#rectoverso #PS | haïbandonnées

à postillonner 

impoli ne se fait pas

sauf à postscripter

Pas comme un chiendent

Pas comme un bambou

Ni roseau, ni carex

Ne pas l’aimer comme un lierre

Ne jamais l’envahir

Ajouter quelque chose, n’importe quoi, mais quelque chose, après la signature. L’apostille comme une ultime alerte, un dernier mot, un signe final. La scripture ne serait que post-partum avec son lot d’angoisses, de dépressions, de névroses, de camisole chimique, d’électrochocs. À moins qu’un poème n’en sorte, une dernière volonté postmortem, à n’ouvrir qu’après, mais à vivre avant.

Ne jamais t’envahir

N’être qu’iris

Fraisier, violette

Dans le jardin de tes mains




#15

non équilibre

avancer dans le chaos

cahots des fragments

  1. Le train est à l’heure. Il part à 13 h 35.
  2. Croire que Dieu débrouilla le chaos est une vaste connerie.
  3. Les merles ne font pas de différence entre un cerisier et un merisier.
  4. Quand la canicule accable qu’il serait doux d’avoir l’ombre d’un doute.
  5. On va se battre à mort quand il ne restera plus que 30% de terres habitables pour les mammifères.
  6. Se demander si la guerre des riches contre les pauvres dure depuis des siècles n’est pas une question idiote.
  7. Il y a quelque chose de suicidaire à vouloir dormir et dormir encore pour résister à l’étant.
  8. Qu’elle soit salée ou non, l’eau qui nous supporte quand on se baigne fait preuve d’empathie à notre égard.
  9. Des gouttes de pluie comme un baiser sur la joue.
  10. La climatisation du train est en panne. La rame est bondée. Une douceâtre odeur d’urine.
  11. Un immense espace. Un espace indifférencié. Un espace préexistant à toutes choses. Avant même la lumière.
  12. Répondre à un oiseau qui chante est une exigence. Même si depuis longtemps les non-humains ont raison de ne plus nous adresser la parole.
  13. Mettre de l’ordre dans le chaos de mon jardin ne fait pas de moi un Dieu, encore moins un jardinier.
  14. Ne pas croire aux sorcières n’empêche pas de se méfier des streghe et de leurs frappes d’asphodèles.
  15. Le suivi en ligne des colis assure que la livraison aura lieu le 19.
  16. Manger à n’importe quelle heure du jour ou de la nuit est un privilège de la solitude.
  17. Les quatre alertes sonores d’un micro-ondes qui achève sa tâche sont les mêmes sur tous les continents.
  18. Fumer tue. Aucun doute là-dessus. Même si ça m’aide beaucoup a vivre.
  19. Le train va trop vite.
  20. Le train va si vite que je n’arriverai pas à tenir la consigne avant le terminus.
  21. Les traitements de texte devraient avoir un signal d’alarme et un arrêt d’urgence pour quand on fait fausse route.
  22. Le chien dort à même le sol. Il ne choisit que les endroits de la maison avec courants d’air.
  23. Ajouter une contrainte aux contraintes est peut être un moyen de s’en libérer.
  24. C’est quand l’organisation du monde après le tohu-bohu.
  25. L’opéra comme un chaos disait Valéry.
  26. La scénographe imagine un amas d’objets confus et désordonné.
  27. Dans le village des cloches sonnent, se répondent.
  28. Le train vient de marquer trois minutes d’arrêt.
  29. Faire une pause. Se jeter dans l’eau. Ne pas se noyer pour continuer à écrire.
  30. C’est idiot d’attendre la nuit pour contempler les étoiles puisqu’elles sont toujours présentes même quand elles sont disparues.
  31. Continuer à écrire pour ne pas se noyer.
  32. Je dis toujours bonjour aux lézards qui me croisent. Ils n’en ont rien à foutre.
  33. Le train a fait deux derniers arrêts : l’un de trois minutes et l’autre de deux minutes.
  34. De colère et de bruits. Le pluriel des chaos de Victor Hugo.
  35. Ce 17 août il y a presque dix degrés de différence entre la température de l’océan et celle de la Méditerranée.
  36. Dans moins de quatorze minutes le train arrive à son terminus.
  37. Pas de cahos sur les rails. Ni chaos de pierres, de rochers, de rocs. Aucun accident sur la voie. Le train arrive à l’heure.
  38. L’assurance de votre bonne arrivée est la seule chose qui compte.
  39. Je me moque totalement de n’avoir accompli qu’un petit vingtième de cette consigne.
  40. Je savais bien qu’ajouter une contrainte libère des contraintes.
  41. Et tant mieux si les trains arrivent à l’heure

