#40 jours #33| la vie ainsi

Regarder en face ne se peut plus. Quelque chose va s’arrêter. Le souffle s’accélère. Au bord, le corps se penche. Effroi.

Il est arrivé au bout. Il n’y a plus de page à tourner. Plus de fenêtre à ouvrir. Plus personne à accueillir. Plus de rire à laisser éclater. Plus rien. Inquiétude.

Il compte les dernières pièces. Il n’y en a pas beaucoup. Il tend encore la main. Mais c’est un jour sans. Il pense aux enfants qui attendent. Inquiétude

Elle brise le silence comme on frappe un visage. Cela déborde . Cela crie. Cela se répand. Cela ne peut plus être. Cela dévale vers l’effroi.

Les yeux de métal branchés sur les téléphones. Les insultes se répandent. Les horreurs s’écrivent. Le sang gicle sur l’écran. Ici règne l’effroi.

Les mots s’échappent. L’esprit se ralentit. Il ne sait plus qui est qui. Ce qui fait le pourquoi d’un jour. Ce qui dit le comment être. Inquiétude.

Elle a toujours le cri au bord. De la tête, du ventre, des lèvres. Reprendre un peu haleine. Mais elle sait bien que le cri doit sortir. Effroi.

Traverser le tunnel. Souffle haletant. Mains qui tremblent. IL sait les dealers à l’autre bout. Il n’y a pas d’autres chemins. Il n’a pas l’argent. Effroi.

Personne ne la voit. Personne ne sait rien d’elle. Personne ne s’inquiète. Personne auprès. Elle va mourir seule. Inquiétude.

Les quatre murs autour. La promenade dans la cour. Les coups qui sont donnés. L’espoir qui n’en est plus. Il fallait réfléchir avant. Maintenant inquiétude.

A propos de Solange Vissac

Entre campagne et ville, entre deux livres où se perdre, entre des textes qui s'écrivent et des photos qui se capturent... toujours un peu cachée... me dévoilant un peu sur mon blog jardin d'ombres.

Un commentaire à propos de “#40 jours #33| la vie ainsi”

  1. Très beaux versets qui égrènent des situations inquiétantes et effrayantes.
    Merci Solange !