A propos de Rebecca Armstrong

J'aime la voix alors j'ai fait de la radio (associative), je produis des podcasts et mon métier c'est de faire lien avec ma voix. J'ai écrit, vraiment pour la première fois, récemment. Un manuscrit instinctif est né: des flashs d'un temps passé disons. Il s'appelle "1.2.3". Je souhaite désormais explorer l'écrire avec la profondeur que je sens ici, avec tout l'enthousiasme de la novice. (Et au fait, j'aime les tatouages, les apéros, les lecture à voix haute, mon potager minuscule, courir le matin et lire)

#40jours #17 | Ici-bas les âmes

Elle écarte les jambes. Elle entend ses gémissements au loin. La porte se ferme et ouvre au silence des arbres qui autour chuchotent les étoiles. Elle s’essuie prend son carnet ses comptes précis détaillés corps décrits une colonne pour les prénoms. Son corps se détend jusque demain elle arrange autour d’elle autrement les objets son lieu intime tient à cette Continuer la lecture#40jours #17 | Ici-bas les âmes

#40jours #16 | usés

Ce n’est pas tant écrire la ville, ma ville. Ce n’est pas tant retrouver ce qui a été oublié. Le chemin est autre ou ailleurs. C’est lui qu’il faut retrouver. Ecrire ma ville sans y être retournée. Ce n’est pas tant d’en faire la cartographie elle est précise en couches successives vue satellite reliefs trafic par défaut elle est dans Continuer la lecture#40jours #16 | usés

#40jours #14 | le frisson revient

Elle a jeté tout ce qui faisait lien entre ses souvenirs et la réalité. Ses dessins (d’enfants), les cahiers (de classe), les bulletins (de notes). Elle a donné ce qui pouvait s’accommoder d’autres vies les jouets (en bon état), les habits (en bon état), les meubles (en bon état). Elle a gardé les livres parce que pas un mot n’y Continuer la lecture#40jours #14 | le frisson revient

#40jours #13 | garance

Ma rue est une couleur dans ma ville. Sa couleur est une ponctuation discrète mais partout où se porte un regard. Le long immeuble sur 4 niveaux est essentiellement blanc et pourtant des bandes grises verticales le jalonnent donnent l’impression d’être de papier de verre et derrière chaque balcon transparent la voilà qui jaillit rouge de bois blessé là aussi Continuer la lecture#40jours #13 | garance

#40jours #12 | les escaliers

L’escalier de la voie Coudée je l’ai monté tout de béton marches grises rampes acier garde-corps peints corail. De l’autre côté du pont l’escalier de la Voie Coudée je l’ai descendu quatre marches de béton puis une vingtaine en acier comme léger flotte dans l’air rambardes comme fines lames ajourées. L’escalier de la Chaussée du Parc je l’ai monté il Continuer la lecture#40jours #12 | les escaliers

#40jours #10 | comme des mots expulsés du dedans

Tu me dis de fermer les yeux de creuser avec de descendre de reconnaître de suivre les traces mais j’ai si peu, si peu de souvenir de ma ville. ——— Ma ville est là en moi comme un alignement de cartes postales vieillies elle est figée comme ces images de cartes postales cornées elle est silencieuse comme un livre de Continuer la lecture#40jours #10 | comme des mots expulsés du dedans

#40jours #09 | six

Au supermarché : une femme derrière un caddy un bracelet à son poignet gauche détonne le charriot est plein elle fait la queue sa tenue est une composition disparate qui répond à l’entassement confus de ses achats et elle fait tourner le bracelet délicatement sans y penser un portail vers elle qu’on ne voit pas. Un homme tient une femme par la Continuer la lecture#40jours #09 | six

#40jours #08 | résignation

Photo_RArmstrong

La fin est-elle écrite ? Celle de l’histoire ou de sa ville ? Celle des personnages ou de leur ville ? ——— Ce n’est pas exactement un terminus. Un terminus est forcément un point de retour. Il y a forcément quelque chose après. Ici, c’était d’abord le bout du chemin du matin. Après avoir traversé la dalle, après avoir traversé la route, il Continuer la lecture#40jours #08 | résignation