#14



comme un lierre

et qui n’est pas attendu

bourgeon adventif

Période début XIIé siècle – XXIé et siècles suivants si il y en a à venir

Figures majeures chiendent, bambous, roseau,carex, iris, fraisier, violette, lierre

Voix collatérales de Jussieu, Carrière, Fabre, Bonnier, Perrin, Plantefol, Mangin

Courants scientifiques et idéologiques Botanique, Anatomie et physiologie végétales, Horticulture, Féminisme

Événements marquants

La dissection d’une graine d’Orange ou de Citron est très facile à faire; elle montre que plusieurs embryons sont enfermés côte à côte dans les téguments, écrasés, déformés les uns par les autres. Il y a ici comme caractère frappant une polyembryonnie, beaucoup plus poussée d’ailleurs que celle rencontrée chez l’Alchemille; on a pu compter jusqu’à trente embryons dans une même graine. L’origine de ces embryons est intéressante : l’un est sexuel et dérive de l’oosphère fécondée par un anthérozoïde; tous les autres sont dus à un développement de cellules du nucelle, par simple bourgeonnement. On les nomme des embryons adventifs. Ils sont tous également capables de croissance. D’une seule graine peuvent donc sortir plusieurs arbres. Plantefol, Cours de botanique et de biologie végétale, t. 1, 1931.

Œuvres principales

nous n’avons parlé que des bourgeons normaux, ceux qui naissent dans une situation régulière et prévue, d’ordinaire immédiatement au-dessus des feuilles. Nous verrons qu’il peut s’en produire d’autres çà et là sur la tige, dans des points où il ne s’en développe pas ordinairement, et qui se sont trouvés dans des circonstances particulières favorables à ce développement. Or, ces bourgeons, qu’on appelle adventifs, se montrent aussi quelquefois sur des racines, surtout quand elles se trouvent placées dans les circonstances ordinaires de la tige. A. de Jussieu, Cours élémentaire d’histoire naturelle, Botanique, Paris, Masson, 5eéd., 1852, pp. 88-89.

Adventice (qui n’est pas attendu). C’est ainsi qu’on appelle tout organe qui, soit naturellement, soit à l’aide d’opérations particulières, semble se développer en dehors des conditions ordinaires. Ainsi on nomme racines adventives celles qui se développent sur diverses parties des végétaux exposées à l’air, là où, normalement, elles ne devraient pas se montrer. E.-A. Carrière, Encyclopédie horticole,1862, p. 8.

Mais beaucoup de végétaux possèdent d’autres racines qui se développent en divers points de la tige, remplacent la racine originelle quand elle vient à périr, ou du moins lui viennent en aide quand elle persiste. On les nomme racines adventives. (…) C’est par des racines adventives émises à leur face inférieure que les rhizomes du Chiendent, du Roseau à balais, du Carex des sables, de l’Iris, se fixent au sol; c’est encore par des racines adventives que le Fraisier et la Violette enracinent leurs rejetons épanouis à l’extrémité de longs coulants. Le Lierre escalade les rochers et les murs au moyen de brosses de crampons, développés sur la face au contact avec le support; or ces crampons sont des racines adventives, sans utilité, il est vrai, pour la nutrition de la plante tant qu’elles sont en rapport avec une surface aride; mais si le Lierre rampe à terre, ces filaments s’allongent, plongent dans le sol et prennent la forme et les fonctions des racines réelles. J.-H. Fabre, Cours complet d’instruction élémentaire, Botanique, Paris, Delagrave, 1874, pp. 77-78.

