carnets individuels | Valentin Burger

10/11/22

Vers 14H, l’impression d’un coup d’un silence et que personne autour. La chaussée vide, on peut quitter le trottoir et marcher à même la rue. On s’aperçoit alors du long lacet courbé qu’elle déroule amplement entre les pare-brises de ses bords. 

Il faut marcher là où on ne fait pas pour bien voir, et je me dis ça — que c’est un : pas de côté vers le milieu

Sûrement que c’est rien.

VB

11/11/22

Hier soir, le bateau quittant le dos lumineux de la rade s’est enfoncé dans la nuit. 

Je pourrais conclure un livre comme ça : la même mer, la même obscurité, mais les ténèbres dissipées à quatre-vingt-dix ans d’intervalle. Papi déchargeant l’arme du lieutenant endormi dans le même trou, enlevant les bottes pour courir sur le sable, puis couché contre la coque cette vitesse paradoxale d’une fuite en flottant, et surtout le silence.

J’ai jamais eu le courage de payer ce que ça coûte en chambre blanche pour faire réparer les disques durs, et de la scène originelle je ne connais plus que les grandes lignes : Malaga, 36. Pour le reste, incapable de vérifier si j’ai vraiment tout perdu.

Il n’est plus là pour refaire les enregistrements.

12/11/22

Silhouette ou plutôt masse mais à ce point ponctuée de lumières que c’est comme le tracé d’un mégot au bout d’une main folle agité dans la nuit qui flotte dans l’épaisseur grandissante, toute vibration cessant, sous un dôme bleu circonscrit à mesure que l’ancien gris de plomb se crispe en obscurité, les taches, hublots, particules ponctuant comme formes vives cette sorte alors de silhouette, et cette translation immobile, dans sa majesté de luciole, portant si peu de mouvement est comme partir, partir qui se pourrait, là maintenant très loin.

13/11/22

J’ai mal partout, tout ce bruit, il faudrait se réveiller mais il y aura cette phrase à trouver et trop de choses à faire et je peux quand même pas dire que ça mais j’ai mal partout et après tout il faut se lever et puis pour le reste.

14/11/22

Noter vite, encore dans le noir : acidité grimpante, en extension dans un bleu que la nuit quitte.

***

La rame passe dans un éclat de sons, claquements métalliques et note grinçante comme cri de vent, quand entre deux mesures de tôle c’est d’un coup tout en haut le suspens des choses, bourdon gris, nappe hors tempo mais restée dans les graves.

***

Gris à peine pâli, blanchi à la chaux, tacheté de mousse, sorte d’incendie pourtant froid au dedans.

15/11/22

Personne d’autre que moi n’aurait remarqué qu’en-dessous ça grondait à ce point, vraiment ?

16/11/22

visages parking | barbe nourrie d’ombre support des reflets bleus du travail et le regard lourd abandonné sur ma 207 | phares comme néons d’Audi blanche sur coupe carrée tête d’argent tenue dans une capuche en daim | désordre de cuir sali sur le dos sacs et chien capuche et bonnet chercher les yeux |

17/11/22

Nyjah Huston (vidéo) Mondo Cozmo (écouté dedans) Bougainville (voyage de, jusqu’à Henri Barnier) Scheherazade Pap Ndiaye manqué Louis-Ferdinand Céline Bardamu Henri Barbusse Otto Dix Simone Veil Oliver Twist (l’affiche) Brigitte Célerier François Bon (envoyer)

18/11/22

Ne pas s’attarder sur cette question sur /Mein Kampf/, ni sur celle sur Hitler, ni sur celle de la guerre, ni sur celle de la mort, ne pas s’attarder sur cette espèce de grand tissu qui semble se déplier au-delà d’eux, les écouter mais ne pas s’attarder sur la provocation

19/11/22

Pendant que je travaille à mon bureau, je voudrais être ailleurs.

Pendant que je refuse de travailler, je pense à ce que je devrais faire.

Pendant que je conduis, j’écris des livres.

