#40jours #31 | ce serait…

Ce serait un trajet en bus la nuit dans la Ville. La Ville. Faite de toutes les villes qui auraient compté pour toi. Réelles ou imaginaires. En bus car ça ménage des cahots, des arrêts, des démarrages poussifs, des ralentissements, des accélérations. Objectif contre la vitre. Ville filante. Surimpressions visuelles. Colorées. Géométries variables. Lignes de fuites. Verticales. Horizontales. Qui ne durent pas. Ephémères. En mouvement. Une géométrie fuyante. Trainées de lumières dans le sillage du mouvement. Passants quittés aussi vite que croisés. Effet stroboscopique des lumières de la ville. Capture des transparences d’une vitre à l’autre passagers du bus et la ville se reflétant dedans. Ses lumières ses silhouettes ses formes en surimpression happées par le mouvement. Placer la caméra successivement à l’arrière puis à l’avant du bus. Mesurer l’effet. A l’arrière : impression de quitter de tourner le dos d’abandonner. Ce que ça change. A l’avant : impression de partir à la découverte, de se projeter, d’avaler la ville. Ce que ça change. Abribus. Gros plan : une femme lèvres rouge vif cigarette à la main lourdement maquillée chevelure rousse s’échappant d’un foulard rouge nouée autour de la tête. Capturer l’étrangeté. Elle fixe la caméra. Le bus repart. Elle ne quitte pas la caméra des yeux.

(Proposition difficile pour moi…j’ébauche, je tente…Il faudra y revenir…)

A propos de Émilie Marot

J'enseigne le français en lycée où j'essaie envers et contre tout de trouver du sens à mon métier. Heureusement, la littérature est là, indéfectible et plus que jamais nécessaire. Depuis trois ans, j'anime des ateliers d'écriture le mercredi après-midi avec une petite dizaine d'élèves volontaires de la seconde à la terminale. Une bulle d'oxygène !