les branches normales prennent naissance immédiatement au-dessus d’une feuille. Dans certains cas, cependant, on voit des branches se produire en des points quelconques de la tige; on dit alors que ce sont des tiges adventives. Lorsqu’une tige a été blessée, lorsqu’on a coupé une branche d’un arbre par exemple, il peut se former, autour de la blessure, des tiges qui poussent sans ordre (…); ce sont des branches adventives. G. Bonnier, Éléments de botanique,Anatomie et physiologie végétales, Paris, Paul Dupont, 1889, p. 59.

Par suite de circonstances particulières, telles qu’une blessure, ou la présence de champignons, il peut se former en certains points des touffes de tiges anormales. On les appelle tiges adventives. A. Perrin, Cours de sciences naturelles,Géologie et botanique, Paris, Delagrave, 1899, pp. 124-125.

Tout bourgeon qui prend naissance hors des aisselles foliaires de la tige est dit « bourgeon adventif ». On trouve de nombreux exemples de capacité de bourgeonnement à partir de toutes sortes de tissus des plantes (…). Beaucoup de bourgeons adventifs sont d’une origine superficielle, provenant de l’épiderme des tiges ou des feuilles elles-mêmes, soit exclusivement, soit avec l’aide de quelques cellules sous-jacentes…Encyclopédie de la Pléiade, Physiologie, 1969, p. 1147

Ordinairement il ne se forme qu’un seul embryon dans le sac embryonnaire, car il n’y a qu’une seule oosphère. Certaines plantes développent parfois deux ou un plus grand nombre d’embryons (Funkia, Oranger, etc.). Ces embryons se développent soit aux dépens des synergides, soit aux dépens du tissu du nucelle. L. Mangin, Botanique élémentaire, Anatomie et physiologie des végétaux, Paris, Hachette, 1887, p. 312

Evolution dans l’histoire des Idées

Le fait, concernant l’embryon, qu’il puisse devoir sa naissance à la division sans fécondation de certaines cellules (cf. Quillet 1934, Lar. encyclop.) est un élément d’importance qui mérite l’attention des chercheuses et chercheurs travaillant sur les évolutions des diverses pensées féministes depuis les cinq derniers siècles.


#13

bègue et gaucher

coups de règle sur les doigts

contrarié moqué 

mal gâche brède ma fane bred ouille bègue aimant chat lange langue au chat châle ange

oui mais non mais si

Voix 1 : ce n’est pas contre les bègues.

Voix 2 : peut être mais il y en à beaucoup qui mélangent bredouiller et bégayer.

Voix 3 : faut dire qu’avec les bègues c’est jamais simple.

Le Chœur : un bègue dans un groupe polyphonique c’est le bordel. C’est pas possible.




#12

non humains laveurs

arrivés par la guerre

invasives mains

en 1934, les nazis en importent des milliers pour faire industrie de leurs poils. Des trains de femmes, d’hommes, d’enfants, de vieillards vont suivre.

A partir de 1944-1945 des militaires américains abandonnent leurs mascottes sur les routes de France et de Belgique pour marcher sur Berlin.

Dans les années 1970 au Japon le succès d’un dessin animé inspiré des aventures de Rascal déclenche de folles importations quotidiennes.