20/11/22

21/11/22

Levé à 7h. J’aurais voulu plus tôt, mais je me suis couché trop tard. Dehors l’air semble immobile.

Les carnets de Bergounioux sont remplis de ces débuts : levé à telle heure, et une allure du ciel ou de la terre. Près de quarante ans de jours écrits par le réveil.

C’est peut-être ça, pour moi, le dessous. Chaque carnet que j’ai tenté a eu pour moi ce rôle : tenir note du jour pour en retenir un morceau contre le temps, — mais aussi cette allure, cette sonorité : avant d’écrire, il y a comme une mesure, une longueur précise, ou bien un arrêt prévu, ou encore une vague surface consonantique, et ensuite c’est l’élan ou non qui décidera.

L’idée, naissant mêlée à ce brouhaha métré, formerait cette grisaille d’où tendre vers la ligne, avec tâches ou trouées du monde. 

Souvent, le dessous, c’est le phrasé des autres.

22/11/22

Quitté le travail un peu avant 16h. La lumière baisse, ça bouchonne. Je n’ai pas le temps de traîner et je cherche partout autour de moi les images qui pourraient marquer un temps d’arrêt. Pendant toute la journée j’y ai pensé, de toute la journée je n’ai rien vu, – je me suis même dit, mais jamais ça ne s’arrête, jamais. Quoi que ce soit qui ralentisse ferait l’affaire, mais je prends la voiture sans avoir rien trouvé. J’écoute de la musique.

Et puis c’est les visages qui me frappent. L’embouteillage. Remonter Saint-Antoine jusqu’à l’entrée de l’autoroute Nord, peut-être en un quart d’heure, d’habitude c’est cinq minutes. La position est précise : devant moi, les feux de stop ; à ma gauche, la file des voitures croisées, et l’un après l’autre les visages arrêtés comme pour un temps de pose, regard fixé vers le dedans de leur propre orbite et rien d’autre qu’un chewing-gum pour faire autre chose, pourtant la lenteur et les mains à peine posées sur le volant c’est à se demander qui conduit qui, de la voiture ou des gens, et qu’est-ce qu’on entendrait si on était à l’intérieur — est-ce que c’est ça que je cherche : oh comme les gens chantent ? — et sur ma droite le soleil dépassant à peine d’un nuage de théâtre, le gonflement violet sous sa lumière à ras qu’on peut suivre en oblique sur les dorures roussies des platanes éparpillés au bord de la route, calmes, tout calme dans le ciel cru. Rouler encore, prendre la voie d’insertion, manger du clignotant et du feu stop, piler, sortir, ralentir, vouloir traîner un peu, juste un peu, remettre la chanson, inspirer très fort et revoir encore le ciel cru, mais l’oblique est tombée (flottement devant : la translation, suspendue parce qu’à vitesse égale, d’une camionnette de la gauche vers la droite), arriver, rentrer, et c’est la nuit. Il faut déjà envoyer. Si écrire est suspendre, en trouver le temps serait déjà un bon début.

23/11/22

Journée lente et lourde. Au milieu de la mollesse du travail que je traîne depuis hier, descendu faire trois courses, ça devait durer cinq minutes, et puis la queue, le pas prévu et le sac qui déborde. Je remonte les quatre étages, j’ai chaud comme par temps d’orage mais sous une veste d’hiver, je veux me rasseoir, je mets la main dans la poche, je sens l’ordonnance de J que j’ai oublié d’aller chercher parce que j’avais les mains pleines.

Il me faut moins d’une seconde pour que cette seule feuille de papier me signe ce qu’il y a à faire, pourquoi je le fais, ce que je devrais ou n’aurai pas le temps de faire à la place, ce que voudrais, ne voudrais pas, que j’ai le temps de refuser, — négocier, — puis me reprendre, acquiescer mais pour moi-même qui seul participe à cette montée de fureur et l’étendue de l’absurdité de s’énerver en même temps que la puissance indiscutable de ce qui s’empare de moi, — mais finalement je redescendrai. Encore que dans une phrase c’est pas tout à fait comme ça que ça se tord.

