#40jours #10 | comme des mots expulsés du dedans

Tu me dis de fermer les yeux de creuser avec de descendre de reconnaître de suivre les traces mais j’ai si peu, si peu de souvenir de ma ville.

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Ma ville est là en moi comme un alignement de cartes postales vieillies elle est figée comme ces images de cartes postales cornées elle est silencieuse comme un livre de cartes postales fermé elle n’arrive pas à se dire elle chuchote à peine encéphalogramme presque plat elle résiste en spasmes qui se voudraient devenir mots libérés des mots expulsés du dedans de là où ils naissent des mots écrits ou dits pas ceux qui flottent en dedans du corps ma ville est une ensevelie et pourtant des vivants la conjuguent au présent sous leurs pas au futur les enfants de ma ville et pourtant elle est là ma ville de si peu de souvenir je la vois mais résiste reste cachée comme si, si peu.

A propos de Rebecca Armstrong

J'aime la voix alors j'ai fait de la radio (associative), je produis des podcasts et mon métier c'est de faire lien avec ma voix. J'ai écrit, vraiment pour la première fois, récemment. Un manuscrit instinctif est né: des flashs d'un temps passé disons. Il s'appelle "1.2.3". Je souhaite désormais explorer l'écrire avec la profondeur que je sens ici, avec tout l'enthousiasme de la novice. (Et au fait, j'aime les tatouages, les apéros, les lecture à voix haute, mon potager minuscule, courir le matin et lire)

8 commentaires à propos de “#40jours #10 | comme des mots expulsés du dedans”

  1. Peut-être existe-t-il un moyen d’aérer les rues de ville, comme on le fait des mots dans une phrase, ou d’une phrase dans un paragraphe ? Tu écris compact la plupart du temps et tu ne t’autorises pas encore à faire un pas de côté comme si tu avais peur de perdre le fil de ta pensée.Elle aussi , elle a besoin d’air frais…Entre le trop et le trop peu, on peut agrandir les mailles du dialogue intérieur. Laisser passer les petits poissons et demander aux gros un délai plus long pour se laisser attraper. Le filet à souvenirs est très artisanal et on le fabrique à la main, parfois à plusieurs, comme les filets de volley -ball. Je te dis des bêtises pour que tu redémarres sans trop te poser de questions.Allez, Ouste ! Si je peux me permettre…

    • Merci pour tes encouragements Marie-Thérèse: j’espère trouver le temps ce WE de m’y remettre!

  2. passer de la deux D à la trois D, tu y est largement parvenue en quelques lignes,

    • Alors fêtons ces parfois quelques lignes qui sont les seules à se frayer un passage jusqu’ici 😉

  3. Ton peu de souvenir est très émouvant. Tu te débats doucement avec des réalités planes.
    Merci, Rebecca, pour ce court et percutant ouvrage !

    • J’aime bien cette idée de réalités planes. C’est exactement ça! Merci Fil