#40jours #20 | Ouvrons

N’a pas cœur la ville, t’as cœur toi ? T’as pas de peur dans la ville, et qu’est-ce que tu me donnes ? Qu’est-ce que tu me donnes ? Qu’est-ce que tu nous ouvres ? Quoi ouvrir à nous la ville ? Qu’ouvrons-nous toi ? Qu’ouvrons nous moi ? Et qu’ouvrons-nous la ville. La ville ferme. La ville porte cœur. La ville donne, le soleil vrac d’amour, ne me toi prends pas main, ne me toi prends pas dedans. N’ai pas perdu ta main, non plus ta tête moi la ville. Moi ton corps. Moi ton désir. Prends dans ma main le chaud, le fer, donne, la chaussée le chaud dans la main. Chauffer ton je et qu’est-ce que tu vas faire avec ma tête ? Les vitres les reflets c’est l’amour et le désir dans ta main, ce qui nous ouvrons les cœurs. Les nuages et le train c’est le désir le chaud dans ta main, ce qu’on nous jette à la tête. Qu’est-ce que tu vas faire de ta peur devant ma tête ? Nous couperons ta main chaude et grande. Ouvrons-nous des nuages, nous couperons nos têtes. Jetons-nous des soleils, nous couperons nos mains pour les emporter loin, dans des nuages de têtes et de mains coupées. S’il n’y aura plus de fer, peut-être plus, peut-être plus de paix, viens manger ma main et manger dans ma tête.

Qu’est-ce que tu me donnes ? Qu’est-ce que tu m’ouvres ? Qu’est-ce que tu mon cœur ? Qu’est-ce que tu mon nuage ? Quoi de ton reflet ? Quoi de ta main ? Qu’est-ce que tu chaussées macadam coupé ? Morceaux noirs macadam coupé comme les têtes, mon cœur noir et plié. En morceaux de toi, notre affaire dans la ville c’était de faire avec nos mains et nos têtes les macadams frontaux du siècle, réparer les horreurs des villes concassées, les ventres des femmes et les ombres au sol, pas les jolies du soleil, les ombres terribles du temps qui courrait vers nous. Les chevauchements de l’amour et de la misère déchirantes ça faisait des poèmes impossibles, avec tes plusieurs têtes de mains coupées et tes trains, avec tes nuages en noir et mes reflets, avec des fers et des ors, des traces de l’enfer, le chaud coupé de ta main chaude et le chaud odorant d’un cerveau fraîchement tiré d’un crâne, les chauds ferrugineux du sang et tous les chauds de nos enfances, des soleils coupés dégoulinent aux ongles noirs du temps.

A propos de Juliette Cortese

A tâtons dans la langue, Juliette Cortese essaie des trucs, essaie d’écrire, essaie d’écrier les phrases muettes de son intérieur dans une forme audible à d’autres. Elle ramasse les minutes libres et les colle ensemble pour bricoler des écritures (voir blog) et d'occasionnelles vidéoécritures (voir YouTube). Ecriveuse des dimanches et jours fériés pas chômés, mal-finisseuse aspirant à mieux, sinon pianiste obéissante au texte.

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