En 1758, la dixième édition de la nomenclature binominale de Carl von Linné nomme Procyon lotor le malin carnivore.

facial séducteur 

insidieux omnivore 

le grand remplaçant


#11

aléatoire 

des choses angoissantes

et récurrentes 

un chaton disparu

le très vieil animal dont les déplacements deviennent souffrances

ces rares humains proches qui luttent contre leurs métastases et montrent les photos de la concession qu’ils viennent d’acquérir dans le cimetière de leur choix

‌ méthodologie

des choses rassurantes

et impossibles

Accueillir dix-neuf écureuils dans une île où ils n’existent pas ‌

Donner à manger à vingt-cinq pies bavardes qui rendraient jalouses les corneilles mantelées

Vivre au bord d’une rivière dont soixante-douze castors sont les seuls maîtres

Répondre aux attentes gourmandes et aux mains tendues de cent-trente-sept ratons laveurs



#10

non ne pas voir ça 
ici ou là ou ailleurs 
horreurs en tête 

l’oeil comme une oreille, qu’il possède une paupière ne change rien, fermer les yeux pour ne pas voir n’empêche pas de savoir

les bruits des crimes
ici ou là ou ailleurs 
ils crèvent nos yeux


#09

poêle cocotte

con pomodori secchi

riso en plein air


cuillère bois

ai funghi selvatici

risotto dehors


riso al forno

con zucca e castagne

face a la mer

là où il n’y a pas d’erreur possible, dans le seul lieu où la table est grande qui ouvre les appétits d’être à la fois là et ailleurs, face à l’horizon et au-delà de lui, vers elle, îlienne océane et toscane


#08

elle est Bob Dylan

lis peu, écoute beaucoup

de très longs cheveux

Les étés au village — les maisons voisines des grands-mères — elle, à la fenêtre de sa chambre — lui, à la fenêtre de son grenier — elle, contrainte à la sieste — lui, libre de son temps — entre les étés, ils s’écrivaient de longues lettres

il est Barbara

lis beaucoup et me parle

barbe naissante


#07

et le fait est que

ils ont voté le cancer

aide à mourir 

le fait est que, partout dans le monde, ce 8 juillet 2025 les morts se compte comme tous les jours — le fait est que, à Paris ce jour-là, le Parlement adopte,par 316 voix, contre 223, une loi soutenue par le gouvernement permettant la réintroduction sous conditions d’un pesticide néonicotinoïde interdit en France depuis 2020 — le fait est que l’acétamipride, ce pesticide tueur d’abeilles et d’insectes pollinisateurs, fait aussi craindre des effets sur le cerveau humain

je ne sais plus quand

des abeilles s’installaient

fruitiers enchantés 

le fait est que la vieille bassine de plastique bleu abandonnée dans le jardin avait un trou — le fait est que des abeilles s’y étaient installées — le fait est que ma voisine apicultrice était venue les recueillir — le fait est que depuis je n’achète exclusivement que son miel — le fait est que depuis ces trois dernières années les ruches de ma voisine produisent de moins en moins — le fait est qu’il y a deux jours ma voisine est venue me rendre visite afin que je l’aide à signer une pétition sur le site de l’Assemblée Nationale contre la loi Duplomb — le fait est qu’en moins de dix jours cette pétition a recueilli plus d’un million de signatures


#06

gardien de phare
phare automatisé 
gardien de fiction

Ce qu’il y a de rassurant avec les morts, c’est qu’ils sont morts. Ce n’est pas qu’ils n’ont rien à nous dire, mais ils ferment leurs gueules. Du reste pour être sûr de ne pas les entendre, on les incinère ou on visse à fond les bois du cercueil et on va les ranger, avec les rituels de leurs choix, un peu loin de nos foyers en un lieu clos de murs. Et les vivants les plus riches se rassurent encore en faisant poser sur eux une grande dalle de pierre.

Les morts qui viennent dans nos rêves, ceux que nous aimons comme ceux qui voudraient bien nous sauter à la gorge, ne peuvent plus rien. Plus rien sauf le tourment, les peurs, les craintes pour les vivants qui nous restent.

horizon fatal
lumières récurrentes 
phares dans la nuit


#05

R. dans le mas trop grand — A. dans l’étroit dernier étage — D. dans la maison du village — F. dans la chambre de la cité universitaire — C. dans la barre HLM — A. dans l’appartement sur le port — K. sous les tôles du bidonville —

ne pas retourner
ne pas voir ce qui n’est plus
passé le passé 

Combien survivent dans les champs de ruines ? Quels profits font ceux qui détruisent ? Quel sens peut avoir le présent quand l’avenir n’est qu’entropie ?



