CONTREPOINT

Lente reconstitution de tous les lieux avec visages qui déchirent le cercle de papier tendu entre eux et toi Aux yeux du souvenir que le monde est petit

La tête: vaisseau spécial dans le rêve, avec veille autour du lancement vers l’espace intérieur, doublé à l’extérieur par cela qu’on nomme cosmos – risque d’explosion au départ comme à l’arrivée Tout mon cœur s’arrachait au monde familier

Entrée souterraine du livre retrouvé derrière les autres. Singulière fortune où le but se déplace

Comprendre pourquoi quand tu poses ton visage en fermant les yeux sur le bord d’un canapé la petite enfant née le 9 avril grimpe près de toi et pose son visage contre le tien, connexion directe Montrez-nous les écrins de vos riches mémoires

Dans l’enfermement, germination des libertés : séparer les gestes des barrières La toile s’était levée et j’attendais encore

Retour à Kiyoharu : marcher sur les traces inscrites dans les cahiers comme déjà maintenant. Faut-il partir ?

Parmi les clés : celle qui semble n’ouvrir aucune porte. Justement celle-là. La nuit voluptueuse monte

Mystère des vivants qui dansent parmi les tombes, soulevés par les instruments à vent et vêtus de broderies sur fond de velours noir. Leur joie pudique. Être des leurs. Court et danse et se tord sans raison la Vie

Boire jusqu’à plus soif l’eau de la mer, par les yeux si possible. Levons l’ancre !

Dans le sillage de la fureur, l’implacable. Milliers d’arbres abattus dans la forêt avoisinante : recensement de toutes les souches, de tous les fantômes aux troncs couchés, ceux contre lesquels Victor, Jean-Jacques et tous les autres se sont appuyés. Faire payer très cher abatteurs, rabatteurs, tronçonneurs, toute la clique Chaque îlot signalé par l’homme de vigie

Course lente des nuages, adoptés dans la grisaille avec trouée des recommencements Dites, qu’avez-vous vu ?

Traversée d’un tunnel, périphérique encombré, ralentissement  : homme sur le bord bétonné, emballé dans un paquet de couvertures grises et personne ne s’arrête. Plus jamais ça. Amer savoir

Forage des strates comme elles se présentent -épaisseurs de sel et de pages, bitume et béton armé, ciel ou visages, pierres d’encre et nappes phréatiques, émotions fossilisées, rêves en pleine chair, ailes. Prélèvement d’échantillons pour le retour à la surface -principe de réalité. Sol abîmé par le creusement mais soudain le battement Au fond de l’Inconnu

Trous de vers du nouveau

A propos de Christine Eschenbrenner

Génération 51.Une histoire de domaine perdu, de forteresse encerclée, de terrain sillonné ici comme ailleurs. Beaucoup d'enfants et d'adolescents, des cahiers, des livres, quelques responsabilités. Une guitare, une harpe celtique, le chant. Un grand amour, la vie, la mort et la mer aussi.

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