#été2023 #00 | mot de passe

Il n’avait guère plus de deux ans, je devais en avoir seize ou dix-sept. Plus d’un demi siècle et je garde toujours encore le nom du héros dans les éléments des mots de passe qu’exigent nos ordinateurs. Les premiers pas en lui ne furent pas faciles. Lis celui-là d’abord avait dit mon mentor dans l’été en m’offrant l’édition Livres de poche. Plus tard, bien plus tard, en relisant et en lisant sur, je pouvais mesurer la force utopique, la folle et impossible espérance, que ce récit de l’histoire comme l’histoire de ce récit font résonner en moi: comprendre tout, comprendre contre, être lui, être elle. Livre qui dessine un horizon d’exigences dont je suis indigne. Mélange savant et subtil de fiction et de réalité, ce livre là ne cesse jamais de me murmurer ce que je ne suis pas capable de devenir, juste avant de mourir après n’avoir rien fait. Rien fait d’autre qu’avoir en tête un héros inaccessible, un prénom, deux syllabes, cinq lettres, un mot de passe vers l’humanité.

A propos de Ugo Pandolfi

Journalist and writer based in the island of Corsica (France) 42°45' N 9°27' E. Voir son blog : scriptor.

7 commentaires à propos de “#été2023 #00 | mot de passe”

  1. rien d’autre qu’avoir en tête un héros inaccessible, ce n’est pas rien. c’est conserver intacte une idée de l’inaccessible.

    et avoir assez d’humour pour la loger dans un mot de passe; je trouve ça chouette

  2. Souri en lisant votre texte, j’ai aussi le nom d’un héros de nouvelle pour mot de passe de mon ordi, et un fragment de titre dans d’autres mots de passe

  3. « un livre qui ne cesse de murmurer  » c’est beau. (mélange de fiction et de réalité : un chemin pour la suite de l’atelier?)
    Avoir en tête un héros inaccessible c’est être animé en dedans

  4. Ugo, voilà un héritage si bien évoqué, car ce qui compte et s’échappe est ce mentor qui offre, qui tend la main, qui prescrit l’ordre de la lecture, et la porte s’ouvre, et le nom s’inscrit.
    Bonne suite pour cet été en comédies humaines,
    Cat

  5. ce qui compte ce n’est pas tant le mentor que le fait qu’il ne se soit pas trompé, qu’il en sorte avec le rôle de mentor sauvegardé et que le livre inconnu reste le principal , lui et ce que sa rencontre donne