celles et ceux

celle qui voit le jour par la fenêtre ouverte ; celui qui allume les lampadaires ; celui qui trempe le pain dans le bouillon marron ; ceux qui dorment dans la chambre du nord ; celle qui fait toujours le même rêve ; celle qui peint des enfants, des paysages, des animaux sauvages, et deux garçons sur une plage, un grand brun, un petit blond – dans leur dos, l’horizon ; celle qui repose sous un lit de roses ; celle qui envoie des cartes postales comme on fait un cadeau, une tape dans le dos ; celle qui porte des lunettes carrées, et des robes à fleurs, bleues et violettes, des tissus à carreaux, et qui attend, et qui regarde passer les gens ; celle qui a les yeux bleus, cheveux blonds ; celui qui raconte des histoires ; celle qui chute dans l’escalier ; celui qui compte jusqu’à vingt ; celle qui regarde à travers les barreaux blancs du petit lit d’enfant ; celle qui meugle au milieu du champ ; celui qui ne dit pas son nom ; celle qui dessine des lapins bleus sur les murs de la chambre ; celui qui se balance sur sa chaise contre le mur du fond ; celle qui a des taches de rousseur ; celle qui fait une soupe d’orties ; celui qui gare sa moto noire sur le trottoir ; celle qui fixe l’objectif, une poupée à la main ; celui qui cherche au loin la mer et sans se retourner ; celui qui dit bonjour comme on pose une bombe ; celui qui boulotte des bonbecs sur un banc de messe ; celle qui sourit, en haut à gauche, les cheveux dans le vent

A propos de Claire Le Goff

Pratique théâtrale, mise en scène et écriture à Bastia, Compagnie Ghjuvanetta. Enseignement du français langue étrangère. Quelques publications : Mademoiselle Grelon (La Scène aux ados, Promotion théâtre, éditions Lansman, 2015), Des Miettes (recueil de nouvelles La Peau des autres, éditions La Passe du vent, 2015), Café de la Porte Dorée (recueil de nouvelles, concours Musanostra 2018), Contre le mur de pierre, Et sa désolation (recueil à venir, Musanostra 2020). Blog d'écriture en cours, Confiture d'épinards. Heureuse d'être parmi vous !

2 commentaires à propos de “celles et ceux”