#04

humain non-humain
anent pour réconcilier 
parler aux milans

Aux toucans, aux tigres, aux herbes, aux arbres, aux rivières, aux nuages, aux insectes, à la terre. À toutes celles et tous ceux qui depuis si longtemps ont cessé de nous adresser paroles.


#03

oui mais non mais si
il y a l’acceptation
des bénis oui oui


à nos lèvres oui
il y a un goût de sel
île océane


#02

les yeux grands ouverts
à ce stade de la nuit 
et n’entendre rien

La salle obscure, totalement envahie. Jeanne- Delphine assise.

aveugles les yeux
à ce stade de la nuit
ne voir que tourments

Interminables plans séquences. L’étudiante a ma droite, chronomètre en main

n’entendre que cris
à ce stade de la nuit
d’un chien se perdant

La salle de projection de la maison des jeunes n’est pas climatisée. Les lents gestes récurrents de Jeanne-Delphine nous écrasent, accablants.

apaiser l’esprit
à ce stade de la nuit
aux chants batraciens

L’étudiante à ma droite prend des notes et chronomètre chaque plan.

retrouver tourments
à ce stade de la nuit
dans rêves confus

Ce film est un choc. La chaleur est difficile à supporter. La longueur des plans exige beaucoup.

soubresauts soudains
à ce stade de la nuit
du passé présent 

Jeanne-Delphine-Chantal nous laisse repartir. Nous sommes transformés.

réveil rassurant
à ce stade de la nuit
le passé n’est plus

L’air respirable, enfin. Je retrouve ma moto. Nous roulons vers l’école. La fraîcheur de la nuit nous rassure.

image vers toi
à ce stade de la nuit
triangle d’été

Sur le banc de bois à l’entrée de la Villa Arson, nous restons longtemps.

fuir à nouveau
à ce stade de la nuit
le jour déjà vieux

Film inoubliable. Et notre innocent baiser cette nuit.


#01

l’un oui remboursé 
l’autre à votre charge
prendre soins de soi

Domaine vital. Les mammifères sont grandement fidèles à un site particulier.

*

buffet sous tentes
chaleur et voix des hommes
seuls des retraités 

Sont-ce ces autres, anonymes côtoyés, qui nous révèlent ? À nous-mêmes ? À nous, autres ? Vraiment ?

*

froideur glaçante 
bienvenue au rayon frais
havre des proxis

Carte à jour des timbres syndicaux, carte fidélité du magasin, carte Vitale pour les médocs. Se voir dans le miroir de l’autre alors que nous sommes mêmes. Terrestres et mammifères.

A propos de Ugo Pandolfi

Journalist and writer based in the island of Corsica (France) N 42° 46' 0.12'' E 9° 26' 59.999’’ • son blog Ugo Pandolfi Scriptor

87 commentaires à propos de “#rectoverso #PS | haïbandonnées”

  1. (m’en fous un peu de l’affaire – en vrai non, mais content de voir l’abandon (?) haïkusé) (ce n’est pas que je n’aime pas ces bazars minimalistes mais ils me font écho à la musique répétitive style Reich -j’aime beaucoup mais à un moment il me manque les paroles – de celles et ceux que j’aime) (j’aime à te savoir non loin) je vais voir (pour le R/V) je regarde au loin Elbe – comme toi tous les matins – retraite ou pas on s’en fout – on avance…

  2. « Se voir dans le miroir de l’autre alors que nous sommes mêmes. Terrestres et mammifères. » merci Ugo
    Quand on frappe à la porte et que l’on demande « qui est-ce » ? peut-être que l’autre répondra « c’est toi »

