A propos de Rebecca Armstrong

J'aime la voix alors j'ai fait de la radio (associative), je produis des podcasts et mon métier c'est de faire lien avec ma voix. J'ai écrit, vraiment pour la première fois, récemment. Un manuscrit instinctif est né: des flashs d'un temps passé disons. Il s'appelle "1.2.3". Je souhaite désormais explorer l'écrire avec la profondeur que je sens ici, avec tout l'enthousiasme de la novice. (Et au fait, j'aime les tatouages, les apéros, les lecture à voix haute, mon potager minuscule, courir le matin et lire)

#40jours #07 | va

Descend. Descend. Descend. Dans la ville d’en bas. Oui. La ville d’en bas. Par l’escalier alors, d’abord. Oui l’escalier. Il est en colimaçon. Il est en béton. Le descendre lentement. L’air ne vibre pas. La main frôle les lames de béton en déchiffre les aspérités. Que disent-elles. De descendre encore. Et encore. Il y a encore des marches. Continue de Continuer la lecture#40jours #07 | va

#40jours #06 | anamorphoses

Les souvenirs sont une carte abîmée par le temps à la fois l’île et le continent le doigt qui cherche sa route l’œil au sextant sonde le ciel océan une ville jadis connue devenue étrangère une adresse sur une feuille de papier froissée des coordonnées effacées des espaces et des temps un lac sombre gorgé de sédiments des points de Continuer la lecture#40jours #06 | anamorphoses

#40jours #05 | vertige

Le tournis un vertige quand une fois passée la porte d’entrée une autre invite sur la gauche le cagjibi s’y entassent les serviettes la machine à laver des cartons en pagaille caisse des produits ménagers étagères des chaussures du cirage des cartons encore tournis en face un couloir derrière une autre porte autre porte la cuisine mais d’abord large ouverture Continuer la lecture#40jours #05 | vertige

#40jours #04 | Des sols et une fugue

J’ai goûté ma ville. Dans le bac à sable j’ai goûté le sable. Au pied de l’arbre j’ai goûté la terre. Sur le chemin de l’école, j’ai goûté l’herbe humide. Sur la dalle j’ai posé ma langue. Seuls les enfants connaissent aussi bien leur ville. A peine à marcher qu’ils veulent savoir ce qu’est vraiment ce qui les tient debout. Continuer la lecture#40jours #04 | Des sols et une fugue

#40jours #03 | PMF ou trois collèges

Photo_RArmstrong

Pierre Mendes France est un homme militant, un homme d’Etat, un homme que je ne connais pas, un homme résistant, un homme marié deux fois, un homme avocat, un homme athée, un homme élu député en 1932, un homme père aussi, un homme qui dit « l’Algérie, c’est la France, et non un pays étranger ». ——— Jacou est le nom d’une Continuer la lecture#40jours #03 | PMF ou trois collèges

#40jours #02 | du bleu dans ses cheveux

Je peux ouvrir les yeux maintenant, je crois que j’en suis capable rien ne s’effacera. ——— L’immeuble est biscornu. C’est moi qui l’ai construit. C’est un immeuble de trois appartements seulement. L’un d’entre eux est un duplex. Il est bordé de grandes terrasses. Deux sont rectangulaires. L’une est un triangle. Il y a aussi un balcon qui conduit à la Continuer la lecture#40jours #02 | du bleu dans ses cheveux

#40jours #01 | une main crépite autour une ville

Une main fouille ou égraine gravillons dans la cours circulaire ou ovale en tout cas on s’y love protégé la main joue poussiéreuse blanchie de ce sol qui semble crépiter dans cette paume un passe-temps vu d’ici silencieux une histoire se raconte depuis cette main minuscule dans cette cours entourée d’immeubles arc de cercle sur trois étages taille humaine une Continuer la lecture#40jours #01 | une main crépite autour une ville

#40jours #prologue | la ville où

Ferme les yeux. Tu as sous les paupières des géométries sanguines, celles qui irriguent ta mémoire. Ferme bien les yeux. Laisse les angles réveiller ce qui a trop longtemps dormi. Tes yeux sont fermés et regardent l’intérieur. Voient les formes se reconstituer les volumes les lignes de fuite empruntées. Voient une verticale percuter les barrages des temps. Des lumières scintillantes Continuer la lecture#40jours #prologue | la ville où

parenthèses scellées | écrire-film | #07 bruits

(être une maison hantée. Au-dedans du corps résident les sons d’anciennes vies. Oreilles habitées des mémoires d’un jadis. Une maison hantée. Les bruits sous une couche de poussière, infime, un souffle et les draps se soulèvent. Ne pas respirer, ne pas les chercher, ne pas leur donner de mots. Fuir leurs craquements, éviter leurs vibrations, étouffer leurs fracas. Leur refuser Continuer la lectureparenthèses scellées | écrire-film | #07 bruits

vers un écrire/film #06 | cet instant

Puis ce jour est venu. Il est rentré. Il a dû le sentir en refermant la porte derrière lui. Que l’air était différent. Trois phrases ne suffisent pas. A dire un instant. Dire l’instant. Cet instant. La porte et lui. Fermée comme lui. Fermée sa main. Sa main et sa poche. Sa main dans sa poche. Poche d’une veste. Sombre Continuer la lecturevers un écrire/film #06 | cet instant