A propos de Ugo Pandolfi

Journalist and writer based in the island of Corsica (France) N 42° 46' 0.12'' E 9° 26' 59.999’’ • son blog Ugo Pandolfi Scriptor

#40 jours #10 | rancune

Trop nombreux, ils m’étouffent. Entre les souvenirs perdus et ceux que l’on s’efforce d’effacer, une pièce noire où la mère peut enfermer l’enfant, en haut d’une avenue qui porte le nom d’un saint, dans une ville prétentieuse et factice où une fois l’an on change dix fois par jour le tapis rouge d’escaliers mythiques. Ceux qui me manquent sont au Continuer la lecture#40 jours #10 | rancune

#40jours #09 | petit groupe

Pour la lisibilité, le mieux c’est l’or Dans les étés de nos adolescences, le soir, tous les soirs, nous marchions en direction du cimetière, vers l’église Saint Claude, un peu loin du village, où les morts se tenaient à distance. Se faufiler au milieu des tombes nous amusait aussi et parfois nous jouions à nous faire peur. Martine, la plus facile Continuer la lecture#40jours #09 | petit groupe

#40jours #08 | canicule, ni tête

Aller partout, division du travail, partage des tâches, a une vitesse folle, tous les axes, dans tous les sens, aller, retour, une rigueur protocolaire, sentent tout, observent tout, rendent compte. Bilan décevant : il n’y a rien à voir. Verdict terrible : les horreurs des humains sont horribles. Faire, voire refaire la ville, à partir de points discontinus ? Des Continuer la lecture#40jours #08 | canicule, ni tête

#40 jours #07 | espaces épais

Eventrer la Terre —tout de suite les grands maux, les gros mots— c’est un crime humain que l’humain prémédite. Il l’accomplit et s’en réjouit. Pour en tirer des silex au néolithique. Pour en tirer profits ensuite, du sel, du cuivre, de l’or, du sang, des larmes, des places de parking, des métaux rares —et les égouts, le métro, les réseaux, Continuer la lecture#40 jours #07 | espaces épais

#40 jours #06 | Terrier général d’une île

La première fois qu’une personne a pu se promener a quatre pattes, genoux à terre, sur le plan terrier de l’île de Corse, c’est dans un roman. La deuxième fois, c’était en vrai, dans le monde réel, quand, en 1997 pour son exposition inaugurale, « Mesure de l’île », le nouveau Musée de la Corse a fait marcher ses visiteurs Continuer la lecture#40 jours #06 | Terrier général d’une île

#40 jours #05 | la caméra-valise ou le divan-cercueil

Soyons clair: une caméra, c’est une caméra. Qu’elle soit en bois avec une manivelle comme celle qu’utilise en 1929 Mikhaïl Kaufman pour le film de son frère Dziga Vertov ou remplie de programmes et miniaturisée à l’extrême comme le tout dernier modèle des action cam, ne change rien. Ni au langage que les images peuvent être et produire. Ni aux fondamentaux Continuer la lecture#40 jours #05 | la caméra-valise ou le divan-cercueil

#40jours #04 | départementale 54

Suis lent. Vais vous la faire courte. Sans énonciateur sujet. Pas toujours excitante la vie glissée à ras du sol. Eviter les routes d’abord.Dangereux, râpeux l’enrobé. Trop chaud en été. Noir, sale, puant. Pas toujours le choix. Faut bien traverser parfois. Toujours des éclats de rochers sur ma D 54. Cailloux tranchants amiantifères. Des veines vertes. Des traces de sangliers. Continuer la lecture#40jours #04 | départementale 54

#40jours #03 | Pierre Semard (1887-1942)

Il y a toujours une gare, des rails, des trains pas loin des rues, des avenues, des boulevards, des places qui portent son nom. Six bandes blanches entre les trottoirs, une femme et son chien en laisse, des vélos, des scooters, des immeubles cossus Rue en mauvais état, murs d’enceinte, cités ouvrières, signalisation dégradée, deux scooters, deux passants, deux containers Continuer la lecture#40jours #03 | Pierre Semard (1887-1942)

#40 jours #02 | portraits de nous

Pas de listes, des portraits comme des âmes quand un peintre au nom d’épice affirme que son rôle est d’effacer les couleurs constellant la toile blanche pour faire jaillir la peinture, quand il m’emporte vers Charleville-Mézières, sa ville natale, pour, enlevant tout des décors, des architectures, des murs, des lieux, livrer une fresque humaine,hyperréalisme en totale rupture d’avec ses toiles, éléphants, Continuer la lecture#40 jours #02 | portraits de nous

#40 jours #01 | diagonale

La fleur de la bougainvillée n’est pas rouge, ni pourpre, ni jaune, ni rose, ni violet. Elle est blanche, petite, tubulaire, toujours au milieu des trois bractées dont les couleurs explosent en été.Pas de zoom arrière par pitié. Le travelling optique n’apprend rien. Interdit dans mes rushes, le zoom, a la poubelle. La diagonale à la place, le plan le Continuer la lecture#40 jours #01 | diagonale