  3. Ces haibandonnées sont autant de miroirs éclatés de notre humaine condition. j’haïdore !

  4. éclatement de la forme, éclats, éclaboussures, texte à trous qui résonnent fort

  5. Merci Piero, Raymonde, Carole, Nathalie de passer par là par ces chaleurs écrasantes. Grands mercis aussi et surtout pour vos recto verso

  6. J’avoue que j’avais hâte de vous lire pour voir comment, avec votre contrainte, vous alliez vous sortir de ce « traquenard ». J’ai la réponse : la force de votre écriture, une force tranquille, une puissance qui n’écrase pas mais au contraire soulève, exalte, déjoue tous les pièges de l’écriture. C’est tout simplement magnifique.

  7. bercement des mots et ce prénom qui revient c’est une complainte, un plongeon dans l’étant qui est et qui n’est plus. Très beau

  8. Merci Serge, Louise, Nathalie, Muriel de vos passages et retours. Cette proposition #02 est bien trop complexe pour mes pirouettes.

  9. J’arrive ici le 8 juillet et c’est rafale, coup de vent et brise marine, c’est sûr qu’on m’y reverra, lire simplement, un texte à envoler les chapeaux et les coeurs, à bientôt !

  10. L’avantage de l’haïkisation de l’atelier, c’est qu’on peut lire et relire d’un bloc toute la production d’écriture. (Contrairement à ce que je produis, qui demande déjà un effort pour retrouver les premiers textes.) — Et merci pour ceux qu’on essaie de comprendre tant bien que mal. Je m’y suis essayé aussi avec un Exetastes, que je ne connaissais pas, on a pris une limonade fraîche ensemble à la même table. — Merci Ugo

  11. Ils anent est ce un chant magique ? Ce haïku à toutes celles et ceux qu’on imagine entendre à tort sans doute ?

  12. Merci Georges, merci les Catherine, merci Clarence, Will et Nathalie. Vos retours me touchent toujours et vos écrits m’éclairent encore plus dans ce tunnel obscur des recto-verso. Merci, merci, merci.

  13. Des initiales, quelques mots, ne pas retourner (avoir su choisir la forme non pronominale!). Et la force de la concision. Suis épatée. De l’art d’aller à l’essentiel, de donner naissance par quelques touches. Merci Ugo.

  14. Douloureuse, lucide 5 ( « la lucidité est la blessure la plus rapprochée du soleil » ? ) … ne pas se retourner … Merci Ugo ( oui mots qui vont à l’essentiel )
    et ça me fait bizarre car j’ai commencé à m’embraquer dans la 5 et ça me parait vain tout à coup cette balade en arrière et après ( le prendre comme un jeu ? continuer malgré le couperet- disons que c’est un jeu )

  15. Merci Betty, Philippe, Nathalie. Continuons, continuons. Pas un jeu, non. Pas vraiment. Des stimulis plutôt. Pour avancer dans le labyrinthe des mots.

    • « Parmi les nombreux moyens d’exercer de l’influence sur autrui (humain ou non-humain), les Achuar-Jivaro de la Haute Amazonie disposent d’un répertoire de chants « magiques », nommés anent, censés agir sur les dispositions affectives du destinataire de l’invocation à l’égard de son énonciateur. La particularité de ces chants est qu’en principe, ils ne sont ni émis à haute voix ni entendus. »
      Source: L’art d’infléchir les âmes
      Les chants anent des Jivaro achuar comme techniques d’apparentement
      Anne-Christine Taylor
      https://journals.openedition.org/terrain/16291

      C’est aussi le titre du roman graphique d’Alessandro Pignocchi préfacé par Philippe Descola

      https://steinkis.com/livres/anent/anent.html

  16. Merci Hugo, cet ensemble est déjà très fort dans la diversité des tonalités, mais le #06 est vraiment efficace, il réveillerait un mort!

  17. ..le fait que j’ai reçu sur un réseau au même moment cet appel à signer.. le fait que ça révolte à l’intérieur et que parfois les haïkus sont, faute de trouver les mots, de savants uppercuts. Merci !