VB

26/11/22

Sur chaque place, à chaque carrefour, chaque esplanade, terrasse, angle de rue, tout espace dont la surface suffit à contenir dans des conditions respiratoires viables un groupe de dix personnes, installer le dispositif sus-nommé Météophone, composé de trois synthétiseurs, de trois modules de filtre et de trois modules respectivement de saturation, reverb et delay installés ensemble sur un même pupitre praticable en position debout dans le sens de la marche et connecté directement à tous les autres météophones, l’ensemble à son tour relié à un système d’enceintes encastrées pour moitié dans les trottoirs de la ville, suspendus pour le reste à hauteur de dixième étage, afin que le relief sonore épouse strictement les reliefs de l’architecture et des déplacements.

Laisser le météophone en libre accès.

(En cas de protestation des pouvoirs publics à l’encontre du coût d’une installation dite « à caractère esthétique », tolérer que le dispositif soit bassement instrumentalisé à des fins politiques dans le cadre d’une entreprise de recueil de données statistiques, et ajouter au météophone un micro et un module de résonateur, afin que les modulations en soient directement ordonnées par les fréquences sonores de la circulation automobile — une note ou une mesure correspondant, par exemple, non seulement à un certain type de moteur, mais aussi à un certain dosage d’accélération, un dérèglement de roue, un retard de contrôle technique, accès de violence ou intention louable — protester vigoureusement contre tout procès fait à une hypothétique intention d’élaboration de « cathédrale sonore » : le météophone contribue à la vie de la laïcité dans l’espace urbain.)

27/11/22

Certes, ce coup physique au cœur que donne une telle séparation et qui, par cette terrible puissance d’enregistrement qu’a le corps, fait de la douleur quelque chose de contemporain à toutes les épreuves de notre vie où nous avons souffert, — certes, ce coup au cœur sur lequel spécule peut-être un peu — tant on se soucie peu de la douleur des autres — celle qui désire donner au regret son maximum d’intensité, soit que la femme n’esquissant qu’un faux départ veuille seulement

Le Quarto est au bout de l’étagère, depuis douze ans que je l’ai lu et que j’y ai collé des mini-marque-pages post-it à travers les 2400 pages. Celui-ci est à la page 1923 ; il est bleu. Le poids de l’édition en fait presque un serre-livres. Avec la version en Pléiade reçue en cadeau cette année, je suis un peu embarrassé : je me dois de lire la plus belle, aussi celle-ci ne vaut plus que pour sa tranche tricolore et ses morceaux tentés pour souvenir — sauf qu’aucun ne tient en 480 signes.

29/11/22

Je sors la carte de ma poche, la pose sur le terminal. À cet instant précis, pendant les quelques secondes jusqu’à la validation du paiement par la machine, elle détourne le regard tandis que je baisse le mien fixé sur l’attente. Une espèce de pudeur qui n’a plus vraiment lieu d’être, quelque chose du temps où on tapait nos codes, et moi fébrile tenant ce bout de plastique, petit rectangle d’argent, doré sur la puce, chiffres en surimpression, j’aurais le temps d’en détailler les reliefs mais je ne pense rien, je ne dis rien. Je paie en attendant de payer.

01/12/22

J’avais prévu le truc : glisser Poteaux d’angle dans mon sac, y insérer une dédicace apocryphe à « mon cher Max », antidater, puis le laisser sur un siège du tram. Parce qu’on relève toujours dans les livres d’occasion les traces des lecteurs qui nous précèdent – et cette question toujours du comment perdu et du pourquoi donné… mais c’était trop préparé. Ça ne bougeait rien.

Alors après les cours, quand Ghada me demande « un livre pour lire », je tombe dessus dans l’armoire, l’auteur que sa mère a aimé quand elle était étudiante à Constantine, ses conseils balayés, la pudeur qui fait taire. Je vois cette main refusée qui repassée par lui peut se saisir encore, et je lui donne Le Vieil homme et la mer.

