#Boost # 15 | Chant

Chant comme champ à l’oreille. Y aller pour comprendre. Rejoindre et reprendre. Du silence en bloc s’extrait l’embryon vibrant. Souffle. Se charge de sens. Pousse les bords. Ecarte les parois de la gorge serrée. Laisse faire. Trop d’émotion tue l’émotion. Chant comme endroit où connaitre l’envers. Où naitre et croître encore une fois. En posant tous les sacs, les airbags Continuer la lecture #Boost # 15 | Chant

#boost#14, Samuel Becket /Bien sûr il est rentré tard

Bien sûr il est rentré tard très tard et maintenant immobile devant la fenêtre. On l’a raccompagné complètement ivre. Tenait à peine debout à travers les rues goudronnées et ensablées sous le sirocco. Quelques forces puis reste devant la fenêtre .On lui a mis sa chaise toujours à la même place. Trois pas sur la gauche à partir de la Continuer la lecture #boost#14, Samuel Becket /Bien sûr il est rentré tard

#boost #15 | courir

Courir, respirer, allonger la foulée, comme enjamber le monde, comme l’avaler, les kilomètres, digérés à mesure, l’estomac dans les jambes, cette faim inassouvie de courir encore, déséquilibre permanent redressé in extremis sinon ce serait la chute, et alors pourquoi pas chuter à trop courir mais courir quand même, sentir les veines, le bouillonnement, la tension dans les muscles et puis Continuer la lecture #boost #15 | courir

#boost #12 | l’amphi du parc

A deux pas du lycée on descendait la rueet de cette bifurcation entrer dans le vertEntre deux cours, comme un refuge d’allées circulaires Odeurs molles et humides de terre fraîche et de feuillage,de chewing-gum du copain, de cuir et de déodorantestompés en pleine nature urbaine : le parc et son amphi de plein airà l’identique ou presque de celui du prof Continuer la lecture #boost #12 | l’amphi du parc

#Boost #15 | Épinglé ailes ouvertes

La photo. Image arrêtée, stoppée, scotchée, collée dans un album, épinglée ailes ouvertes, du monde découpé avec les petits ciseaux, ceux pour les choses précises, le mouvement arrêté, un deux trois soleil avec jamais le mur, le mur qui avancerait en même temps qu’on avance. Flipbook tout en bleu où on use son pouce, du bleu de grand ciel bleu Continuer la lecture #Boost #15 | Épinglé ailes ouvertes

#boost #15  | la note

La note. Note de musique. Son. Tourbillon de toutes les notes de musique. Tourbillon de tous les sons de l’univers concentrés en un seul. La note de musique qui s’élève. Le son du monde qui vibre. Un battement, un rythme qui porte la lumière et les ténèbres. Un chant dans lequel toutes les notes se noient pour engendrer un ensemble Continuer la lecture #boost #15  | la note

#boost #15 Démence et débâcle

Plus d’un mois sans écrire. Dans l’impossibilité d’écrire. Des choses laissées en chantier sous la chaleur écrasante. Aucune envie de partager mes noires pensées. Terrassée par la pauvreté du langage du dément. Mots interdits, vocabulaire appauvri, phrases inachevées ou incohérentes, fautes grammaticales, mots altérés, inventés, remplacés, propos sans rapport avec la réalité. Vulgaire, haineux, narcissique. Comme la longue visite d’un Continuer la lecture #boost #15 Démence et débâcle

#Boost #14 | ce qui reste de lueur

Les nuages semblent immobiles. Ils glissent tellement lentement qu’ils paraissent rester sur place. Je distingue leurs formes jusqu’à ce qu’ils se délitent, amollis, changeants, blanchis, estompés, confine à la transparence si on plisse les yeux, ils s’infiltrent dans la fente et font une douceur ouatée sur la pupille, œil replié comme une aile aspire toute la texture du nuage, s’habille Continuer la lecture #Boost #14 | ce qui reste de lueur

#Boost #13 | La voix dans la nuit

Une voix dans la nuit, ça s’entend plus nettement que le jour. Tu marches dans ton insomnie et la voix te pousse comme une main dans le dos. Toi, rompue de fatigue mais infoutue de dire comment et quand il faudrait que le sommeil arrive, tu marches et la voix accroche les silences, quelque chose de sourd dans le souffle, Continuer la lecture #Boost #13 | La voix dans la nuit

#boost #15 | Finir

Photographier. Épingler. Fixer. Rattraper le perdu. Recommencer. Ramener le monde à soi, l’enfermer dans une boîte, fixer ses limites dans un cadre de dimension définie. Commander au monde, le rapetisser ou l’agrandir. Mettre le vaste en cage.  Le réduire à un « à plat » silencieux. Comme s’expliquer « entre hommes ». Plus de plis, de faux-semblants, de sentiment refoulé, de motivation cachée. On Continuer la lecture #boost #15 | Finir