  18. le fait est que quand la guêpe m’a piquée l’autre jour sur la route quand je roulais à vélo elle l’a fait par accident, un mauvais concours de circonstance, elle a du en mourir je suis encore là –
    Le fait que l’on tue ici, là en pleine conscience avec décret, loi, ultimatum…
    Le fait qu’on peut écrire par accident mais que c’est bien aussi de le faire en toute conscience.
    Le fait qu’un haïku est une rêverie nécessaire et que c’est aussi une piqure ou un coup de poing qui crie juste

  19. Merci Carole, Betty, Catherine, Eve, Nathalie, Yael de vos retours et de vos écrits. Le fait est que se saisir du révoltant des actualités n’est pas ce qu’il y a de plus difficile tant les choix possibles sont grands, hélas.

  20. Ce soir à 22h22
    1 520 721 signatures

    Dans la véranda
    Tout a l’heure j’ai bien vu,
    L’abeille était morte

  21. Entre chaque vers
    Tu nous laisses tout l’espace
    De penser enfin

    Et le courant d’air
    Que tu provoques en plein été
    Fait claquer les portes

    Quant à la #8, elle est adorable.
    Merci Ugo

  22. Oui le fait que moi aussi je parle de la loi Duplomb et que je l’ai signé et le fait que je suis heureuse de voir ressurgir le sujet dans tes écrits le fait que c’est trop grave pour ne pas l’écrire et le fait que j’ai beaucoup aimé cette proposition et que j’aime toujours autant tes mots, aussi Barbara et Bob Dylan, à bientôt Hugo.

  23. Merci Clarence.
    Merci Xavier.
    Quelle que soit la saison aussi:

    nero di seppia

    cuori di carciofo

    con le vongole

    con gambaretti

    con la salsiccia

    con carciofini

    • Ça donne terriblement envie de se mettre à table . L’italien et la mer ajoutent leurs arômes… bravo pour ces déclinaisons graves ou légères en haïku réinventés

  24. Merci Nathalie, Philippe, Sylvia de vos passages et de vos retours.
    Merci surtout de vos textes. Ils ouvrent eux toujours mon appétit.

  25. « Les bruits des crimes… crèvent nos yeux … » c’est ça, mais eux Ils Elles crèvent indifférenciées ou pas . Merci Ugo

  26. Cher Ugo, commentaire laissé sous mon texte qui t’étais adressé : je copie/colle

    Isabelle de Montfort dans 28 juillet 2025 à 22 h 23 min a dit : Modifier
    Bonjour Ugo,

    Ce réel qui revient , passé les haikabandonnés.. Parce qu’on est passé par cette voie, ta voix en ressort plus forte, plus limpide, avec la distance de l’île océane
    Pas l’indifférence, pas l’ absence, mais une voix dans la nuit.

  27. Lire les 10, en commençant par la première, et se laisser transpercer par ces coups de lames. Ne plus rien savoir des consignes données et se laisser prendre par les flashes donnés! Merci.

  28. es bruits des crimes
    ici ou là ou ailleurs
    ils crèvent nos yeux

    Oui, c’est bien cela, crever les yeux pour ne plus voir, savoir. Merci Hugo.

  29. être sans projet, c’est comme être sans destin, ça offre de la liberté, oui

    et le double-Je du triple sot est une rareté précieuse

  30. « Codicille : être sans projet offre une grande liberté, de désobéissances, de détournements, de pirouettes. Comme une sorte de double-Je du triple sot.… » jeu de mots, je en mots détournés, rigueur de la forme qui déjoue ses rigueurs .., toujours un vrai chemin, avec abandons, à suivre ( désobéir oui mais à qui? )

  31. Changement d’empan et sauts d’échelle qui griffent. Et l’impression que chaque nouvelle lecture, je cherche le mot, éclaire, leste, intrigue, apéritive..

