
- Relèverai-je l’empreinte d’une portion de sol de Jeju Do, disons un rectangle de 15 cm sur 20, en déposant une fine couche de latex.
- Serais-je attentive, pendant le séchage du latex, tout en surveillant que personne ne retire ou ne touche le caoutchouc étendu avec soin sur le rectangle du sol de Jeju Do, à entamer l’action dite “Les fleurs de Jeju Do”.
- Prélèverai-je, une fois bien sèche, la pellicule souple de caoutchouc.
- Aurai-je à cœur de cueillir une fleur à Jeju Do chaque jour et chaque jour de la mettre à sécher
- Aurai-je l’idée de varier les couleurs des fleurs prélevées, selon les lieux ou l’heure de la cueillette, et d’en prendre note.
- Obtiendrai-je en latex, l’inverse exact du fragment de sol de Jeju Do, prêt à y verser du plâtre liquide et y couler un moulage fidèle.
- Frotterai-je, à Jeju Do, sur un canson léger, l’écorce d’un arbre, avec un crayon gris, un peu gras ou très sec au contraire.
- Citerai-je, sur chaque estampe, le jour et l’heure de la trace.
- Verserai-je du plâtre sur une plaque de verre où sera posé un pétale de rose ou d’iris ou de pivoine de Jeju Do, puis le couvrirai-je d’une seconde plaque de verre.
- Tiendrai-je en main une fine page de plâtre métamorphosée par un pétale de Jeju Do.
- Réaliserai-je une variante à l’inclusion de pétale, en perdant dans le plâtre un texte copié sur un papier très fin pour apercevoir le texte parfois lisible, le papier et le plâtre intimement mêlés.
- M’obstinerai-je à noter tout ce qui se passe à Jeju Do, durant dix minutes, dans un lieu chaque jour différent puis à déposer un relevé d’observation dans un autre lieu, jusqu’à revenir au premier.
- Deposerai-je, un jour de vent à Jeju Do, sur des feuilles d’arbre, une pierre noire ramassée sur les bords de la mer de Chine Orientale, et laisserai-je derrière moi, des repères sur le sol de Jeju Do.
- Réaliserai-je chaque sur une feuille gardée à l’abri hermétique de la lumière, le cyanotype d’une pierre de Jeju Do, révélé d’eau claire.
Chaque action décrite est le reflet de l’esprit du lieu : beauté, délicatesse, sérénité. En multiplier les traces, c’est veiller à sa fragilité tout en l’offrant au monde. Beaucoup aimé, Catherine !
Merci Helena,
c’est comme ça que j’ai essayé d’envisager ces actions rêvées, ça leur donne présence, (ton texte m’a aidé, il faut le dire)
Des protocoles en questions à soi-même adressées… Très beau, poétique, j’ai beaucoup aimé aussi !
Merci Murielle !
Magnifique poème, Catherine, d’une délicatesse infinie.
Merci !!
Oui, la forme soutien le texte et donne aux actions quelque chose de transparent…
Une manière épatante de créer une todo list avec suffisamment de précisions pour qu’elle puisse être cochée « fait »
En plus ce futur rend très présentes toutes ces petites actions…