A propos de Rebecca Armstrong

J'aime la voix alors j'ai fait de la radio (associative), je produis des podcasts et mon métier c'est de faire lien avec ma voix. J'ai écrit, vraiment pour la première fois, récemment. Un manuscrit instinctif est né: des flashs d'un temps passé disons. Il s'appelle "1.2.3". Je souhaite désormais explorer l'écrire avec la profondeur que je sens ici, avec tout l'enthousiasme de la novice. (Et au fait, j'aime les tatouages, les apéros, les lecture à voix haute, mon potager minuscule, courir le matin et lire)

#carnet individuel – Rebecca

Pour dire le silence de mots, choisir une perspective: le bruit des quelques pièces jetées | clingclingcling dans le jadis pot à crème fraîche (l’étiquette ne l’est plus) en verre | aucun regard de elle à lui de lui à elle | bien retenir le geste banal mécanique | maintes fois répété ? | le chien immobile et son maître Continuer la lecture#carnet individuel – Rebecca

#photofictions #09 | rides du paysage

Je suis la tôle ondulée et je sais les regards méprisants des passants pour mes courbes sans surprise, froides et grises et pourtant. J’abrite tu l’ignores bien plus d’histoires et de vies que tu ne saurais jamais conter. Sous mes pentes protectrices une boîte rouillée emplie de trois générations d’enfants moi seule sait combien sont venus y déposer un caillou Continuer la lecture#photofictions #09 | rides du paysage

#carnets #prologue | caresser hésiter renoncer

Chaque mot fait un objet et une idée. Celui-ci fait aussi une promesse. Commencements possibles, premiers pas, nouveaux départs. C’est dans la main une sensation recherchée, celle de l’objet qui entre en relation avec la paume de la main des épousailles pour qu’une histoire se raconte ensuite. Croit-on. Autour de lui il y en a d’autres, tranches de couleurs, tissu, Continuer la lecture#carnets #prologue | caresser hésiter renoncer

#40jours #23 | dedans comme jamais

Photo_RArmstrong

Ta ville est dépeuplée elle est hantée c’est toi. ——— Il y a deux façons de marcher tout droit dans ma ville. Choisir la ville du haut c’est choisir les corps les arbres les vivants les regards aux fenêtres sur la Rue Grande penchés. Choisir la ville du bas c’est opter pour sa mécanique, son plan d’avenues parallèles, de rues Continuer la lecture#40jours #23 | dedans comme jamais

#40jours #22 | ta fenêtre

28 SEPTEMBRE 1990 18H09 tu te retournes une dernière fois pour saisir depuis la rue cette fois cette fenêtre qui si souvent était ta fuite dans l’horizon ta fuite vers les rêves que tu secouais de toutes tes forces jusqu’à ce qu’ils trouvent matières à habiter ce n’est jamais arrivé. 17 JUILLET 1986 15H12 tu regardes à la fenêtre constates Continuer la lecture#40jours #22 | ta fenêtre

#40jours #21 | Ceci n’est pas un texte

Avant d’entrer dans ce cycle, j’avais écrit mon dispositif pour écrire ma ville. J’ai commencé à le suivre, à l’écrire elle. Puis 40 jours est arrivé. J’ai mis de côté ce dispositif pour suivre celui de l’atelier tout en gardant l’absolu de ma ville. La première moitié du cycle m’a permis de prendre ma ville par d’autres bouts que ceux Continuer la lecture#40jours #21 | Ceci n’est pas un texte

#40jours #20 | un nuage un rêve un orage

Que t’as donné ta ville ? Que lui as-tu rendu ? Qu’est-ce qu’elle t’a pris ? Que lui as-tu offert ? Je ne sais pas. ——— Elle a donné ses nuits son noir du ciel une étoile filante ses cauchemars offerts à l’oreiller aux draps de lumières voiles sur ses escaliers au travers des fenêtres un sourire dessiné. Elle a donné ses peurs ses Continuer la lecture#40jours #20 | un nuage un rêve un orage

#40jours #19 | derrière eux leurs mouvements

Qu’as-tu fait dans ta ville ? J’ai attendu qu’elle disparaisse. ——— Sur ce banc. La Rotonde sur la gauche. A quelques dizaines de mètres. On en sort on y entre. Les cigarettes des hommes accoudés à la rambarde surplombent la place du marché. Le rendez-vous a été fixé ici. Sur ce banc. Sous cet arbre. A côté de cette aire de Continuer la lecture#40jours #19 | derrière eux leurs mouvements

#40jours #18 | sur aucune carte

Souvent je suis rentrée chez moi. J’ai mis la clé dans la serrure d’une porte rouge. D’une porte d’un bleu âgé. J’ai tourné le verrou d’une porte beige et d’une porte grise. Parfois la clé était sous le paillasson où je frottais mes pieds chargés du poids de ma ville, la laisser derrière la porte précédée de quelques marches. D’un Continuer la lecture#40jours #18 | sur aucune carte

#40jours #14bis | l’entends-tu toi aussi?

« je ne suis pas tranquille j’entends la nuit. J’entends son souffle. Je l’entends haleter. J’entends ses étoiles s’effondrer. Je bouche mes oreilles et j’entends plus fort plus profond. Je l’entends qui suinte contre les murs des maisons des immeubles. Je l’entends qui s’immisce par le trou des serrures je l’entends son chuchotement lugubre je l’entends son sourire noir. Je ne Continuer la lecture#40jours #14bis | l’entends-tu toi aussi?