 | Plonger du rebord du toi”

  1. Quel bel hommage au vertige, non pas vécu comme une perte d’équilibre, au contraire une échappée dans la reconstitution, ces mains accouplées comme l’offrande antique