02/12/22

De la fenêtre je n’aperçois plus personne. Je compte deux poteaux métalliques soutenant le toit du préau, au bord une ligne de huit crochets espacés de deux à trois mètres, au bout quatre cyprès, une vingtaine d’arbres, combien de nuages encore et caché loin derrière la trouée rose immense.

03/12/22

Passé à la Valentine avec le petit lui trouver des chaussures. On a dû se réfugier dans une brasserie du grand V pour prendre un café et utiliser les toilettes, et en l’attendant j’ai deux ou trois minutes d’absence à moi-même contre la fenêtre. 

Je tourne le dos aux hottes de Noël Gifi collées au mur et aux banquettes en simili-cuir violet. Face à moi, le parking à ciel ouvert, mais ouvert sur les trombes, la façade du PicWicToys, plus loin le nom du Burger King surnageant au-dessus des toits de voitures qui en cachent les fenêtres, le passage de silhouettes à capuches et parapluies alternant entre les entrées, dos voûté, et les sorties plus précipitées pour protéger dans les caddies les paquets cadeaux. Dans la brasserie la musique fait retentir une voix imitée d’Adele et de Rihanna forçant un peu trop sur la harpe.

Moment particulier, mélancolie comme à double strate. Tout ça m’y plonge en même temps que la porte. Tout est faux, ou bien tout est parfait.

05/12/22

Expérience de perception à mener depuis ma salle : je connais par coeur les deux étages de rangées d’arbres derrière la piste d’athlétisme, mais la connaissant ainsi je ne la vois plus. Alors, j’enlève mes lunettes à ma fenêtre, le temps de souffler.

Lignes qui se remplissent, pas exactement de masses, mais indice du vent dans le tremblement du jaune et l’ondulation du mur, devant.Je sais le détail, les éléments, mais comme dans un morceau dont la compression annule les instruments qui le composent  pour créer comme un mur, je ne distingue plus. Je mêle.

(Je note : « j’assiste tranquille à la dissolution des choses dans le vent bleu ». Mais c’est la journée sans adjectif, après tout pourquoi ne pas simplifier ?)J’assiste à la dissolution.

06/12/22

Scène presque quotidienne : l’escalier est bondé, partout autour ça crie, ça joue, se jette et bouscule. Je pousse un cri, stop, le silence devrait suivre. Dans le même temps, je me regarde. (Face hilare en arrière-plan.) La silhouette se voudrait lourde, mais c’est comme si c’était moi-même qui grinçais. Le rire me coule à grosses gouttes jusque sous les bras. Ça prend tout le monde au bout d’un moment, ce rire. Noté comme irréel alors que c’est si simple, tout ça, enfin ça pourrait l’être. Il suffirait de se déshabiller du manteau de ce que le petit bruit attend.

07/12/22

Cette question posée l’an dernier, qui revient parfois, souvent, qui ne trouve pas de réponse, mais où est le temps ?

09/12/22

Château-Renault, décembre 2021 : déboussolé par son divorce, F., 42 ans, demande à passer les fêtes avec la famille de sa sœur. Alertée par son attitude inhabituelle et certains signes de désorientation, celle-ci sollicite à une aide médicale. Le diagnostic est posé : F. souffre d’un Alzheimer précoce ; sitôt passé Noël, il faudra le placer en établissement spécialisé.Un an plus tard, sa sœur raconte.

10/12/22

Ce qui heurte, mais c’est partout entendu, partout renvoyé, pleine figure pas tellement, surtout comme en bas-fonds ou qui soutient les mots, mais les mots et les gestes trop souvent répétés, et ça descend, et ça renâcle, et ça s’ennuie, — oh ça s’ennuie tellement — et toujours on entend ce crachement jeté sans question ni scrupule, la honte sur les pauvres, la faute sur les autres, ça, surtout, oui, la faute, la peur toujours que soit sur soi la responsabilité, c’est partout et si maigre, ce mépris.

