CINQ FOIS TOI

Terrain de jeux territoire vu du quatrième la chance quoi  liséré orange flotte à la surface et  béton  face tir au but dans les quartiers  tranches de vie un damier au-dessus du parking entouré de peupliers bienveillants qui tremblent de toutes leurs feuilles  vues d’avion sous haute protection le ciel but  sur le dessus du parking  brut deux tables de ping- pong béton armé  basket à l’extrémité du monde la cité panier marqué tôt le matin la place du rebond résonne adolescent seul

Cité U d’un côté arrivée du RER de l’autre à pied le long du parc Montsouris arbres arbres anciens  lent  déroulement espace protégé à pied des coureurs plein de coureurs ralentir pour sortir même trottoir institut mutualiste baies vitrées des chambres pour les malades  sous cortisone et  froissement du tramway la nuit sur plaque pelouse verdoyante ça file vite ça imprime le passage entre d’un côté Cité U  et de  l’autre hôpital puis grande école escaliers Escher

Prolongement des petites collines refuge cité et citée  l’allée, ombres des jeunes silhouettes réfugiées au passage allée prolongée traversée par avenue des Noyers à gauche école élémentaire contre les barreaux volubilis plantés par les instituteurs corolles blanches des gramophones avant entrée couloir de la grande surface avoisinante et  zone bleue de son parking avec cèdre bleu au-dessus de ceux qui font la manche près des caddies encastrés tonneaux des danaïdes

Avenue la venue  tourner à droite place parking reconnu de quoi se garer des voitures pelouse pelée et à la place du parking des professeurs bâtiment géant béton tendance plein de meurtrières. Contournement table à l’angle quatre jeunes installés abattent leur jeu en plein air, nouveau bâtiment longé sur les tables des chaises retournées pieds en l’air barreaudage faisant suite   et entrée intacte soulagement  malgré préfabriqué dans l’enceinte lycée Léger le nom

Villes traversées trouées simplifications brutales,  tunnels raccourcis vers points de jonction raccords embouteillage au bord de l’ellipse nationale ça se déplace  ça passe par tunnel Saint Denis plus long avec noir  en pointillés éclairages hypnotiques alignements dépassement voitures rangées  mannequins au volant embranchement périph ouest  coup d’éclat et là rambarde du virage  ralentissement obligatoire visages africains corps au bord ne demandent rien qu’un sourire rien d’autre  et là ça déborde

A propos de Christine Eschenbrenner

Génération 51.Une histoire de domaine perdu, de forteresse encerclée, de terrain sillonné ici comme ailleurs. Beaucoup d'enfants et d'adolescents, des cahiers, des livres, quelques responsabilités. Une guitare, une harpe celtique, le chant. Un grand amour, la vie, la mort et la mer aussi.