Comme un funambule sur son fil

Sur ce chemin rustique, comme un funambule sur son fil, je tentais de ne pas dévier. Les bruits de ma vie, les couleurs et les odeurs aussi, sont trompeurs lorsqu’ils peuvent nous faire diverger. Chaque sens s’accroche à moi comme une réminiscence qui ne veut pas s’enfuir et nous anéanti. Je connais ce chemin car j’y ai laissé bien des Continuer la lectureComme un funambule sur son fil

L’escalier

Quelques pièces en poche, je quitte l’appartement. La grosse porte de cette vieille bâtisse est difficile à ouvrir. Je la pousse dans un bruit grinçant et descends les deux petites marches. Les pavés de la rue sont grisâtres. Je me faufile le long de la façade et trouve les escaliers. Je m’y engouffre.  Plus j’entame ma descente plus l’ambiance est Continuer la lectureL’escalier

Artère vers l’enfer

7h32. D’abord il y a la petite pente, puis le petit rond-point, puis les petits commerces sur la droite. Tabac, boulangerie, coiffeur. Ils longent le début de la grande route qui mène au prochain rond-point. Mais ne nous pressons pas. Suit alors la boucherie où je n’ai jamais mis les pieds, puis l’Intermarché, dont l’odeur nécessaire me détruit encore les Continuer la lectureArtère vers l’enfer

Boulevard des souvenirs

Ce long boulevard, ce grand boulevard : boulevard des Anglais. Cette longue route bétonnée ; d’un bout à l’autre, environ trois kilomètres. Elle commence par le collège de mon frère : assez petit, petite cour, petit parking… Sur ma gauche, viennent ensuite des maisons, encore des maisons, un parking. Ah ! La maison des associations sur laquelle est écrit, tout Continuer la lectureBoulevard des souvenirs

Moments Joyeux

Soleil brillant, lumière, chaleur printannière. Départ collège Albert Camus, à gauche trois quatre poteaux avec les jeunes qui fument. Deux marches à droites à côté du parking. Arbre à fruit étrange qui colle aux chaussures quand ils tombent. Heures d’après-midi de repos, ciel souvent bleu, nuage blanc. Coussin inconfortable : mon cartable. Une allée d’arbre près de l’arrêt de bus, Continuer la lectureMoments Joyeux

Pétrichor

Des chemins que j’empruntais pour rejoindre ce refuge, il y en avait un difficile mais rapide. Tout d’abord, le sentier du mort. Le pétrichor, en toute saison monte aux narines. La pente est raide et je me souviens de la terre glissante, de mes doigts entre les mailles de fer qui s’accrochent et se blessent pour me soutenir et éviter la chute. Continuer la lecturePétrichor

Ligne droite

Lotissement clos. On entre dans le grand monde en passant l’entrée. La ligne droite qui suit est effrayante de longueur, insurmontable. C’est l’Avenue de Ripaille. En partant en avance, on a peur d’arriver en retard. Certains marqueurs, par habitude, figent en nous la distance qui nous sépare encore de l’école : le passage piéton, le sapin, et le bureau de tabac. Continuer la lectureLigne droite

Changement de rive

J’ai 17 ans, je ne veux plus aller à l’école. J’ai trouvé un job de vendeuse, pas tout à fait déclaré, dans une boutique de prêt-à-porter de la rue Saint-Sever, Rouen gauche. Cette rue doit son nom à l’église qui la surplombe mais je pense que peu de gens le savent car pour eux Saint-Sever c’est surtout le gros centre Continuer la lectureChangement de rive

Une route plus qu’une rue

Aucune rue particulière ne me ramène à mon enfance. En revanche, j’ai le souvenir, ou plutôt le sentiment d’une route. Bien que ce n’était pas une route pour moi. Du moins pas lorsque j’avais cet âge-là. Ce n’était qu’une succession de virages, avec une vue sur une multitude d’arbres. Colorés ou nus. Ce n’était pas une route, c’était simplement un Continuer la lectureUne route plus qu’une rue