  32. Avec un grand rat qui ne dit son nom qu’entre les lignes faire resurgir des pans d’Histoire. Wagons de marchandises . Mascotte invasives . Dessins animes qui prennent corps. Rigueur implacable du Haïbun qui sait jouer des consignes et ouvre d’inquiétantes perspectives . Merci Ugo

  33. Merci Solange, Betty, Clarence, Philippe, Nathalie, Anne. Vos passages et vos retours encouragent mes pirouettes. Et merci de vos textes que je ne commente pas régulièrement mais qui toujours m’ouvrent des chemins que je ne sais pas emprunter. Merci à vous.

  34. Un peu de temps pour lire et relire tes haïbansonnées , c est une belle redonnée à travers le maquis de tes mots entre résistance et poésie tu sais nous chuchoter où regarder , de quel côté et tu laisses à penser dans une grande liberté où chacun trouve le chemin , je vacille parfois et repars surement . Merci et bravo !

  35. « Un bègue dans un chœur polyphonique »
    fallait y penser vous l’avez fait merci

  36. un vrai chat lange
    Haïiku ne chat vire ni ne chat loupe
    Bra Bra Brrrra Vivent ces mots!

  37. Je ne pouvais pas ne pas lire ton dernier Haïku Hugo et c’est une telle trajectoire maintenant que de t’écrire un mot, j’adore. vive les gauchers !

  38. les non humains laveurs (#12), les bruits des crimes (#10), tout ce que ça dit, tout ça.

  39.  » Les blessures du passé comme les horreurs du présent m’interdisent la fantasy d’aller imaginer le futur de mes craintes. Il était donc, pour moi, incontournable de s’appuyer sur ce que l’on sait afin de ne rien prédire. En espérant qu’un jour, un bourgeon… »
    Quel beau détour qui n’est pas un détour. Merci Ugo pour cette matière botanique à « poétique adventive » . Oui surtout ne rien prédire. Peut-on attendre ce qui ne l’est pas ? alors peut-être se plonger au cœur d’un pépin d’orange où écouter le vent chanter dans les bambous en « n’attendant « … Merci

  40. J adore votre #14 qui a bc résisté (en ce qui me concerne ) votre écart est une réussite (cf codicille), je partage tellement ce sentiment . Il nous faut des échappées belles littéraires …merci

  41. Merci Louise, Raymonde, Anne, Laure, Clarence, Nathalie, Carole. Vos passages, vos retours, vos mots, vos textes font du bien. Toujours. Merci.

  42. « Les traitements de texte devraient avoir un signal d’alarme et un arrêt d’urgence pour quand on fait fausse route. »
    J’aimerais mieux pas. Mon traitement de texte a déjà trop d’idées artificielles sur mon traitement du texte.
    Sinon, oui, les merles se foutent des consonnes, moins des sifflements en réponse à leur familière présence. L’écriture est à place, au lieu de, la noyade.
    Où va ce train ? (Chez Dino B ?)

  43. Pour cette #15, j’ai beaucoup aimé l’alternance entre les phrases qui m’ont fait soupirer voire froncer les sourcils en direction de l’avenir et celles qui m’ont fait sourire, voire tendrement sourire… merci !

  44. cahots de fragments

    comme ça ricoche bien !

    (« Manger à n’importe quelle heure du jour ou de la nuit est un privilège de la solitude » c’est ce que je me dis en mangeant le hareng de cinq heure)

    • Fragments de chaos
      Ça marche aussi.
      Pour le hareng du matin, oui. Mais avec un petit verre de blanc sec.

      • ne bois que du rouge, va pour le petit vert de rouge ou le petit verre de rage; ça dépendra des fragments et de leurs cahots

  45. Tout en délicatesse. Même l’organdi est trop lourd pour signifier ce souffle poétique. Merci pour ce cadeau.
    « Ne jamais t’envahir
    N’être qu’iris
    Fraisier, violette
    Dans le jardin de tes mains »

  46. « Dans le jardin de tes mains » »

    même en une seule phrase, quelle poésie, merci Ugo