12/12/22

Fait que j’observe en moi-même, depuis quelques années s’amplifiant : incapacité à accueillir le vide. De la poésie je tenais comme une posture existentielle : se rendre disponible à l’ouvert. « Savoir quand c’est à toi d’attaquer, voilà le secret de ta solitude. » Le temps se raréfiant, et avec lui l’étendue, l’horizon, c’est comme si je ne me savais plus le droit à la moindre trêve, sans pour autant me sentir la force de renverser la table. Chaque occasion de silence, je me rue alors sur quelque chose, image, écran, texte, bruit, les autres. Quand j’ai vingt minutes, je mets maintenant un casque : pour chasser le monde je me remplis d’un autre, et c’est comme une vague que le son me déborde, encore – c’est bien que tout au fond c’est encore béant, mais ce silence-là n’attend que de s’accrocher.

13/12/22

Ça fait plusieurs fois que je m’élabore pour moi-même ce dispositif devant le travail : le collège longe une avenue ascendante de l’autre côté de laquelle trône la cité, bordée elle de caddies, de chaises de bureau défoncées et de tout ce qu’on a trouvé pour bloquer l’accès à la police. D’un bord à l’autre, en fin d’après-midi, vont comme en papillons les élèves pleins d’enfance, mais que le monde dessiné, invisible, tout autour et au-dessus d’eux, cherche à transformer en créatures sauvages et dangereuses. Ils jouent quelque chose qui n’est /pas bien/. Ça fait plusieurs fois, donc, que je remonte l’avenue, vers la voiture ou le bus, le rythme de la marche ou de la route calqué sur celui des bouchons, travelling démesurément ralenti captant sur ses côtés tout un lot de répliques et d’histoires brusquées aussitôt qu’enoncées, portraits en creux et vies puissantes synthétisées ou écourtées, irréductibles à ce qui trompe partout pourtant, sur fonds de musique mêlant chœurs et basse alourdie (j’écoute « Wild Life »). J’ai l’impression d’écrire avec mes pieds un texte de Claude Simon, – seulement ce n’est pas avec ses pieds qu’il écrit ses travellings, lui.

15/12/22

Lire, c’est quand je peux.

Écrire, c’est toujours plus tard.

Lire, c’est quand je ne m’endors pas.

Écrire, c’est trop dans la tête et pas assez dans les mains.

Lire, c’est en complément de voir, d’entendre, mais de ressentir ? encore trop peu.

Écrire, c’est encore rater.

Lire, ce n’est pas assez souvent le choc appelé.

Écrire, c’est quelques petites choses à la main, stylo plume à encre noire sur carnet ligné, sans s’appliquer pour garder vitesse, ou taper sur le clavier pour aller plus vite encore, et puis quand ça s’emballe

Lire, c’est quand même quand ça marche ce qui reste longtemps comme une naissance toujours ayant lieu, être jeune au-delà de la jeunesse, sans corps pour vieillir et en vouloir aux autres, seulement d’ouvrir les yeux.

Écrire, c’est partagé, et on ne s’en sort pas, entre avoir ce corps et flotter par-dessus.

Ne pas lire. Ne pas écrire.

Se trouver des excuses.

16/12/22

« C’étaient de très grands vents sur toutes faces de ce monde. »

J’ai lu Saint-John Perse à Poitiers, vers la fin des deux années au cours desquelles j’ai comme tout appris, absorbé ce que je pouvais de poésie, oscillant entre la critique et le verbe irréductible, fasciné par tout l’éventail de possibles jusqu’ici complètement ignorés, et je n’ai jamais eu d’explication claire à cette fixité dans l’oreille de ces vers amples, « de très grands vents qui n’avaient d’erre ni de gîte », si ce n’est justement ça, cette oreille, cette amplitude. Il y a toujours derrière cette impression que le monde entier pourrait sortir de ma bouche.

A propos de Valentin Burger

Professeur en collège à Marseille. Avant, j'écrivais, et ce qu'il faudrait, c'est y revenir en changeant tout. François m'a toujours (je crois) appris qu'il fallait oublier de vouloir, ou plutôt qu'on veut vraiment avec les mains, alors j'essaie enfin de les y mettre avec tout le monde ici.

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